C’est un Adama Bictogo, visiblement en colère contre Laurent Gbagbo qui a rappelé à l’ancien chef de l’Etat que sa formation politique, Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), ne peut recevoir de lui, "ni des leçons de respect des textes ni des leçons de démocratie".
Face à la presse, lundi, le directeur exécutif du RHDP, Adama Bictogo, qui avait à ses côtés le ministre de la Promotion de la Jeunesse et de l'Emploi des Jeunes, Touré Mamadou, a laissé entendre que " Monsieur Gbagbo ne peut pas (leur) donner ni des leçons de respect des textes ni des leçons de démocratie encore moins (leur) parler de crimes".
Pour Adama Bictogo, le Président Alassane Ouattara pendant dix ans, n’a commis "aucun crime".
C’est plutôt la désobéissance civile, engagée par Henri Konan Bédié qui a occasionné 80 morts et le refus de l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite en 2010 qui a occasionné 3. 000 morts. "Soit 3 080 morts pour les deux anciens chefs d’Etats", a-t-il décompté.
Dans le cadre d’une visite de reconnaissance à son aîné, Henri Konan Bédié, samedi et dimanche, l’ancien président Laurent Gbagbo, a insisté sur le respect des textes, notamment la Constitution et déploré la décapitation d’un jeune à Daoukro, lors de l’élection présidentielle de 2020.
Traitant Gbagbo de « revanchard », Adama Bictogo, a fait savoir que la "magnanimité" du président Alassane Ouattara ne doit pas être perçue par l'opposition comme une faiblesse mais plutôt comme une volonté de travailler à la paix et à la cohésion sociale de la Côte d’Ivoire. Et de demander aux deux anciens chefs d’Etat de respecter le président de la République, Alassane Ouattara.
"Que monsieur Gbagbo le sache, le RHDP sera aux côtés du Président Alassane Ouattara pour mener toute la bataille qu’il faut jusqu’à la dernière énergie pour maintenir la stabilité et la paix dont a besoin le peuple de Côte d’Ivoire", a-t-il averti.
Et de le narguer par la suite, "Monsieur Gbagbo à son arrivée, a trouvé un pays en paix. Certainement, traumatisé par la transformation de la Côte d’Ivoire positivement. Il est peut-être un peu dépassé. Je peux le comprendre".
Sur le dialogue national, demandé par l’opposition, l’ancien ministre de l’Intégration africaine s’est voulu clair. "Nous n’avons pas besoin de dialogue national car les institutions fonctionnent. Notamment l’Assemblée nationale. Nous ne sommes pas en crise".
Pour le porte-parole adjoint du RHDP, Touré Mamadou, "Le dialogue national est une escroquerie morale", arguant que l’opposition, ayant échoué leur coup d’état de 2020 avec le CNT, cherche d'autres astuces pour réaliser une transition. "Ça ne passera pas ! ", a-t-il coupé.
Lambert KOUAME