Dialogue national inclusif





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Une rencontre est prévue cette semaine entre le chef de l’Etat Alassane Ouattara, et l’ancien Président Laurent Gbagbo revenu au pays le 17 juin suite d’un long séjour carcéral à la CPI. Et après ? 

La semaine écoulée, l’annonce d’un tête-à-tête prévu le 27 juillet 2021 entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo a été applaudie par beaucoup d’Ivoiriens. Par différents canaux, ils ont été nombreux à exprimer leur soulagement face à la nouvelle de cette rencontre, avec l’espoir qu’elle contribue à une décrispation du climat politique.

Car, après l’accueil mouvementé du fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) dont des partisans ont été gazés le 17 juin et empêchés d’accéder au périmètre de l’aéroport de Port-Bouët, la tension politique s’est accentuée à travers des joutes verbales entre le camp présidentiel monté au créneau pour se montrer prêt à sévir, et celui de Laurent Gbagbo qui, lors de ses premières déclarations publiques, a remis sur la table l’illégalité du 3e mandat d’Alassane Ouattara et exigé, suite à son acquittement par la CPI, que la vérité soit connue sur les coupables de la  crise postélectorale ayant causé plus de 3000 morts en 2010-2011.

L’annonce de la rencontre entre les deux leaders est donc arrivée un cessez-le feu dans cette guerre des déclarations à l’issue imprévisible. Aussi bref qu’il pourra être, le contact physique entre les deux hommes aura le mérite de calmer un tant soit peu les ardeurs de leurs partisans respectifs. Même si la polémique se poursuit, sur fond d’orgueil, sur celui d’entre eux qui a été le premier à téléphoner à l’autre, l’essentiel reste le rendez-vous fixé entre eux. Un rendez-vous dont ils sortiront sûrement tous les deux grandis.

Cependant, cet élan d’apaisement ne devrait pas s’arrêter à la seule rencontre du 27 juillet. D’autres cadres doivent être créés pour réussir enfin un dialogue franc et sincère entre les principaux acteurs de la vie politique nationale, ce dialogue voulu et attendu par le peuple, n’a jamais pu se tenir tel que le relève le secrétaire général du Rassemblement des Générations et Peuples Solidaires (GPS) dans une interview accordée à Générations Nouvelles. « Le dialogue national que nous voulons inclusif est un impératif. Il y a de nombreux contentieux à vider notamment les questions liées aux élections, la manipulation de la constitution et la cherté de la vie. Le professeur Wodié avait toujours préconisé une concertation nationale, sans succès. Nous avions pensé que le forum de la réconciliation de 2001 règlerait bien des problèmes, mais que nenni. Les positions se sont davantage crispées et ont conduit à la révolution de 2002. Vingt ans après, il faut un sérieux diagnostic pour donner espoir à la jeunesse. Sinon nous continuerons de dénombrer une pléthore d'immigrants clandestins. De plus, avec le terrorisme qui menace notre pays, il urge de proposer de vraies solutions aux jeunes pour les rendre moins vulnérables », préconise Hervé Coulibaly. Il va plus loin en invitant le chef de l’Etat Alassane Ouattara à réussir le sursaut qui le met au-dessus de la mêlée, sortir des confrontations pour réaliser le rassemblement des fils et filles de la nation. « Il faut sortir du triomphalisme qui frise le mépris de toutes les victimes. De plus, la volonté de tous de tourner la page des années de crises doit primer. D'ailleurs, sans connaître forcément le contenu du rapport de la CDVR (Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, ndlr), nous pensons que ce rapport contient sans doute des voies de rapprochement des extrémités. Il faut penser à l'avenir pour mieux panser nos plaies », propose-t-il. C’est donc à juste titre qu’il recommande le retour de tous les exilés, en l’occurrence Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, et la libération de tous les prisonniers politiques, civils comme militaires. Il n’y a pas de sacrifice trop grand pour la paix.

Cissé Sindou    

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