Venance Konan à propos de Laurent Gbagbo: "Il est juste un populiste qui a enfourché le panafricanisme parce que c’est dans l’air du temps, ça fait joli"





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Dans une publication sur sa page facebook, l'ex DG de Fraternité Matin, Venance Konan, parle de Laurent GBAGBO et son nouveau parti, le PPA-CI
 
« Il est né, le divin enfant, jouez hautbois résonnez musettes, il est né le divin enfant, chantons tous son avènement. »
Il est donc né, le nouveau bébé de Laurent Gbagbo. Non pas de ses amours adultérines avec la belle Nady Bamba, mais plutôt des suites d’une gestation pour autrui. Tout le monde s’est penché sur son berceau pour l’admirer. Il y eut même des rois mages venus du Niger, de France, du Ghana et d’autres lointaines ou proches contrées pour l’oindre. Ce que tout le monde a constaté, est que le nouveau bébé ressemble à un vieux. Il a déjà toutes ses dents, a le visage ridé et sa voix est celle d’un vieillard grincheux bien décidé à prendre une revanche sur un sort qui ne lui fut pas favorable. En fait de nouvelle naissance, il s’agit plutôt de substitution d’un enfant né depuis longtemps que l’on fait passer pour son bébé qui vient de naître.
Pour tout dire, le nouveau parti de Laurent Gbagbo n’est rien d’autre que son ancien Front populaire ivoirien (FPI) présenté dans une nouvelle enveloppe. Il avait d’ailleurs dit, lors de sa séparation avec Affi N’Guessan, qu’il lui laissait l’enveloppe vide et partait avec le contenu. C’est ce contenu qu’il est venu présenter. Et c’est le FPI du temps de Gbagbo l’opposant, avec ses utopies, son populisme et son angélisme qui nous est à nouveau servi. Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), ambitionne, pas moins, de libérer toute l’Afrique. Le FPI ambitionnait lui, plus modestement, de libérer la Côte d’Ivoire et l’on a vu ce que cela a donné. Il faut passer à la vitesse supérieure maintenant, parce que, je suppose, une Côte d’Ivoire libérée toute seule du néocolonialisme ne saurait être heureuse tant que le reste du continent ne serait pas à son tour libéré. Donc, Gbagbo l’a crié haut et fort, « le panafricanisme n’est pas un slogan, c’est une réalité. » Une chose est de le dire, une autre est de la réaliser.
Pour tous ceux qui ont la mémoire un peu oublieuse, Laurent Gbagbo et ceux qui constituent l’ossature de son nouveau parti ont déjà eu à diriger ce pays à la tête duquel ils ont fait montre d’une rare incompétence qui nous a conduit à la guerre civile. Entre mille exemples, prenons celui de l’enseignement. Monsieur Laurent Gbagbo n’ignore pas l’importance de l’enseignement dans le processus de libération de nos pays. Un pays qui ne forme que des cancres ne peut espérer se libérer. C’est sous son règne pourtant, alors que toute la nomenklatura du pays était composée d’enseignants, que l’école a été livrée à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) qui est devenue une vraie mafia qui tuait et terrorisait les étudiants, et qui a réduit l’école ivoirienne à néant. C’est sous le règne de Laurent Gbagbo que toutes nos infrastructures se sont toutes dégradées, que les mœurs se sont dissolues, que l’on a connu les escadrons de la mort, que l’Ecole nationale d’administration est devenue n’importe quoi. Oublierons-nous que c’est Gbagbo, le prétendu père de la démocratie ivoirienne qui a pourtant refusé de reconnaître sa défaite dans les urnes, plongeant ainsi le pays dans la guerre civile ? Le panafricanisme, parlons-en. N’étaient-ce pas les milices pro-Gbagbo qui traquaient les ressortissants des pays ouest-africains vivant dans notre pays ? Nous aurons le temps de revenir sur son bilan avec son ancien FPI. Avec le nouveau, on ne sait pas encore où il veut aller. A part son histoire de panafricanisme sur lequel il est resté très brumeux, il n’a pas dit grand’chose de sa nouvelle ligne politique. Il nous a juste dit que tous ceux qui rêvaient de le voir prendre sa retraite peuvent aller se faire cuire un œuf, qu’il se retirera de la politique le jour où lui, Gbagbo, le décidera. Il a aussi rappelé qu’il avait en son temps fait élire Essy Amara à l’OUA, fait le budget sécurisé, et qu’il aime beaucoup l’artiste S.Kelly récemment décédé et qu’il aurait aimé l’inviter à son congrès. Tout cela ne nous trace pas le projet politique d’un parti qui vient de naître. Mais nous n’avons pas à nous leurrer. Laurent Gbagbo n’en a pas. Il sait attirer les rieurs de son côté mais pour ce qui est d’un programme politique sérieux et cohérent, il ne faut pas compter sur lui. Il est juste un populiste qui a enfourché le panafricanisme parce que c’est dans l’air du temps, ça fait joli, et cela permet de grignoter sur le COJEP de Blé Goudé. Mais comment y parvenir ? Il n’en a aucune idée et en réalité c’est le cadet de ses soucis. Il a créé son parti pour continuer d’exister, c’est tout. Tout comme son compère Bédié qui mourra sans doute le jour où il ne sera plus président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), même si ce parti se réduisait à son seul village, comme la tendance actuelle l’indique.
Et la mère Simone dans tout cela ? Restera-t-elle dans le nouveau parti de son futur ex-mari ou créera-t-elle le sien ? Pour le moment elle a botté en touche en se faisant inviter en République démocratique du Congo au moment du congrès constitutif du PPA-CI. On est encore loin de la fin du film.
 
Venance Konan

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