La plateforme nationale, reconnue par un arrêté depuis 2019 comme la 6e centrale syndicale en Côte d’Ivoire. Malgré cet arrêté, elle dit « végétée » au moment où les cinq autres continuent de bénéficier des avantages liés à ce statut. Las d’attendre, les responsables de cette organisation, réunis en atelier ce vendredi 14 avril 2023 à Abidjan ne sont pas passés par le dos de la cuillère pour crier leur ras-le-bol et interpeller le gouvernement afin qu’il répare ce qu’ils qualifient comme une injustice.
Pour cette centrale, à défaut d’organiser les élections professionnelles, elle et les cinq autres centrales devraient être traitées sur le pied d’égalité.
« La plateforme a, utilisé la négociation jusqu’à maintenant, a utilisé, tous les processus de conciliations, de contact avec les responsables tant du ministère de l’Emploi, de la Fonction publique et du Premier ministre pour que justice soit faite. Aujourd’hui, non seulement, on ne nous dit pas à quand auront lieu ces élections professionnelles, mais la plateforme continue de végéter en dehors des autres organisations qui sont adoubées et entretenues et qui sont invitées à toutes les festivités nationales », a déploré son président Zadi Gnagna, face à la presse.
Pourquoi on ne veut pas nous reconnaître ou alors, pourquoi on n’organise pas les élections professionnelles si tant est que c’est ce qu’il faut pour que nous soyons reconnus, s’est-il interrogé.
Pour lui, le moment est venu, 4 ans après, pour que le gouvernement ivoirien permette à son organisation qui lui a permis d’obtenir deux trêves sociales et de consolider la paix sociale avec la dernière trêve que la plateforme nationale soit reconnue dans les droits.
Zadi Gnagna qui affirme par ailleurs que son organisation est la seule à payer le lourd tribut de la suspension des élections professionnelles dit ne plus pouvoir supporter davantage cette injustice.
« Nous avons été suffisamment patients. Pendant 4 ans, on a cru, on a espéré. On nous a fait des promesses de toutes sortes. Le moment est venu pour que notre statut-là, on nous le reconnaisse ou alors qu’on aille aux élections professionnelles. Qu’on nous donne une date pour ces élections. A défaut qu’on nous mette là où les autres sont assis. On ne peut plus accepter », a-t-il menacé.
En 2019, à l’issue d’un processus, la plateforme nationale a été désignée comme 6e centrale syndicale de Côte d’Ivoire avec un arrêté. Les élections professionnelles étaient prévues pour choisir cinq centrales sur les six. Mais au mois d’avril de la même année, le processus électoral a été suspendu et n’a plus repris, rappelle-t-on.
Cette sortie de cette plateforme intervient à quelques jours de la célébration de la fête du travail prévue le 1er mai de chaque année, fête au cours de laquelle les centrales syndicales portent au gouvernement les préoccupations des travailleurs.
Lambert KOUAME