Gbagbo « réfute avec vigueur », sa condamnation pour braquage de la BCEAO





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L’ancien président Laurent Gbagbo, radié de la liste électorale provisoire pour sa condamnation suite au "braquage de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)" en 2011 a « réfuté avec vigueur », ces accusations, ce jeudi 8 juin 2023, à Abidjan-Cocody, et ce, dans le cadre du contentieux électoral.

« On n’a pas mis mon nom sur la liste électorale, prétextant que j’ai été condamné après un procès qui m’a jugé parce que j’aurais braqué la BCEAO. Je réfute avec vigueur une telle accusation », a contesté Laurent Gbagbo après avoir formulé ses réclamations à la Commission électorale indépendante locale de Cocody Angré Star 8.

Sur les arguments développés devant la CEI, Laurent Gbagbo a d’abord mis en avant sa qualité d’ancien président de la République. Et de rappeler, selon la loi de 2005, qu’on ne juge pas un ancien président de la République n’importe comment et devant n’importe quelle juridiction. Il y a une procédure pour mettre en cause et pour juger un ancien président de la République et les présidents d’institution.

Laurent Gbagbo a aussi fait valoir un arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui a demandé sa réinscription sur la liste électorale.

Il a également évoqué d’autres arguments, notamment le fait qu’il ne sache pas pourquoi il a été jugé, qu’il n’ait pas reçu de convocation alors que ceux qui l’ont jugé savaient où il résidait au moment dudit procès.

« Mais je n’ai jamais été convoqué. Dire donc que je n’étais pas en Côte d’Ivoire n’est pas un argument. Si je suis un fautif dans une affaire quelconque, on me remet ma convocation là où je suis. Or, ceux qui m’ont jugé savent très bien là où j’étais », a argumenté devant la presse, le président du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI).

Une fois le jugement prononcé, a-t-il poursuivi, « je n’ai reçu aucun document de ce procès. Ni avant ni après » et de s’interroger si on peut appeler cela un procès.

Pour Laurent Gbagbo, les autorités ivoiriennes, sentant son acquittement par la CPI proche, lui ont "clandestinement" mis sur le dos une accusation. « Non, c’est trop politicien, ce n’est pas digne d’être appelé, un procès », s’est-il insurgé.

Sur le sens de cet acte de réclamation, Gbagbo répond : « Dans ma vie, j’ai toujours travaillé pour que je n’ai aucune ombre dans mon casier judiciaire. Je dis toujours à mes enfants que je n’ai aucune fortune à leur laisser. Mais que j’ai un nom à leur laisser, un nom propre. C’est ce nom que je laisse à ma descendance. Et je ne peux pas laisser quelqu’un souiller et salir mon nom sans me battre. Alors je me bats ».

Cette radiation du nom de l’ancien Président de la liste électorale a suscité des mécontentements, surtout au sein de sa formation politique et dans bien d’autres partis qui trouvent injuste, cette exclusion.

Avant que Gbagbo même ne se décide à porter cette réclamation, plus de 350 jeunes ont déjà formulé des réclamations portant sur l’inscription de l’ancien président sur la liste électorale.

L’ancien chef de l’Etat a saisi cette occasion pour leur adresser ses remerciements et assuré qu’il reste debout tant qu’il faut se battre pour la dignité, la propreté d’un nom.

« Moi, je pose mon problème qui est le problème de l’honneur, la propreté d’une famille. Non, non et non. Je ne laisserai pas mon nom sale, sans me battre », a-t-il protesté.

Lambert KOUAME

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