Peste porcine en Côte d’Ivoire : l’appel du directeur des services vétérinaires aux acteurs de la filière pour venir à bout de la maladie





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Dr Kallo Vessaly assuré que la Côte d’Ivoire viendra à bout de la peste porcine dans un délai de deux mois si les mesures sont respectées



Des foyers du virus de la peste porcine africaine ont été découverts en avril 2024 à Daloa puis dans le département de Bouaflé et la sous-préfecture de Songon, début mai 2024.

En vue de limiter la propagation du virus et de l’éradiquer, les autorités ivoiriennes ont décidé de procéder à l’abattage des porcs dans un rayon de 3 km autour des foyers identifiés.

Invité au Forum de l’Agence ivoirienne de presse, une plateforme d’échanges et d’information sur l’actualité nationale et internationale, ce mercredi 22 mai 2024, pour savoir si la situation est alarmante et les dispositions à prendre le cas échéant, le directeur des services vétérinaires au ministère des Ressources animales et halieutiques, Dr Kallo Vessaly a rassuré que les foyers sont déterminés et maîtrisés et appelé les acteurs du secteur à observer certains comportements afin de venir à bout de ce virus.

« Les foyers sont déterminés et maîtrisés », a rassuré Dr Kallo, précisant qu’il n’y a jamais zéro risque. A cet effet, il a appelé les éleveurs et acteurs de la filière à la vigilance, car celui qui fait du porc au four ou celui qui fait l’abattage clandestin peut être à l’origine de l’introduction de la maladie. Toujours sur les risques de propagation de la maladie, il a pointé du doigt, des indélicats qui pour échapper à l’abattage de leurs bêtes les cachent, évoquant le cas d’un individu qui a caché une trentaine de porcs en brousse.

« Mais, si chaque éleveur observe les mesures biosécurités, si chaque éleveur refuse de recevoir des animaux d’origine inconnue, si chaque éleveur abat les animaux conformément à la réglementation, l’approvisionnement sera sécurisé, l’élevage sera sécurisé et les foyers vont s’éteindre comme nous l’avons prévus », a-t-il appelé. Toutefois, s’ils veulent déplacer leurs porcs, il les invite à informer le service vétérinaire qui leur donnera un laissez-passer sanitaire. « Si vous déviez de votre itinéraire établi, ne soyez pas étonné que vos bêtes soient saisies », a-t-il prévenu.

Quant aux éleveurs qui sont dans des zones contaminées, il les a défendu de visiter les élevages de leurs voisins, car même leur vêtement, peut même être source de contamination.

Aux consommateurs, il leur a conseillé de se ravitailler auprès des éleveurs et des points de vente autorisés, notamment à la Société Ivoirienne d’Abattage et de Charcuterie (SIVAC), dans les supermarchés ou tout autre circuit normal.

« La viande issue du circuit normal qui est contrôlée par nos services n’a pas de problème, est salubre, donc bonne pour le consommateur », a-t-il assuré avant d’appeler les consommateurs à se détourner des voies de contournement, c’est-à-dire se cacher pour aller acheter moins cher alors qu’on connaît le prix sur le marché. Pour lui, il faut s’interroger si cela ne cache pas quelque chose. « Oui, moins cher, mais cela peut nous coûter très cher », a-t-il prévenu expliquant que si l’animal malade n’a pas été abattu dans des conditions optimales, cela peut être source de contamination à de graves maladies, notamment l’insuffisance rénale, a averti le spécialiste en santé publique.

Le résultat final de toutes ces mesures, c’est de protéger la filière. « On a 600 000 à minima de porcs à protéger. C’est plus de 50 milliards de FCFA de chiffre d’affaires et 30 000 emplois à protéger et ce sont plusieurs familles qui sont derrière ces personnes », a-t-il avancé, regrattant qu’en une semaine, ce sont 9 000 bêtes qui ont été abattues.

« Si on veut protéger nos activités, on veut manger des porcs locaux, c’est à nous, chacun à son niveau de jouer son rôle. On vous assure que l’administration fait de son mieux. Nous sommes un peu partout et en alerte parce que nous savons que si nous tenons bon, au bout de deux mois, ce sera l’accalmie totale et les gens vont reprendre en toute quiétude. Mais à condition que tout le monde joue son rôle pour qu’on puisse sortir rapidement de cette crise.

Lambert KOUAME

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