Sanctions contre le Mali : coup dur pour les échanges commerciaux et développement de réseaux de trafic





sanctions-contre-le-mali-coup-dur-pour-les-echanges-commerciaux-et-developpement-de-reseaux-de-trafic

De nombreux camions sont bloqués à la frontière entre la Côte d'Ivoire et le Mali



Depuis la prise de sanctions contre le Mali par la CEDEAO, le 9 janvier 2022, suite au coup d’État qu’à connu ce pays, les échanges commerciaux entre cette nation et ses voisins sont difficiles. La Côte d’Ivoire qui entretenait jusqu’à un passé récent d’excellentes relations commerciales avec le pays, n’est pas épargnée. Chacun, de son côté, souffre de ses sanctions.

Il suffit d’emprunter la Nationale A3 qui part depuis l’autoroute du Nord pour comprendre qu’il existe réellement un problème. Sur ce tronçon, en effet, où les véhicules de transport de marchandises étaient jadis réguliers, les camions en provenance ou en partance pour le Mali se font de plus en plus rares. La raison, selon des transporteurs maliens que nous avons rencontrés, est qu’il est devenu très difficile de franchir la frontière. Que ce soit aussi bien pour entrer en Côte d’Ivoire ou pour en sortir. Seuls les camions transportant des vivres, des produits de première nécessité ou encore vides, sont autorisés à passer. Dans un tel contexte, pour éviter des pertes, nous confie un chauffeur de camion malien, il faut utiliser des voies de contournement. En d’autres termes, il faut éviter la frontière. Naissent ainsi, des réseaux clandestins qui ne sont pas très évidents à emprunter. À ce moment, ça devient pile ou face. Ça passe ou ça casse. Soit on arrive à bon port, soit on rebrousse chemin avec les risques que tout cela comporte (sécurité, pertes dues à la mauvaise conservation des produits périssables, etc.). Naturellement, les coûts augmentent parce qu’il faut payer des pots-de-vin par-ci par-là. Entre-temps, les voies empruntées ne sont pas sécurisées.

« Ce sont environ 500 à 600 camions qui sont bloqués alors qu’ils sont chargés pour certains de produits périssables », informait, il y a quelques semaines, Cissé Amadou Abdou, chef du service statistiques aux Entrepôts maliens en Côte d’Ivoire (Emaci), à un confrère.

 

La filière bétail, l’une des filières les plus affectées

 

S’il y a une filière qui souffre terriblement de cette situation, c’est bien la filière bétail. La Côte d’Ivoire, en matière de viande dépend de l’extérieur, notamment de pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger. La frontière avec le Mali étant fermée, le bétail ne peut donc ni venir de ce pays limitrophe ni venir du Niger dont la plupart des camions transitent par là. Reste donc le Burkina Faso. Le pays de Thomas Sankara peut-il à lui seul ravitailler le marché ivoirien ? Assurément non ! Et les effets se sont vite fait sentir sur le terrain. Le prix du kilogramme de viande à flambé.

Au total, dans cette affaire de sanctions contre la Mali, le pays de Modibo Keita n’est pas le seul à subir les contrecoups. La Côte d’Ivoire tout comme d’autres pays comme le Niger en souffrent énormément. Et ce sont les économies de ces nations qui en souffrent. N’oublions pas que les importations du Mali représentent 15 % des activités des ports autonomes d’Abidjan et de San Pedro.

 

Modeste KONÉ

En lecture en ce moment

La Fif obtient un sponsor pour le championnat U20

Point de la situation de la COVID-19 au 19 décembre 2020