Les fintech (contraction de "Finance et Technologie") ivoiriennes sont actives dans les solutions de paiements numériques. Environ 95 % des solutions apportées par les fintech ivoiriennes sont liées aux paiements numériques et aux solutions de transfert d’argent. C’est ce qui ressort d’une étude couvrant plus de 20 pays d’Afrique francophone dont l’objectif est de mieux connaître le secteur, la maturité de ses écosystèmes, ses défis, et de recenser ses acteurs.
Près de 255 fintech et plus de 185 acteurs de la communauté de l’innovation africaine ont contribué à l’étude, à travers 13 métiers dont beaucoup sont liés aux paiements et transferts d’argent. L’étude révèle que la Côte d’Ivoire concentre une forte présence des fintech avec 84 % de représentativité contrairement aux Assurtech avec 16 % de représentativité.
Sur le plan global, les fintech se portent bien en Afrique francophone avec un chiffre d’affaires supérieur à un milliard de FCFA. La plupart d’entre elles exercent dans le domaine des paiements et du transfert d’argent (41,5 %).
Cette étude, résultat d’une collaboration entre Africa Fintech Forum, Deloitte Afrique francophone et MicroSave Consulting, souligne que malgré ce potentiel, les fintech en Afrique sont confrontées à de multiples défis, liés à l’insuffisance d’infrastructures nationales ou régionales, l’inexistence de cadre réglementaire spécifique dans certaines régions, la difficulté de mobiliser des financements ou encore la faible éducation financière des populations.
Mais, selon le rapport, avec un peu plus d'opportunités de financement, émanant du secteur privé africain notamment, les fintech pourraient réaliser leur potentiel et contribuer significativement à l'essor socio-économique du continent.
Notons que l’étude s’est focalisée sur quatre types de startups avec une démarcation claire entre les fintech (80 % - secteur bancaire), les "assurtech" (8 % - assurances), les "regtech" (réglementation) et les autres.
Menée au cours du 1er semestre de l’année 2021, cette étude s’est attachée à identifier les startups opérant dans les services financiers numériques pour en établir le profil. Elle propose en outre une analyse structurelle des écosystèmes financiers africains, avec un focus sur la maturité de ces écosystèmes et les freins à leur développement. Les fintech étudiées sont en majorité des microentreprises (avec moins de 50 employés) et plus de la moitié d’entre elles ne disposent pas de plus de 50 clients.
Plusieurs ateliers de restitution par pays sont organisés pour mettre en lumière les spécificités locales des grandes places régionales et pour échanger avec les acteurs locaux. Le prochain aura lieu le 9 novembre au Sénégal.
Solange ARALAMON