Les deux leaders mondiaux de la production de cacao, le Ghana et la Côte d’Ivoire, ont rencontré, ce mercredi, à Abidjan, les industriels, négociants et autres acteurs de la filière, pour leur présenter le nouveau mécanisme de fixation des prix qu’ils ont arrêté. La rencontre a été sanctionnée d’un communiqué qui révèle que cet outil prévoit le versement aux producteurs de 400 $ ((environ 232 000 FCFA) sur la tonne de cacao si les cours mondiaux sont en deçà du prix planché fixé à 2600 $ (environ 1 500 000) la tonne.
"A la suite d’une série d’échanges avec les principales parties prenantes, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont mis en place un nouveau mécanisme de fixation des prix pour le commerce des fèves de cacao qui, à notre avis, contribuera à fournir un prix rémunérateur aux producteurs. Le mécanisme qui a été introduit aux acteurs clés de l’industrie a été compris. Ce système prend en compte un différentiel de revenu de subsistance fixe qui procurera aux producteurs un revenu décent. Un montant de 400 $ la tonne (différentiel de revenu de subsistance) a été institué pour garantir le prix plancher. La Côte d’Ivoire et le Ghana ont toutefois promis d’engager des discussions avec l’industrie sur les questions de la durabilité", tel est l’intégralité du communiqué lu par Joseph Boahen Aidoo, chief executive Ghana cocoa board, et Brahima Yves Koné, directeur général du Conseil du Café-Cacao.
Une déclaration brève que bon nombre d’observateurs ont jugé pas du tout explicite. Les réponses des deux responsables de la filière en Côte d’Ivoire n’ont pas suffit à éclairer la lanterne des journalistes présents. "La réunion d’aujourd’hui avait pour but de rencontrer les experts pour mieux leur expliquer le mécanisme que nous avons décidé. Je pense que c’est chose faite et que nos partenaires nous ont compris", a déclaré Brahima Yves Koné. Suivi par son homologue ghanéen : " Ils ne sont pas obligés de l’accepter parce qu’il s’agit d’un marché libre. S’ils ne veulent pas payer le prix qu’on propose, ils peuvent aller voir ailleurs".
Des propos pas rassurants qui laissent aisément croire que les industriels, négociants et autres chocolatiers n’ont pas adhéré au nouveau mécanisme de fixation des prix.
Modeste KONÉ