Opération de déguerpissement dans les cités universitaires : les étudiants abandonnés à leur sort





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Des étudiants, désespérés et à la rue, ne savent plus à quel saint se vouer. Ne sont-ils pas des victimes ? Méritent-ils un tel traitement ?



Le déguerpissement des étudiants "logés illégalement" se poursuit. L’équipe de pressecotedivoire.ci s’est rendue le mercredi 9 octobre 2024 dans les cités universitaires de la Cité Rouge et Riviera 2, situées à Cocody, pour en savoir plus. Les responsables du Centre régional des oeuvres universitaires (CROU) et les forces de l’ordre poursuivent l’opération de déguerpissement dans ces cités universitaires. Matelas, valises et portes retirées laissent les couloirs encombrés de bagages de toutes sortes. Ils détruisent également les différents sièges de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) installés dans ces cités. Des étudiants, désespérés, assis sur leurs affaires, se retrouvent à la rue.

R.K., étudiante en Master 2 de Droit, voit ses affaires jetées dehors, bien qu'elle possède tous ses papiers en règle : « Je ne comprends pas pourquoi on a retiré mes affaires, car j’ai tous les documents. Je suis allée au CROU, et la dame qui m’a reçue m’a dit qu’il s’agit d’une erreur, donc j’attends. Je n’ai pas de parents à Abidjan, où vais-je aller ? », explique-t-elle, impuissante.

D'autres étudiants, bien que leurs chambres ne soient pas concernées, décident de quitter les lieux par crainte : « Notre chambre n’est pas sur leur liste, mais par précaution, ma voisine et moi avons emporté nos affaires essentielles. Le mur est cassé, tout est détruit. Il n’y a plus de sécurité en cité, tout est vide », affirment deux étudiantes de la Cité Riviera 2.

« Ils ont enlevé les portes, tout cassé, la cité est vide. Même nous, qui sommes légalement ici, avons peur. Cette méthode est triste. Même les commerçantes chez qui nous mangions ont tout perdu, c’est dommage », déclare Boris, résident de la cité.

Un parent d’étudiant exprime son indignation : « J’ai mal. Des étudiants innocents, qui habitent ici pour étudier, sont jetés dehors comme des malpropres. C’est déplorable et écœurant. Qu’ont-ils fait ? Ceux qui n’ont pas de parents à Abidjan, où vont-ils aller ? C’est une situation très compliquée », affirme-t-il, l'air abattu.

M. Doh, employé du CROU A1, explique les raisons de cette action : « Nous effectuons ce nettoyage pour permettre à d’autres étudiants d’avoir des chambres légalement. C’est mal perçu, mais c’est pour le bien-être des étudiants. Certains occupent ces chambres alors qu’ils travaillent et refusent de les libérer. Ils préfèrent passer par la FESCI pour avoir une chambre. Nous allons bientôt lancer l’admission et la réadmission après cette opération. Ceux qui seront retenus auront les chambres légalement », précise-t-il.

Cette opération, qui durera un mois, concerne l’ensemble du territoire national, selon les informations reçues.

SF

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