Démolition d’une résidence privée à la Riviera-Golf : Trop de zone d'ombre à éclaircir





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Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, depuis mercredi 14 septembre 2022, a choqué de nombreux internautes. Il s’agit des images de la démolition d’une résidence privée, à la Riviera-Golf. Personne n’aurait eu son mot à dire s’il s’agissait d’une opération qui avait été faite de manière réglementaire. Mais, selon des témoignages recueillis çà et là, la démolition n’a été faite sur aucune base juridique.

Pour mieux comprendre l’affaire, il faut aller à son origine. La résidence qui a fait l’objet de démolition, est située sur le lot 19 à Cocody-Riviera Golf, derrière la grande mosquée. Elle appartient à feu M. Serge Agnéro, un ex-proche de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. La Société d’équipement de Côte d’Ivoire (SECI) possède les lots 14 et 15 (TF 31503 et 31504). Le problème est que ces trois parcelles sont enchevêtrées, entremêlées. La SECI intente donc un procès en 2017 contre les ayant droits de M. Agnéro. Elle est déboutée par le tribunal de première instance. Elle ne fait pas appel de cette décision de justice. Par contre, elle vend plus tard ces lots à la société OSET qui assigne en justice les ayant droits de M. Agnéro au tribunal du commerce. L’on ne sait pas par quelle alchimie, un jugement donne raison à OSET, vendredi 9 septembre 2022. Mardi 13 septembre 2022, un individu, se présentant comme un huissier de justice, se présente, accompagné d’une dizaine de loubards et d’un engin et commence la démolition. Le problème est que, interpellés, l’huissier en question ne possède pas de carte professionnelle. Il n’a qu’une grosse.

Aujourd’hui, au vu de la manière dont les choses se sont passées et au regard de la suite des événements, de nombreuses questions restent en suspens. Comment, en pleine vacances judiciaires, un jugement a été rendu aussi rapidement ? Pourquoi avoir saisi le tribunal du commerce là où l’affaire avait déjà été réglée en première instance ? Pourquoi le prétendu huissier n’avait-il pas de carte professionnelle ? Pourquoi s’est-il fait accompagner par des loubards et non par la force publique ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu une mise en demeure préalable ?

Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponse. Une chose est sure, même si une partie de la résidence a été démolie, l’opération n’est pas allée à son terme. La population étant intervenue pour s’opposer à la démolition de la résidence de feu Serge Agnéro. Quant à l’huissier, il a été interpellé et interrogé. La suite de l’affaire devrait situer les uns et les autres.

 

Modeste KONE

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