FIF : révision partielle ou intégrale des textes ?





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Par courrier en date du 2 juin 2021, à l’attention des membres de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), le Comité de normalisation de l’institution (CONOR-FIF) les a invités à lui faire faire parvenir, au plus tard le 15 juin 2021, leurs suggestions et propositions d’amendements des Statuts et du Code électoral de la FIF. Il a pris soin de préciser que celles-ci « doivent autant que possible, traduire les attentes et les aspirations des membres de la Fédération ».

Le message a été bien reçu du côté des clubs. Selon nos sources, pour éviter toute tentation de propositions individualistes et égoïstes, les clubs ont travaillé de façon collégiale. Ils ont harmonisé leurs points de vue et ont déposé leurs propositions d’amendements sur la table du Conor dans les délais requis. Malheureusement, alors qu’on aurait pu battre le fer pendant qu’il est chaud, le Comité de normalisation a préféré programmer l’assemblée générale de toilettage des textes pour le mois de septembre 2021. Il va donc falloir se montrer patient.

En attendant, on est fondé à s’inquiéter du risque de voir le Conor-FIF procéder à une révision intégrale des textes au lieu que cela soit fait de façon partiel, comme indiqué par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). Le fait de n’avoir pas circonscrit les chapitres devant donner lieu à des amendements incite fortement à le croire. Ceci pourrait être source de conflits car, c’est sur la base de ces textes révisés que se tiendront les prochaines élections à la FIF.

Des aspects comme la qualité de membre, la composition de l’assemblée générale, la désignation des délégués, le vote ou encore le mode électoral pourraient être retouchés, alors qu’ils ne font pas partie des points que la FIFA a relevés comme devant faire l’objet d’amendements.

De façon synthétique, au regard du courrier de la FIFA au directeur exécutif de la FIF, en date du 24 décembre 2020, les points d’achoppement devant faire l’objet de réexamen, sont relatifs à :

-         la durée du mandat du comité exécutif (article 41 alinéa 1, article 42 alinéa 2),

-         les critères d’éligibilité et conditions d’admissibilité des candidats, en d’autres termes la question des parrainages,

-         le mode d’élection des membres de la commission électorale,

-         les modalités de réunion et le processus décisionnel de la commission électorale,

-         l’interdiction faite à un « officiel du gouvernement » d’être membre de la commission électorale,

-         l’ambiguïté des statuts de certains clubs et associations qui rend impossible la détermination de qui peut valablement les représenter lors des assemblées générales.

Normalement, c’est uniquement sur ces points que le Conor-FIF est appelé à travailler. Cependant, à l’allure où vont les choses, on court le risque de déborder largement ce cadre et de s’empoigner inutilement sur des aspects n’ayant pas conduit directement au blocage du processus électoral.   

Plus grave, en cas d’intransigeance du Conor-FIF sur l’adoption de certaines dispositions et du refus des clubs de céder, la FIFA pourrait interpréter ce blocage comme une volonté manifeste des clubs de plomber le processus électoral et de torpiller la mission du Conor. La faîtière mondiale sortirait alors son fameux chiffon rouge, à savoir la suspension des sélections nationales de toutes compétitions internationales. A trois mois de la CAN, cette menace n’aurait qu’un seul nom : le chantage !

Par Magloire Diop

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