L’Autorité nationale de la presse (ANP) a convié des journalistes à la 17è session de son activité de sensibilisation, coaching et de renforcement de capacités, dénommée « ANP Academy », sur le thème : « Comment apporter de la valeur ajoutée à une information ? », à la salle Eugène Dié Kacou, ce jeudi 25 mai 2023.
Face à la reprise d’information sur les réseaux sociaux, au nouveau mode de collecte et traitement de l’information par certains médias. Notamment les médias numériques qui, sans véritablement apporter de la nouveauté dans leur contenu, les panélistes Dr Alfred Dan Moussa, directeur général de l’ISTC Polytechnique d’Abidjan et Dr Karim Wally, enseignant-chercheur à l’UFR information, communication et art à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, ont appelé les journalistes à faire valoir leur professionnalisme afin de se démarquer des amateurs qui pullulent sur les réseaux sociaux et autres plate-formes.
Le directeur de l’ISTC Polytechnique, Alfred Dan Moussa, a défini la valeur ajoutée en journalisme comme étant « le plus » que le journaliste apporte pour faire la différence d’avec d’autres articles sur le sujet, « le supplément » pour retenir le lecteur, « l’ingrédient » pour donner de l’appétit aux convives, « la note d’agrément » pour faire aimer son espace. Pour tout dire, a-t-il résumé, la valeur ajoutée, c’est l’élément de perfection ».
Cette valeur ajoutée, selon lui, peut s’exprimer de plusieurs façons, notamment, par une photo exceptionnelle, par un dessin de grande signification, par un recours bien à propos et sans abus de données libres ou de donnée comparée : le budget à l’échelle nationale ou sectorielle d’une année à l’autre, les dépenses nationales d’une année à l’autre, le prix de l’essence d’un pays à l’autre, les ventes de produits agricoles d’une année à l’autre et les best-sellers de la littérature, par exemple.
La valeur ajoutée, a-t-il poursuivi, « c’est aussi une exploitation pointue de la quadrichromie (bien exploiter les couleurs). C’est par un portrait dont la taille ne dépasse pas celle de l’article leader ». Elle peut aussi s’exprimer par un rappel ou par un encadré.
Pour réussir cette mission, celle d’apporter de la valeur ajoutée à une information, Alfred Dan Moussa conseille aux journalistes, entre autres, de cultiver l’humilité, de constituer une documentation personnelle actualisée, de détenir un carnet d’adresses actualisées et enrichies, de renforcer ces outils propres, de renforcer ses connaissances à tout point de vue.
« Apporter de la valeur ajoutée à un article traduit plusieurs valeurs : la disponibilité du journaliste professionnel pour son métier, l’amour pour son métier au point de le faire aimer par le public, le respect du journaliste professionnel pour son métier, la rigueur dans l’exercice de son métier, la considération », a-t-il conclu.
Abondant dans le même sens que son prédécesseur, Dr Karim Wally, a insisté pour que le journaliste professionnel puisse se démarquer, se distinguer des autres en apportant un plus à une information déjà existante. Pour lui, les contenus des réseaux sociaux ne sont certes pas interdits, mais il faut retravailler les contenus de ces amateurs et les contextualiser, ajoutant que ces contenus peuvent servir de sujets de reportages. Mais il faut proscrire le « copier-coller ».
« Apporter une valeur ajoutée à une information met en valeur le journaliste, mais aussi, son média », a conclu l’universitaire.
Le président de l'organe de régulation de la presse, Samba Koné, a exprimé sa gratitude aux panélistes pour leur disponilibilté et leur sens du devoir. Il a saisi l'occasion pour informer que la 18è session de ANP Academy se tiendra à Bouaké et sera dédiée aux étudiants et aux corrspondants de presse de la région du Gbêkê.
Lambert KOUAME avec D.B