Le panel du Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté, mercredi, le recours de Caster Semenya, la double championne olympique hyperandrogène sud-africaine, au sujet des “Règles d’admissibilité de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) pour le classement féminin (athlètes avec différences de développement du sexe)” ou encore Règles DSD.
Cette demande d’arbitrage, déposée par l’athlète sud-africaine et la Fédération d’athlétisme Sud Africaine (ASA) contre l’IAAF, statuait contre l’obligation des athlètes hyperandrogènes, dont Caster Semenya, à prendre des médicaments pour faire baisser leur taux de testostérone pour pouvoir participer aux épreuves internationales allant du 400 m au mile (1.609 m).
Le Comité reconnait que le règlement sur le DSD est discriminatoire, mais qu’une telle discrimination est un moyen nécessaire, raisonnable et proportionné pour atteindre l’objectif de l’IAAF de préserver l’intégrité des athlètes féminines. Celles-ci devaient entrer en vigueur le 1er novembre 2018 mais sont actuellement suspendues, en attendant les résultats des procédures devant le TAS.
L’IAAF affirme que la question n’est pas personnelle à Semenya. Mais le fait que le jugement porte sur les femmes qui concourent sur les distances sur lesquelles elle court, et non sur l’ensemble des disciplines de l’athlétisme, a conduit à suggérer que l’athlète sud-africaine est ciblée.
Mais l’IAAF insiste sur le fait qu’elle fixe des limites pour protéger l’intégrité du sport, en particulier du sport féminin. “Si nous avons un classement par sexe, c’est parce que si vous ne le faites pas, aucune femme ne remporterait un autre titre, ou une autre médaille, ou ne battrait un autre record dans notre sport”, a déclaré Lord Sebastian Coe, président de l’IAAF.
L’IAAF affirme que les femmes qui ont un taux de testostérone supérieur à cinq nanomoles par litre de sang (nmol/l) ont un avantage significatif sur le plan de la performance, et sont une exception dans la population générale des femmes.
En d’autres termes, elles ne sont pas représentatives des femmes en général, ce qui mine le concept du sport féminin. L’instance souhaite donc que Semenya devrait prendre des médicaments qui abaisseraient son taux de testostérone à ce niveau.
Si les niveaux de testostérone sont réglementés pour le sport féminin, ils peuvent également l’être pour les hommes. Les athlètes transgenres (quelqu’un dont l’identité sexuelle diffère de leur sexe à la naissance) n’ont pas été abordés dans cette décision.
Cependant, ce verdict ne marque pas la fin du débat.
(AIP)