Portrait : Marina Nobout, l’innovatrice écolo du bâtiment et des travaux publics





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Entrepreneure passionnée, déjà à l’école primaire, Marina Matio Nobout faisait de petits commerces. C’est tout naturellement qu’elle s’y lance après les études et après avoir acquis de l’expérience en travaillant en entreprise. Il lui vient alors de créer son entreprise après avoir fait le constat du  déficit de logement en Côte d’Ivoire et les difficultés qu’éprouvent les citoyens ayant un revenu moyen à se loger. Elle propose donc des logements respectueux de l’environnement et accessibles.

Aujourd'hui, elle est Directrice Générale d’une société spécialisée dans la construction, la réhabilitation des bâtiments et des infrastructures tels que les logements sociaux, les résidences privées, les maternités, les écoles. Avec sa société, elle développe une technique de construction à base de blocs de terre comprimée et stabilisée. 

Marina n’a pas suivi les codes de construction basique; elle s’est inspirée d’un matériau de construction Sud-Africain. L’équipe d’OHEL International qu’elle dirige a suivi un transfert de compétences en Côte d’Ivoire et en Afrique du Sud. Le renforcement de capacités s’est approfondi à travers la plateforme des professionnels de BTCS (Bloc de Terre Comprimé et Stabilisé).

Le BTCS est un matériau local composé de terre, de sable et de ciment. Il est obtenu par compression à 7 mégapascals à l’aide d’une machine. Une solution écologique et durable pour soulager la planète. Comme toute innovation, son idée a dû faire ses preuves avant d’être adoptée. Marina Nobout et son équipe ont dû faire face à des préjugés sur leurs maisons en BTCS. "Si nous sommes tous d’accord que notre planète est agressée,  nous voudrions un jour la sauver. Notre vision est que la ville africaine de demain soit essentiellement écologique avec le BTCS car la terre est le symbole de notre africanité. Accessible, écologique, avantageux, le BTCS a tout pour être le matériau du futur".

Femme de conviction, les difficultés qu’elle rencontre sur son chemin ne l’effraient guère et après plus de 10 ans de carrière, son bilan reste positif. On aurait pu croire qu’elle serait discriminée dans un univers du BTP encore très masculin, mais par son travail, elle a su s’imposer. Ses compères masculins l’ont plutôt encouragé par des messages de félicitations. Cela leur fait plaisir de voir une femme se battre dans un univers jadis considéré comme la chasse gardée des hommes.

 

Solange ARALAMON

 

 

 

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