Communauté musulmane des Douanes : le député Assalé Tiémoko juge l'acte "préoccupant et inacceptable"





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Le député Assalé Tiémoko pense que cette investiture au sein d'une institution étatique ne respecte pas le principe de la laïcité



Le bureau national de la Communauté musulmane des douanes ivoiriennes a été investi, le 14 décembre 2024, avec pour parrainle président de l'Assemblée nationale, Adama Bictogo. Pour le député de Tiassalé, Assalé Tiémoko, il y a lieu de s'en inquiéter. Car, il pense que l'"administration publique ne saurait être le terrain d'épanouissement de communautés religieuses". Ces inquiétudes, il en a fait part dans une publication sur les réseaux sociaux.

 

Depuis ma position à l'extérieur, j'ai observé avec une profonde surprise l'investiture récente de la présidence du Bureau national de la communauté musulmane des Douanes ivoiriennes, marquée par le parrainage de M. Adama Bictogo, président de l'Assemblée nationale.

J'ai tendu l'oreille au discours du parrain et j'ai perçu les nombreux efforts oratoires qu’il a dû déployer pour justifier l'établissement d'une communauté religieuse au sein de l'administration publique, dans un pays qui se veut laïc. 

Monsieur le Président, permettez-moi de vous rappeler qu'en tant que nation laïque, notre administration publique ne saurait être le terrain d'épanouissement de communautés religieuses, qu'elles soient musulmanes, catholiques, évangéliques ou animistes. 

En premier lieu, la laïcité repose sur la séparation indissoluble entre la religion et les institutions de l'État. Cette séparation est essentielle pour garantir que les décisions des dirigeants ne soient pas teintées d'inclinations religieuses, préservant ainsi l'intégrité et l'objectivité des affaires publiques.

De plus, l'édification de communautés religieuses au sein de l'administration menace le principe fondamental de l'égalité des citoyens. Elle risque d'engendrer des discriminations injustes et des favoritismes déloyaux, biaisant l'accès et des opportunités au sein des services publics.

Enfin, la cohésion sociale, dont nous avons tant besoin, ne pourra jamais prospérer dans un environnement où des clans religieux s'affrontent pour dominer l'espace public. Comment les citoyens pourraient-ils nourrir la confiance envers des institutions empreintes de communautarisme et de fragmentation religieux ?

En définitive, l'acte de créer une communauté religieuse au sein de notre administration douanière est à la fois préoccupant et inacceptable.

 C'est un pas vers une érosion des fondements républicains de notre État, une dérive que notre Constitution prohibe avec la plus grande fermeté.

 

ASSALE TIÉMOKO ANTOINE  

DÉPUTÉ DE LA NATION.

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