Afrique : les Etats Unis font les yeux doux au continent





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Cet article que nous vous donnons à lire est tiré de la Revue des Transitions, un média web indépendant, édité par la société 3E Médias SAS, domiciliée au 27 rue d’Athènes à Paris (75009), en partenariat avec l’Institut des Transitions, think-tank indépendant. Nous l’avons jugé intéressant pour la compréhension de l’actualité ouest-africaine de ces dernières semaines. Il a été publié le 30 mars dernier. Lisez plutôt !

Les Etats Unis font une cour assidue à l’Afrique. Après Jill Biden et Anthony Blinken, entre autres, ils ont envoyé cette semaine en mission, la vice-présidente Kamala Harris. Cette nouvelle tournée d’un responsable américain vise à contrer l’influence grandissante de la Chine et de la Russie. Mais elle laisse perplexes bon nombre d’Africains.

La vice-présidente des Etats Unis Kamala Harris effectue, depuis le dimanche 26 mars, une tournée africaine de neuf jours. Elle a débuté son voyage à Accra, au Ghana, où elle a prononcé un discours sous le Black Star Gate, monument symbolique commémorant l’indépendance du pays. La responsable américaine a appelé la jeunesse et les femmes à jouer pleinement leur rôle dans l’émergence de l’Afrique à travers un esprit d’initiatives.

Succession de visites de hauts responsables américains

Elle a également annoncé une aide de 139 millions de dollars au Ghana pour son agriculture et son agro-industrie, ainsi qu’une enveloppe de 100 millions de dollars pour soutenir les Etats ouest-africains dans leur lutte contre le terrorisme. Après le Ghana, Kamala Harris s’est rendu en Tanzanie mercredi et sera en Zambie le vendredi pour vanter la coopération avec Washington.

Le voyage de la vice-présidente vise à renforcer les acquis du sommet États-Unis-Afrique, organisé en décembre à Washington. Il est le dernier d’une série de visites de hauts responsables du gouvernement américain, qui cherche à améliorer ses relations avec le continent africain dans un contexte de fort sentiment anti-occidental. Avant elle, il y a eu la secrétaire au Trésor Janet Yellen, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU Linda Thomas-Greenfield, la première dame Jill Biden et le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.

La Chine, un gros investisseur en Afrique

Cette vague de visites n’est pas fortuite. Elle a pour but avoué de contrer l’influence croissante de la Chine et de la Russie en Afrique. En premier lieu celle de la Chine qui a beaucoup investi sur le continent au cours des deux dernières décennies. Pékin a également une position privilégiée, fort de son rang de plus grand créancier bilatéral des pays africains. Notamment du Ghana, qui a une dette d’environ 1,9 milliard de dollars.

Le Ghana en quête de celui qui desserrera l’étau de sa dette

Accra a fait défaut sur la majeure partie de sa dette et cherche à négocier un effacement partiel dans un contexte d’inflation galopante de plus de 50 %. Il a aussi besoin d’engagements pour débloquer des fonds, en particulier ceux du Fonds monétaire international (FMI). Les autorités ghanéennes attendent donc de voir ce que Mme Harris va apporter sur ce point. La Zambie se trouve dans la même situation. Mais l’avantage de tous ces pays est de posséder d’immenses ressources naturelles, qui intéressent les grandes puissances. D’où ce ballet diplomatique.

Un regain d’intérêt qui ne convainc pas

Concernant la Russie, le nouveau partenaire militaire privilégié du continent, les Etats-Unis souhaitent apporter des garanties de sécurité contre le terrorisme. Pourtant, ils ont été incapables de le faire en plusieurs décennies de présence. La plupart des Africains estiment donc que les nouvelles promesses des Etats-Unis et le regain de leur intérêt pour l’Afrique ne sont pas sincères. L’objectif serait uniquement de chasser les Chinois et les Russes. Face à ce scenario, les pays africains comptent faire jouer la concurrence.

Non à l’ingérence et aux diktats

Ils coopèrent désormais avec qui ils veulent en toute liberté. Et ils n’acceptent plus qu’on leur dise avec qui commercer ou non. Les Etats d’Afrique ne sont plus prêts à faire du favoritisme ou à entretenir des relations exclusives au nom d’un certain pré-carré. Par ailleurs, ils rejettent de plus en plus violemment l’ingérence occidentale parfois très sélective. Confronté à cette nouvelle posture, Washington assure qu’il n’a pas l’intention d’imposer aux pays africains leurs amitiés. Mais qu’il reste intraitable sur les questions de démocratie, de liberté et de droits de l’Homme…Une façon d’indexer la Chine et la Russie, des exemples d’autocratie.

Source : https://larevuedestransitions.fr

 

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