De Laure Nesmon Pie (Projet Benkadi Côte d’Ivoire) : « nous voulons utiliser le plaidoyer comme outil de la résilience des communautés face aux chocs climatiques »





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De Laure Nesmon, experte communication et plaidoyer au projet "Benkadi Côte d'Ivoire"



De Laure Nesmon Pie est experte  en communication et plaidoyer  du projet « Benkadi Côte d’Ivoire », porté par la convention de la société civile ivoirienne et c’est une initiative du consortium Benkadi qui regroupe quatre plateformes d’ONG au Burkina Faso, au Mali, au Bénin et en Côte d’Ivoire. C’est un programme qui lancé en mars 2021 en Côte d’Ivoire et supporté par les Pays Bas. Elle nous donne les caractéristiques de cette organisation et les raisons de sa présence à la COP 15 de lutte contre la désertification

Qu’est-ce que le programme Benkadi ?

C’est un programme de plaidoyer pour l’amélioration des politiques publiques en matière de lutte contre le changement climatique. Et dans chaque pays, le programme adresse des thématiques diverses. Nous voulons utiliser le plaidoyer comme outil de la résilience des communautés face aux chocs climatiques subies par celles-ci.

Quelles sont les thématiques sur lesquelles vous travaillez en Côte d’Ivoire ?

Nous travaillons sur deux (2) thématiques que sont la résilience à l’érosion côtière ou  comment organiser la résilience des populations qui vivent dans les zones côtières face à l’érosion côtière et la préservation de sept (7) parcs nationaux. Vous savez que de 1960 à ce jour, la Côte d’Ivoire a perdu plus de 60% de son couvert forestier et l’essentiel des forêts qui nous reste se trouve dans les parcs nationaux qui occupent aujourd’hui  près de 48% de ce que nous avons comme couvert forestier en Côte d’Ivoire. Malheureusement, ces parcs nationaux connaissent des agressions par endroit. Avec le projet Benkadi, nous insistons sur la préservation des parcs nationaux parce que c’est ce qui permet d’avoir une bonne pluviométrie en Côte d’Ivoire. On sent déjà l’impact du changement climatique dans les calendriers agricoles et autres. Si rien n’est fait, nous allons allègrement vers la désertification.

C’est ce qui explique votre présence à cette COP de lutte contre la désertification ?

C’est justement l’objet de notre présence en vue  d’insister pour la préservation des parcs nationaux en vue de la lutte contre la désertification.

Quelle est votre particularité parce que tout le monde peut traiter de ce thème ?

Notre particularité est la prise en compte le genre et l’inclusion, parlant des femmes, des jeunes et des personnes qui doivent être associés dans les politiques publiques et les prises de décision. De sorte qu’on ait des solutions consensuelles et durables. Vous savez, depuis 1960 à ce jour, il y a eu plusieurs lois et initiatives étatiques pour la préservation de la forêt. Nous devons nous demander pourquoi malgré toutes ces lois, nous continuons d’assister  à l’agression des parcs nationaux et à l’avancée de l’érosion côtière. Avec le projet Benkadi, nous accentuons le plaidoyer pour que les dirigeants tiennent compte de l’avis des populations dans la prise des décisions. Que les populations riveraines des côtes ou des parcs soient associées dans les réunions de prises de décision de préservation  des parcs. Nous ne faisons pas que cela. Nous faisons aussi le renforcement des capacités parce que lorsque nous avons fait le tour des trente (30) villages aux abords des parcs nationaux du projet, les populations nous disent que c’est parce qu’il n’y a plus de terres cultivables que les parcs sont agressés. Nous travaillons donc à ce que le petit lopin de terre qu’ils ont leur permette de faire de l’agriculture durable et avoir des rendements qui permettent de nourrir la famille. Nous plaidons également auprès des autorités locales que sont les mairies et les conseils régionaux pour qu’il y ait des plans climat au niveau local. Des plans qui associent ces populations vulnérables dans la prise de décisions consensuelles et durables.

Quelles sont les différentes actions que vous menées ?

Nous menons des activités de sensibilisation pour que les populations s’impliquent et comprennent les enjeux. Au niveau de la gouvernance participative, nous avons des séances de formation à l’endroit des décideurs locaux pour que dans leur manière de gouverner, ils puissent tenir compte des populations vulnérables que sont les femmes, les jeunes et les personnes en situation de handicap pour préserver notre environnement, mais aussi l’économie.

Réalisée par Solange ARALAMON

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