Interview/ Anna Leganni (directrice adjointe de la communication de l'IAAF) : Pour avoir un responsable de la communication dans une fédération, il faut un minimum de moyens





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La directrice adjointe de la communication de l'Association internationale des fédérations d'athlétisme ( Iaaf ,  International Association of Athletics Federations) Anna Leganni est présentement à Abidjan pour donner une formation à l’endroit des journalistes sportifs de l’Afrique de l’ouest. Cette formation se situe dans le cadre de l’assemblée générale constitutive du Comité des médias pour la promotion de l'athlétisme en Afrique de l'Ouest (Compaao) qui aura lieu les 7 et 8 décembre 2018  à l'Istc polytechnique à Cocody. Dans une un interview accordée au service communication de la Fédération ivoirienne d’athlétisme Fia) , Anna Leganni a lancé un message fort aux responsables de fédérations africains. . 

Pourquoi avez-vous pris cette initiative de donner une formation à l'endroits des journalistes sportifs africains ?

C'est une initiative qui a commencé il y a 22 ans. Nous avons créé des centres régionaux de développement où organisions de temps en temps des séminaires pour les journalistes. Il y avait donc un bon petit groupe de journalistes francophones originaires de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique du Nord, qui étaient présents à Dakar à 3 ou 4 mois des Championnats d'Afrique qui devrait avoir lieu au Cameroun. J’ai demandé aux journalistes présents combien allaient couvrir ces Championnats d'Afrique. A ma grande surprise, un seul a levé la main. C'était le journaliste Camerounais parce qu'il allait être l’attaché de presse des Championnats. J'ai donc dit au président de la Confédération Africaine d'Athlétisme de faire quelque chose pour les amener aux Championnats d'Afrique pour qu'ils puissent assister à la plus importante des compétitions continentales et ainsi, continuer l apprentissage sur le terrain. C'est ainsi qu'est né le Media Développement Programme ( MDP). 

Nous avons fait énormément de projets en Afrique. Je préfère les mettre en œuvre à l'occasion des compétitions tels les Championnats d'Afrique ou les Jeux africains, car les journalistes doivent couvrir plus de compétitions. 
Le journalisme sportif a énormément progressé sur le continent. Il y a beaucoup de journalistes qui suivent les évènements sportifs. L'Afrique a un tel talent et ce qui est dommage, c'est que les journalistes ne puissent pas voyager comme il y a 20 ans pour couvrir les grandes compétitions et parler des athlètes.
 

Quel est l'objectif de la formation cette année ?
L'objectif général de cette formation, c'est d'améliorer le niveau des journalistes et de favoriser les échanges parce que c'est très important qu’en tant que membre de la communication de l’Iaaf, ils puissent rester en contact pour échanger les expériences et s'entraider. Cette année, nous avons fait 3 projets de ce genre. Je viens directement de la Colombie où on a fait un programme similaire lors des Jeux Amérique Centrale et Caraïbes, ensuite les Championnats d'Afrique et j'ai le budget d'un troisième projet qui va se tenir en Amérique du Sud. .

 

Parlez nous un peu des projets de développement concernant la jeunesse. Qu’en est-il exactement ?
Avant on avait un très gros budget pour le projet de développement en Afrique. Maintenant la responsabilité a été transférée aux associations continentales. Ce n'est plus l'IAAF qui détermine les projets de développement, cela est du ressort des associations continentales.

Quelle est l'importance des Réseaux sociaux dans les cellules de communication ?
C'est très important. Les médias traditionnels restent les piliers, ils ont une bonne audience, une grande respectabilité parce qu’une information qui est publiée dans un quotidien a été vérifiée contrairement aux réseaux sociaux qui font parfois dans le sensationnel. 

Il y a des infos qui se propagent très vite, mais elles ne sont pas toujours correctes, elles ne sont pas souvent vérifiées. C'est un peu dangereux sur ce plan-là. Par ailleurs, les réseaux sociaux sont importants  surtout pour toucher des personnes différentes. Pour engager les jeunes générations, les réseaux sociaux marchent très bien. Ça leur permet de devenir des passionnés et d'aller plus en profondeur dans les médias traditionnels. 
Les athlètes utilisent beaucoup les réseaux sociaux. Maintenant, ils sont devenus incontournables. Avant les athlètes donnaient de temps en temps des conférences de presse, maintenant, ils s'expriment à travers les réseaux sociaux. Pour avoir les actualités relatives aux athlètes, il est important de les suivre sur les réseaux sociaux. Avant les résultats des athlètes n'étaient pas connus maintenant ce sont les athlètes eux-mêmes qui communiquent leurs résultats sur les Réseaux sociaux.
De plus, avec les réseaux sociaux, Il y a la rapidité, mais il faut toujours vérifier la véracité des faits.


Quel est votre message à l'endroit des responsables fédéraux qui négligent la communication ?

La communication est très très importante. Il est vrai que pour avoir un responsable de la communication dans une fédération, il faut un minimum de moyens. Les gens ne vont pas travailler longtemps pour une fédération s'il n'y a pas un minimum de moyens financiers. Il est très très important que les fédérations se rendent compte de l'importance d'avoir un bon professionnel dans ce rôle pour faire la promotion de leur discipline. 

Il est très important que les fédérations elles-mêmes se rendent compte de la nécessité d'avoir un attaché de presse qui suit l'équipe Lors des grandes compétitions, qui peut donner les informations, les envoyer en toute impartialité à tous les médias au pays afin de permettre une large diffusion et donc une très grande promotion de l athlétisme. S'il n y a pas quelqu'un de la fédération, Les résultats arriveront à travers les agences mais il n'y aura pas les interviews des athlètes. Il n'y aura donc pas ce regard spécifique de votre pays sur vos athlètes. 

Au niveau de la Fédération Internationale, nous faisons la promotion des athlètes de tous les continents, mais nous n’allons pas le faire de la même manière qu’un journaliste africain. 

Il est très important que les fédérations amènent toujours soit un attaché de presse soit un journaliste qui va travailler pour la fédération lors des compétitions pour avoir ce regard africain. Il faut transmettre les informations avec une voix africaine.

Gael ZOZORO avec Sercom Fédération ivoirienne d'Athlétisme 

 

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