Notre seule intention, informer





notre-seule-intention-informer


Mercredi dernier, le tribunal d’Abidjan a condamné le directeur de publication de Générations Nouvelles à une amende de 5 millions de FCfa pour publication de nouvelles fausses. Il a interjeté appel.

Nous espérons obtenir la clémence du juge d’appel. Notre souhait est qu’il croit en notre bonne foi, nous qui avons plaidé coupable en première instance en relatant à la barre comment ce dimanche 22 mars 2020, une erreur regrettable nous a fait écrire à la première page de notre publication du lundi 23 mars, que « deux cas » confirmés de coronavirus avaient été enrégistrés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan(Maca). Le communiqué en question annonçait huit nouveaux cas d’infections au plan national, sans localiser ces nouveaux malades. En réalité, les détails que nous avons découverts sur Internet concernant les zones d’infections et que nous avons considérés, par méprise, comme émanant dudit communiqué, ne provenaient pas de ce communiqué.

Le mardi 24 mars, après avoir été interpellés par l’Autorité nationale de la presse (ANP) qui nous a fait part de ce que notre titre relatif aux « deux cas à la Maca » était mis en cause, nous avons constaté notre erreur. Et comme le recommande la loi sur la presse, nous avons spontanément décidé de publier un rectificatif. Ainsi, dans notre parution du mercredi 25 mars, nous avons produit non seulement un article rapportant le démenti de la Direction de l’Administration pénitentiaire, mais aussi une note d’excuses à l’endroit des lecteurs et des autorités.

Donc, en arrivant au Plateau,à la section des recherches de la gendarmerie nationalequi avait convoqué le Directeur de publication et le Rédacteur en chef, sur ordre du Procureur de la République, le mercredi 25 mars à 8h30 pour « Enquête judiciaire »,  nousavions un seul but : reconnaître que le journal avait publié, par erreur, uneinformation qui n’était pas avérée, expliquer les circonstances de cette publication en démontrant que notre unique intention était de relayer une information officielle, et qu’à aucun moment, jusqu’à ce que nous nous en apercevions le 24 mars, nous avions pensé que la précision relative aux « deux cas à la Maca », n’était pas une information contenue dans le communiqué du ministère de la Santé.

L’erreur est humaine. Nul n’est infaillible,quel que soit le métier que vous exercez.Et très sûrement, c’est en tenant compte de cette vérité universelle, que les rédacteurs de la loi sur la presse en vigueur en Côte d’Ivoire ont prévu la procédure de rectification. En l’espèce, Générations Nouvelles est loin d’être récidiviste. L’ANP, notre organe de régulation peut en témoigner sur la base de son monitoring. D’ailleurs, en nous rendant visite vendredi dernier au siège du journal, le président de l’ANP Koné Samba, nous révélait en se référant au rapport fait par son représentant dépêché mercredi matin à la brigade de recherches, rapport selon lequel le journal avait reconnu sa faute devant les enquêteurs et leur avait apporté la preuve du rectificatif, l’ANP avait « classé » cette affaire, estimant que Générations Nouvelles avait obéit à la règle en la matière.

24 heures plus tard, c’est la même démarche que suivra nos confrères de France 24.

Cette chaîne de télévision avait annoncé sur son antenne qu’un premier cas de décès dû au coronavirus était survenu en Côte d’Ivoire.Suite à un démenti des autorités ivoiriennes, France 24 a produit un rectificatif en expliquant que l’information qu’elle avait diffusée était « erronée »

 Les exemples de ce type sont légion dans l’histoire des médias.

Devant le juge, nous avons largement relaté les circonstances de notre erreur en espérant obtenir sa magnanimité. Malheureusement, une lourde peine d’amende est tombée.

C’est que, courroucés par le titre litigieuxparu à la Une de votre journal, la représente du parquet et les magistrats du siège nous ont parus solidairement convaincus qu’il y a eu une volonté préméditée de publier du faux pour faire du « sensationnel ».

Pour eux,quoi que nous expliquions, le mal était déjà fait et les conséquences pouvait être « graves ». 

Mais une fois de plus, nous tenons à rassurer tout le monde. En publiant cette information, nous n’avions qu’une intention : vous informer.

Cissé Sindou

En lecture en ce moment

Bédiala : Des fétiches découverts dans un centre d’examen, le personnel menacé de mort

Notre Voie : le directeur général débarqué