Les autorités ivoiriennes prêtes à accompagner le peuple Atchan pour le retour du ‘’Djidji Ayôkwè
Dans le cadre de la préparation du retour du Tam Tam Parleur du peuple atchan, le « Djidji Ayôkwé », sur ses terres, la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, a pris part, au nom du gouvernement, le jeudi 27 octobre 2022, à la chefferie d’Adjamé-village à Abidjan, à une cérémonie organisée par le Collectif des chefs de la fratrie bidjan.
Cette cérémonie, selon le communiqué dont pressecotedivoire a reçu copie, vise à conjurer les mauvais sorts en vue de faciliter le retour de ce patrimoine. Le « Djidji Ayôkwè », (panthère-lion en français), est un tambour sacré de 3,5 m de long sur 0,78 de diamètre. Symbolisé par le chiffre 4, le « Djidji Ayôkwè » est composé de quatre couleurs, notamment le rouge, le noir, le blanc et le bleu. Il concentre toute la civilisation tchaman et bidjan, fondateurs d’Abidjan. Ce chiffre 4 renvoie aux quatre villages bidjan, notamment Bidjanté (actuel Attécoubé), Bidjandjèmin (actuel Adjamé), Cocody-village et Bidjan-Santé. Il ramène également aux quatre générations, à savoir Gnando, Dougbo, Tchagba et Blessoué.
Il a été enlevé en 1916, pendant la colonisation et conservé au musée du quai Branly, en France. Il y a donc 106 que ce patrimoine culturel a quitté la Côte d’Ivoire.
« C’est un moment historique pour notre pays. La Côte d’Ivoire, à l’instar de nombreux pays à travers le monde, est engagée dans une démarche inclusive pour le retour de ses biens culturels dont elle est privée depuis plus d’un siècle. Cette privation ayant entraîné désarroi, peine, colère, incompréhension, puis une volonté ferme portée par les plus hautes autorités de ce pays, de la restitution de ce qui nous appartient, notre socle, notre patrimoine qui nous conférait une force et qui était un facteur de cohésion », a affirmé Françoise Remarck.
Elle a assuré que tout est mis en place pour la réussite de ce projet. « Le retour du « Djidji Ayôkwè » est attendu avec impatience au-delà de notre pays. Et a annoncé que dans quelques jours, une délégation de chefs se rendra au Quai Branly pour la cérémonie rituelle qui doit permettre la restauration de l’objet sacré. Elle a rendu hommage à ses prédécesseurs Maurice Bandama, Raymonde Goudou-Coffie et Harlette Badou N’guessan Kouamé pour avoir tracé les sillons de cette restitution qui, à n’en point douter, marque le début d’un large mouvement inclusif pour le retour d’autres biens culturels.
Le porte-parole des chefs de la fratrie, composée de sept villages, Guy Djagoua de Bidjanté, a insisté sur deux défis à relever. Il s’agit de la réparation pécuniaire, car dans le droit traditionnel des bidjan, quand le sang est versé, il faut une réparation. L’autre défi porte sur la modernisation de l’habitat traditionnel des villages bidjan, à travers un plan Ouattara pour les bidjan.
Solange ARALAMON (Infos CICG)