La Commission épiscopale de l’éducation catholique de Côte d’Ivoire a rassuré, jeudi, l’ensemble des acteurs du système éducatif catholique sur le bien-fondé de la réforme mise en œuvre en début d’année en vue de rendre le système plus dynamique et clarifier certaines dispositions qui jusqu’alors "étaient floues".
Cette réforme, qui n’est pas bien comprise par l’ensemble des acteurs suscite des inquiétudes et des grincements de dents. C’est pour rassurer ces acteurs sur les avantages de ces changements que le bureau national de l’enseignement catholique a animé, ce jeudi, une conférence de presse au centre culturel de la Cathédrale Saint-Paul d’Abidjan Plateau.
Cette conférence a été animée conjointement par le secrétaire exécutif national de l’éducation catholique, Père Jean-Luc N’Dreman, le secrétaire national chargé de l'enseignement technique et de la formation professionnelle, Cyprien Moh et du secrétaire national chargé des finances et de l’administration, Emile Aleba Dali.
L’objectif de cette conférence, selon Cyprien Moh, c’est de "rassurer tous les acteurs et partenaires de l’éducation catholique sur le projet de réforme du système éducatif catholique engagée par la Conférence des Évêques".
Revenant sur les motivations de la réforme, Père Jean-Luc N’Dreman a signifié que l’ancien système avait montré ses limites avec les arriérés de salaire, les grèves, les poursuites judiciaires. "Ça n’allait plus", a-t-il coupé court, rassurant que le but de cette réforme, ce n’est pas pour envoyer des pères et mères de famille au purgatoire.
"Notre rôle, c’est de montrer que la vie est belle et elle sera encore plus belle devant nous", a dit l’homme de Dieu.
Poursuivant, il a réaffirmé que cette réforme a permis de sortir d’une situation de flou juridique et d’absence d’identité. "Les choses sont désormais claires", s’est-il réjoui.
Comprenant la réaction d’inquiétude de certains, le prêtre a insisté sur la nécessité de cette réforme. Selon lui, des dangers tant internes qu’externes menaçaient l’éducation catholique en cas de statu quo, entre autres, la contestation de la référence faite à l’autorité hiérarchique dans le droit canonique, le mode d’engagement des personnes dans l’éducation catholique, le manque de support juridique institutionnel et le nouveau projet de convention entre l’État et l’enseignement privé. Ce projet de convention qui assimile l’enseignement catholique à l’enseignement privé laïc alors que ces deux types d’enseignement bien qu’étant tous deux privés ne s’exercent pas dans les mêmes conditions.
"La réforme vient donc à propos pour rendre à l’éducation catholique toute sa grandeur en faisant d’elle une institution forte et crédible à travers des textes reconnus et fondés à la fois sur le droit commun ivoirien et sur le droit de l’Église universelle. Elle vient donner de l’espoir et de l’espérance là où il y avait le doute, le découragement et le désespoir ", a conclu, l’homme de Dieu.
Abondant dans le même sens, le secrétaire exécutif national, chargé de l’administration et des finances, Emile Aleba Dali, a ajouté que cette réforme offre des opportunités aux écoles catholiques, entre autres,
l’amélioration du profil de carrière du personnel, la mise en place d’une politique de reconnaissance du mérite à travers l’institution des journées de l’éducation catholique, la mise en place d’un régime de prévoyance sociale construite et fonctionnant sur un système mutualiste et solidaire, la création de l’Institut supérieur pour la formation des acteurs de l’éducation catholique, l’amélioration des relations avec les banques et autres organismes de financement.
Lambert KOUAME