Abattoir de Port-Bouët : les origines du grave incident survenu le lundi 18 novembre 2024





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Jusqu'où ira ce conflit entre Ibrahima Bacongo et Sidi Touré?



Un incident s'est produit, le lundi 18 novembre 2024, à l'abattoir de Port-Bouët. Des agents du District autonome d’Abidjan (DAA), avec à leur tête, l’un de leurs responsables, M. Valéry Boa, ont saccagé les installations du ministère des Ressources animales et halieutiques, prévues pour la cérémonie de lancement de l’installation des équipes de contrôle vétérinaire.

Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux révèlent l'ampleur du malaise et montrent l'absence d'harmonie entre deux institutions issues d’un même pouvoir. Depuis, chacune d’elles se défend comme elle peut, mettant en lumière un réel conflit de compétence. Pour comprendre l’incident et se faire une idée plus précise, il est nécessaire de se référer aux textes.

L’abattoir de Port-Bouët est géré par le DAA, conformément à la loi n°2003-208 du 7 juillet 2003, ce qui est reconnu par toutes les parties. C’est l’institution dirigée par le gouverneur Ibrahima Bacongo Cissé qui a la charge de l'équipement, de l’administration, de l’organisation et de la gestion de tous les abattoirs situés dans le district. C’est probablement sur cette base qu’il a jugé inapproprié de ne pas avoir été associé à une cérémonie concernant l’installation d’équipes de contrôle vétérinaire.

De son côté, le ministère des Ressources animales et halieutiques, dans un droit de réponse adressé aux médias, reconnaît la compétence du DAA en matière de gestion de l’abattoir. Toutefois, il affirme que le contrôle sanitaire vétérinaire fait partie de ses prérogatives. « Sachant que la gestion des abattoirs d’Abidjan relève du District, il est bon de savoir que le contrôle et l’inspection sanitaire vétérinaire est une prérogative du ministère des Ressources animales et halieutiques selon la loi n°2020-995 du 30 décembre 2020, portant code de santé publique vétérinaire », peut-on lire dans le document adressé à la presse.

Le ministère va plus loin en précisant : « Dans le cadre de l’exécution de la feuille de route 2024 du ministère des Ressources animales et halieutiques, relative à la sécurité des aliments, il est prévu l’activité de désignation des agents spécialisés du ministère pour le contrôle et l’inspection des denrées animales et d’origines animales. À cet effet, le ministère des Ressources animales et halieutiques a adressé un courrier, en date du 8 novembre 2024, référencé n°3780/MIRAH/CAB/CT-SA, au District d’Abidjan, afin d’organiser à l’abattoir de Port-Bouët une cérémonie de lancement des équipes de contrôle et d’inspection sanitaire vétérinaire, prévue le 18 novembre. »

Le ministère s'étonne ainsi que, malgré la réception de ce courrier, le district n'ait fait aucune objection, ni observation, encore moins un courrier de refus formel, avant de s'opposer à la cérémonie de lancement des équipes de contrôle sanitaire.

Au-delà des explications fournies par les deux institutions, il faut avant tout retenir que cette scène met en lumière un conflit de compétences entre elles. Venant du même pouvoir et du même parti politique, elles auraient dû s’abstenir d’offrir un tel spectacle à la population.

Ce conflit révèle clairement des tensions entre le DAA dirigé par Ibrahima Bacongo Cissé et le ministère des Ressources animales et halieutiques de Sidi Touré. Le mal semble profond, mais il est impératif qu’il soit résolu rapidement, car, qui parle de contrôle sanitaire, parle de la santé des populations. Un conflit de compétence ne saurait donc la mettre en péril.

 Modeste KONE

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