Côte d'Ivoire: l'opposition dessine des horizons de report de l'élection





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Les émissaires de la Cédéao, de l’Union africaine et des Nations unies ont poursuivi ce mardi leur mission de « diplomatie préventive » à Abidjan. Après le président, après les ministres et institutions en charge des élections hier, ils se sont entretenus mardi 6 octobre avec les candidats à la présidentielle du 31 octobre, ainsi qu’avec les partis politiques, le RHDP et l’opposition. L’opposition qui rejette toujours la candidature Ouattara qu’elle estime anticonstitutionnelle, et qui réclame toujours une nouvelle CEI, un nouveau Conseil constitutionnel, un audit de la liste électorale et le retour des exilés, Gbagbo et Soro en tête.

Aux émissaires de l’ONU, de l’UA et de la Cédéao, les responsables de l’opposition venus en nombre ont officiellement rappelé la liste de leurs revendications. Mais à la sortie de la rencontre, la méfiance se lisait sur leurs visages. « Nous ne sommes pas déçus, nous avons des préoccupations quand nous observons les réserves de l'Union africaine qui jusque là n'a pas condamné le fait que le gouvernement de Côte d'Ivoire ne mette pas en exécution les décisions de la Cour africaine des droits de l'homme. Si ce que nous demandons ne peut pas être obtenu dans les délais qui nous restent pour aller à la prochaine élection présidentielle, il est évident qu'il faut reporter la date du scrutin », indique Albert Toikeusse Mabri, président de l’UDPCI.

À 24 jours de la date du scrutin, la question du report prend corps dans les discours de l’opposition. Et pour la première fois une proposition concrète en ce sens a été mise sur la table, par le candidat FPI Pascal Affi N’Guessan. « Dans l'hypothèse où nous nous concentrons sur les élections : trois mois . Dans notre hypothèse où nous voulons reconstruire totalement, et c'est ce que nous avons dit à la mission, notre préférence aurait été que nous ouvrions une présidence de douze mois au moins pour mettre tout à plat. Parce que le pays a besoin de refondation. Nous pouvons le faire, mais cela est un projet politique. Si nous ne voulons pas de cette transition, alors il faut que l'on garantisse des élections véritablement transparentes et en tout cas, il faut que l'on se donne trois mois. »


 L'affaire Soro bientôt aux assises

L’ex-président de l’Assemblée nationale, en exil en France depuis neuf mois, fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour complot et tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État. Le procureur de la République Richard Adou a annoncé mardi 6 octobre que le dossier de Guillaume Soro et d’une vingtaine de ses proches allait être transmis au procureur général en vue d’un procès devant le tribunal criminel.

C’est dans la salle des pas perdus du tribunal d’Abidjan, rapporte notre correspondant à Abidjan Sidy Yansané, que le procureur de la République Richard Adou a détaillé le bilan de l’instruction judiciaire concernant Guillaume Soro et 46 autres suspects poursuivis dans le cadre de l’enquête sur une tentative présumée de coup d’État.

Pour dix-neufs d’entre eux, les résultats de l’enquête ont conclu à un non-lieu. Huit autres, dont le député Kanigui Soro et l’ex-candidat à la mairie d’Abobo Tehfour Koné, sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour les délits notamment de trouble à l’ordre public et diffusion de fausses nouvelles.

Pour Guillaume Soro et les dix-neuf derniers, parmi lesquels ses deux frères Simon et Rigobert Soro, le député Alain Lobognon et Souleymane Koné Kamaraté alias Soul to Soul, pèse la menace d’un procès aux assises, depuis renommées tribunal criminel.

L’avocate Affoussy Bamba Lamine est également concernée. La conseillère de Guillaume Soro, également en France, dénonce à RFI « un montage grossier et un dossier truffé de mensonges pour empêcher la candidature de son client à la présidentielle du 31 octobre ».

source : rfi.fr

 

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