VIH et Covid 19 : Une étude présente les impacts sur les populations vulnérables





vih-et-covid-19-une-etude-presente-les-impacts-sur-les-populations-vulnerables


Le programme national de lutte contre le SIDA (PNLS) a organisé le jeudi 3 juin dernier, au Seen Hôtel d’Abidjan-Plateau, un atelier de restitution d’une étude portant sur l’évaluation des effets de la crise sanitaire de la COVID 19 sur l’offre et la demande des services VIH en Côte d’Ivoire.

En présence du Directeur général de la santé, le Professeur Mamadou Samba, du directeur coordinateur du PNLS, Pr Ehui Eboi et de plusieurs directeurs et chefs de services, l’équipe du PNLS a présenté les résultats du l’enquête qui a  démontré que la crise sanitaire de la Covid-19 a eu un impact certain sur la baisse des activités de dépistage et de prise en charge des personnes vivant avec le Vih.

"Je tiens a saluer les résultats de cette étude qui va permettre au ministère de la Santé, de l’Hygiène et de la Couverture Maladie Universelle d’ajuster nos prestations à l’endroit des personnes vivant avec le Vih/Sida en tenant compte des difficultés observées par les centres de santé et les besoins réels des personnes vivant avec le Vih", a déclaré le Pr Samba.

L’étude a porté sur 75 établissements sanitaires à travers la Côte d’Ivoire où les services précis tels que la prévention de la transmission mère-enfant (PTME), l’approvisionnement des sites en médicament antirétroviral et l’organisation de la riposte du corps médical pour maintenir un continuum de soins ont été décrits. Et pour montrer l’impact de la Covid-19 sur les activités de prise en charge et de dépistage du Vih, il a comparé les données du système national d’information sanitaire de deux périodes: le deuxième trimestre avril-mai-juin 2019 et celui d’avril-mai-juin 2020 marqué par la pandémie de la maladie à coronavirus 2019 avec son lot de restriction.

Pour exemple, la proportion des femmes enceintes dépistées positives au Vih en consultation prénale et en maternité, est passée "au deuxième trimestre 2019, de 0,8 % à 0,6 au deuxième trimestre 2020", a révélé Dr. Eboumou Fulgence, médecin infectiologue et point focal Covid/Vih au Pnls. A l’en croire, cette baisse pourrait s’expliquer par "la présence de la maladie à coronavirus au cours du deuxième trimestre 2020. Il en est ressorti que l’avènement de la pandémie de la  Covid 19 n’a pas été bien vécue par les personnes vivants avec le VIH/SIDA (PVVIH) en ce sens que déjà vulnérables, elles sont prédisposées, aux formes les plus sévères de la maladie à coronavirus.

L’étude  a mis aussi permis de voir que la proportion des personnes atteintes d’une IST dépistées pour le Vih a connu une baisse de 2,5 %.

De même, l’indicateur de prise en charge (proportion des patients Vih positifs ayant reçu des soins vih dans les établissements) a aussi baissé. Passant de 5 % au deuxième trimestre en 2019 à 3,4 % sur la même période en 2020.

Plus généralement, l’étude du PNLS indique que la Covid a fortement impacté le système de santé national ivoirien. Ainsi, le taux d’utilisation des services de santé au niveau national a reculé de 50,5 % au deuxième trimestre 2019 à 46,8 % sur la même période en 2020. Soit une baisse d’utilisation des services de santé de 3,7 %. Pareil pour le taux de fréquentation des services de santé. Il dégringole de 55,1 % à 5,4 %. Soit un reflux 49,7 %.

Les participants à l’atelier, satisfaits des résultats ont validé le document en y apportant des recommandations de redynamisation du système d’alerte précoce des intrants et des traitements dans les centres de référence et les districts sanitaire.

Ils ont également demandé la décentralisation de la prise en charge de la covid-19 du service des maladies infectieuses aux hôpitaux de référence. Les personnes vivant avec le Vih ont été sensibilisées à se faire vacciner contre la Covid 19.

Solange ARALAMON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partarger cet article

En lecture en ce moment

L’opposition veut “un dialogue direct” avec le Président Ouattara

Après les propos de Mamadou Touré, le PDCI-RDA interpelle l’opinion sur les « graves dérives du RHDP »