Le parti de Affi N'Guessan n'est pas d'accord avec le discours du chef de l’État devant les ambassadeurs

Face au corps diplomatique, lors de la cérémonie de présentation de vœux, le président de la République, Alassane Ouattara, a tenu des propos qui ne sont pas du goût du Front populaire ivoirien (FPI). Dans un communiqué, le parti politique dirigé par Pascal Affi N'Guessan lui reproche de s'être comporté non pas comme un chef d'État mais comme un chef de parti politique et de s'être prononcé sur sa candidature ou non à la prochaine présidentielle. 

Communiqué 

Le jeudi 9 janvier 2023, les ambassadeurs des pays étrangers représentés en Côte d’Ivoire, se sont livrés à la traditionnelle cérémonie de vœux de leur gouvernement respectif au chef de l’État ivoirien, au Palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. Dans son adresse au président Alassane Ouattara, le porte-parole de ces diplomates a souhaité que l’année 2025 soit celle d’une élection apaisée, démocratique, inclusive et transparente, aux antipodes des élections chaotiques de 2010 et 2020. 

La logique institutionnelle aurait exigé que le chef de l’État leur réponde en sa qualité de président de la République, donc au nom de tous ses compatriotes. M. Alassane Ouattara a curieusement privilégié une posture différente. Il s’est drapé de ses attributs de chef de parti politique et répondu, d’ailleurs sans vraiment répondre, à une question qui ne lui était pas posée : sa candidature ou non à la prochaine élection présidentielle. 

De fait, le représentant du Saint Siège à Abidjan n’a pas fait mention dans son discours d’une quelconque candidature à l’élection présidentielle.  En revanche, le Nonce Apostolique, Doyen du corps diplomatique, conscient de l’importance de notre pays et des intérêts économiques de nos partenaires internationaux, a souhaité l’organisation d’une élection apaisée, démocratique, inclusive et transparente en octobre 2025. Ces vœux s’adressaient au chef de l’État, le président de tous les Ivoiriens. Alors, d’où vient-il que M. Alassane Ouattara choisisse curieusement de s’adresser à la communauté internationale pour répondre à une préoccupation de son parti politique et plus largement de l’ensemble de nos compatriotes ?

Certes, lorsqu’un politicien parle devant les médias, il ne s’adresse pas uniquement à son auditoire. Mais, lorsque le chef de l’État s’adresse à la communauté internationale, il doit être précautionneux dans le choix des thèmes. En l’occurrence, la question de la candidature ou non de M. Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre 2025 ne devrait pas faire l’objet d’échanges publics aussi solennels qu’une présentation protocolaire de vœux de nouvel an du corps diplomatique accrédité en Côte d’Ivoire. 

Par ailleurs, il est tout aussi surprenant que M. Alassane Ouattara choisisse cette même tribune étrangère pour annoncer à des diplomates qui n’en demandaient pas tant, qu’il est « est en bonne santé et prêt pour servir ». Ont-ils demandé à être rassurés ? Que faut-il entendre par ses propos ? Autant d’interrogations qui devraient susciter réponses. Que dire du fond des propos de M. Alassane Ouattara devant le Corps diplomatique ?

Dans son discours-réponse aux diplomates réunis au Palais présidentiel, le jeudi 9 janvier 2025, M. Alassane Ouattara a déclaré de façon expéditive, sans la moindre explication, que « cette élection, qui aura lieu le 25 octobre, sera paisible, démocratique et transparente. » Sans plus. Or, chacun le sait, faute d’avoir réuni un dialogue inclusif pour se mettre d’accord sur les conditions de l’élection présidentielle, la Côte d’Ivoire a connu, en 2010 et 2020, les pires souffrances pendant le déroulement du scrutin et après celui-ci. Pour éviter la sinistre répétition de tels  drames, l’ensemble des partis politiques de l’opposition demande avec insistance, la tenue de ce dialogue politique. Le gouvernement fait la sourde oreille et fait mine de regarder ailleurs. Le parti au pouvoir se soucie-t-il donc si peu de la sérénité des Ivoiriens ?

Force est de constater que les vœux lapidaires et décalés du chef de l’Etat devant le corps diplomatique suscitent davantage d’interrogations qu’ils n’apportent de réponses. Le FPI est perplexe et demande à être éclairé. Il est, en cela, le porte-parole de nos compatriotes !

Fait à Abidjan, le 12 janvier 2025

Le Secrétaire Général et Porte-parole

Barthélémy GNÉPA