Logements sociaux, parlons en !





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Un accès facile au logement, pouvait réduire le phénomène des quartiers précaires en Côte d'Ivoire. L'actualité en Côte d'Ivoire est dominée depuis deux semaines par la vaste opération de déguerpissements menée par le District d'Abidjan. La destruction à Boribana, Banco... (commune d'Attecoubé) ou Gesco (commune de Yopougon) de plusieurs constructions à usage d'habitation, d'établissement scolaire ou autres, défraie la chronique et montre à quel point elles sont nombreuses, les familles qui vivent dans des quartiers précaires à Abidjan. En effet, en plus de ceux qui vivaient sur les sites déjà démolis, la publication de la longue liste des sites à déguerpir prochainement a jeté dans le désarroi les habitants de ces endroits. Ils sont en quête de maisons à louer, mais ou en trouver à des montants correspondant à leurs moyens? Pour rappel, es constructions ciblées par cette opération sont réputées être à risques parce que situées dans des marécages ou des flancs de colline. Elles sont donc menacées par des inondations ou des glissements de terrains meurtriers en saison de pluie. Cependant, c'est dans ces quartiers que l'on peut trouver des maisons dont le coût de location est bas, soit en deçà de 50.000 FCfa de loyer mensuel. En dehors de ces bleds, il est quasi impossible pour les familles démunies qui y vivent de trouver un hébergement à Abidjan, à moins d'aller dans la périphérie de la capitale économique trouver des maisons à moindre loyer, mais très loin de leur lieu de travail. C'est l'une des causes, voire la cause principale de la prolifération de quartiers précaires à risques à Abidjan. D'ailleurs, les habitants de ces quartiers ne sont pas les seuls concernés par cette difficulté à se loger. A eux s'ajoute une autre masse silencieuse. Ce sont des salariés dont la carrière se résume à dépenser leur salaire dans le loyer et les frais de transport. Arrivés à l'âge de la retraite, ou même avant cela, sans avoir pu acquérir un toit pour leur famille, ils vivent dans des logements dits non à risque, mais dans le dénuement total. C'est pourquoi, la réalisation de projets immobiliers, surtout des logements dont les coûts et les conditions d'acquisition sont souples, aura toujours un réel impact social en Côte d'Ivoire. Pour preuve, elles sont nombreuses aujourd'hui les familles qui ne sont pas disloquées ou qui ne se retrouvent pas à la rue parce que le chef de famille est devenu propriétaire d'une maison grâce aux programmes de constructions d'alors faites par des sociétés d'Etat telles que la Sicogi.  Selon les statistiques, depuis quelques années, le déficit de logements en Côte d'Ivoire est de 500. 000 logements. Et, ce déficit se creuse à 40.000 ou 50.000 unités chaque année. Après l'échec d'un programme précédent, l'actuel ministre en charge du logement a initié un nouveau programme d'urgence. Celui-ci devrait permettre la construction de 25.000 maisons dont 20.000 à Abidjan et 5.000 à l'intérieur du pays. Bruno Koné assure que les raisons de l'échec du précédent programme ont été identifiées et prises en compte. Cependant, depuis la fin de la crise, les politiques de logement de masse initiées par l'Etat impliquent toujours des privés. Des privés peuvent-ils réellement financer une politique immobilière à visage social et humain ? Difficile d'y croire. Pour des logements sociaux véritablement à des prix et des modalités convenables pour le plus grand nombre de moins nantis, pourquoi pas, comme à l'époque, des investissements faits directement de bout en bout par l'Etat? Cela n'enfreindra pas à l'économie de marché, car les opérateurs pourront, de leur côté, continuer à réaliser leurs profits en construisant  des logements coûteux pour les plus nantis.                                                 

Cissé Sindou

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