Le combat pour une Côte d’Ivoire de justice et de démocratie vraies est loin de prendre fin. Un début de dialogue semble avoir « brisé le mur de glace » entre le régime du Rhdp et l’opposition ivoirienne. Mais, une semaine après la rencontre Bédié-Ouattara, c’est presque le statu quo dans la crise née autour de l’élection présidentielle. L’on assiste à une sorte de guerre de tranchées entre les deux camps. D’un côté le Rhdp qui accuse publiquement (Hamed Bakayoko et Adama Bakayoko l’ont dit au cours d’un meeting samedi à Treichville) ses adversaires d’avoir voulu faire un coup d’Etat après le 31 octobre, et d’avoir financé une campagne médiatique internationale contre le pouvoir Ouattara. De l’autre, les leaders de l’opposition restent droit dans leurs souliers, en l’occurrence Guillaume Soro qui rappelle que « l’ordre constitutionnel en Côte d’Ivoire exige que Monsieur Ouattara renonce à son troisième mandat ». Ce point pourrait rester encore pour longtemps la pomme de discorde, car tout en tendant la main, le Président sortant déclaré réélu par la CEI puis le Conseil constitutionnel devrait manifestement rester intransigeant sur cette question. De même, il pourrait continuer à ruser avec Henri Konan Bédié autour des conditions présentées vendredi par le Pdci et le FPI comme préalables à tout dialogue de fond avec le Rhdp. Il s’agit surtout de la libération de tous les prisonniers politiques, de l’abandon des poursuites judiciaires contre Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé, Akossi Bendjo. Sauf pression de la rue ou de la communauté internationale, ce statu quo devrait donc être entretenu par le régime en place jusqu’aux prochaines élections législatives dont il voudra se donner toutes les chances de dominer. C’est dire que malgré la rencontre du 11 novembre dernier, la lutte de l’opposition reste au stade où elle était avant cette brève entrevue. Donc, elle n’a d’autre choix que de continuer de se battre pour rechercher un dialogue franc et sincère devant aboutir à des élections démocratiques crédibles et inclusives. Ne l’oublions pas, cette crise qui a déjà causé une centaine de morts et détruit la cohésion sociale, est née de l’instrumentalisation de la justice et de la commission électorale par régime Rhdp pour imposer la candidature anticonstitutionnelle d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat consécutif, pour éliminer des candidats gênants tels que Laurent Gbagbo, Guillaume Soro,Mabri Tokeusse,Mamadou Koulibaly, pour ne citer que ces personnalités.
Cissé Sindou