Un plaidoyer pour aider les femmes
« Construire un environnement favorable à l’amélioration de la santé et à l’assainissement à travers l’accès à des informations fiables, une préparation et un soutien adaptés qui permettent aux jeunes filles de gérer leurs menstruations de manière hygiénique, avec dignité et en toute sécurité ». Tel est le thème de la conférence de presse des « 72 heures des menstrues en Afrique », organisées par l’Organisation pour la Santé de l’Enfant, la Femme et la Famille (OSEFF), ses partenaires, et d’autres associations, qui s’est tenue le vendredi 27 mai 2022, au siège du bureau de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté en Côte d’Ivoire, sis à Abidjan-Cocody.
Il s’agissait pour les organisateurs de faire un état des lieux de la question de la santé et l’hygiène menstruelle en Afrique, précisément en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, Cissé Khady épouse Binaté, présidente de l’OSEFF, a indiqué que de nombreuses jeunes filles vivent dans une précarité menstruelle, avec tout autour les stéréotypes et les tabous sur la question des menstrues. C’est pourquoi, selon elle, il est important, que les décideurs se penchent sérieusement sur le sujet. «Il faut que l’Etat de Côte d’Ivoire s’engage à supprimer les taxes sur les serviettes hygiéniques parce que la menstruation, c’est un phénomène naturel », a plaidé la sage-femme de formation.
Une décision de l’Etat qui pourrait, selon la conférencière, faciliter l’accès des serviettes hygiéniques « à l’école, en milieu carcéral et en zone rurale ».
Pour porter ce plaidoyer au plus haut niveau, Cissé Khady peut compter sur le soutien du chef de bureau de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté en Côte d’Ivoire, Magloire N’dehi. Il s’est engagé, au nom de la Fondation, à apporter toute l’expertise nécessaire pour mener le combat de la suppression des taxes sur les serviettes hygiéniques.
La première responsable de l’OSEFF avait à ses côtés Sylvia Apata, activiste féministe, juriste et consultante en Violences basées sur le Genre(VBG).Celle-ci a mis en exergue la dimension droits humains dans la gestion par les jeunes filles de leurs menstruations.
A en croire la juriste, l’hygiène menstruelle qui induit la précarité menstruelle pose en réalité la problématique du non-respect des droits fondamentaux des femmes et des filles. Entre autres, le droit au respect de la dignité, le droit à l’accès à l’information et le droit à l’éducation.
Saisissant l’occasion, l’activiste féministe a interpellé l’Etat sur son rôle de garant des différents droits susmentionnés afin de rendre tout sa dignité à la femme et à la jeune fille. Elle a également recommandé à l’Etat de supprimer les taxes sur les serviettes hygiéniques afin d’éviter la précarité menstruelle durement supportée par la femme.
Les « 72 heures des menstrues en Afrique », faut-il le rappeler, s’inscrivent dans la mouvance de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle commémorée le 28 mai de chaque année. Ce sont trois jours de plaidoyer, meublés d’intenses activités dont un Flash Mob (rassemblement d’un groupe de personnes dans un lieu public pour y effectuer des actions convenues d’avance, avant de se disperser rapidement), mené au grand carrefour de Koumassi, le 26 mai dernier et un panel, au siège du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH) aux 2 plateaux Vallons, autour du thème : ‘’Les règles, une approche par les droits humains : pourquoi la menstruation est-elle un enjeu pour l’accès à l’égalité de genre ?’’, le samedi 28 Mai 2022 .
Solange ARALAMON (Infos : Augustin Tapé, journaliste sensible au genre et aux Droits humains)