La crise du Covid 19 a poussé les autorités ivoiriennes à prendre des mesures parmi lesquelles la réduction du nombre de passagers dans les transports en commun, notamment les bus, les bateaux-bus, les taxi-communaux, les mini-cars, etc.
Le constat est que depuis cette décision, les chauffeurs de taxi communaux (wôrô wôrô) d'Abidjan ont décidé d’augmenter le tarif de leurs courses. Pour avoir l’effectivité de cette information, nous avons décidé de faire notre course de ce jeudi 9 avril via ces transports et avons pu vérifier les faits.
A la nouvelle gare "Yaya Fofana" de Koumassi, nous nous rendons au guichet et pour rallier Adjamé. Il est inscrit les tarifs sur des feuilles affichées à la caisse. Ainsi, pour les voyageurs d’Adjamé, il faut débourser 700f avec le passage sur le 3e pont. Nous payons notre course et embarquons à bord d’une pick-up qui d’ordinaire prenait huit (8) passagers en plus du chauffeur, mais pour la circonstance, nous sommes au nombre de six (6) dans la voiture.
Lorsque nous abordons le boulevard Giscard D’estain, au lieu de prendre le 3e pont, le chauffeur passe par Treichville. Surprise, nous lui posons la question sur ce trajet qui n’est pas celui indiqué sur notre billet (qui nous a d’ailleurs été retiré dès que nous sommes montés dans le véhicule), il nous explique que depuis la crise du coconavirus, ils passent par "l’ancienne route" parce que la circulation est fluide. A la question de savoir alors pourquoi nous avons payé 700f au lieu de 600f comme d’ordinaire, il nous fait comprendre que c’est parce qu’ils ne peuvent plus prendre le nombre de clients habituels.
S’en suit une vive altercation avec les clients qui ont commencé à dénoncer cet état de fait.
"Pourquoi c’est à nous que vous voulez faire payer les décisions du gouvernement. Pourquoi ce sont toujours les pauvres populations qui doivent subir à chaque fois", se plaint une cliente visiblement révoltée. Et le chauffeur de répondre que toutes ces plaintes n’iront nulle part parce qu"on est en Côte d’Ivoire".
Arrivée au rond point d’Adjamé, je me dirige vers les wôrô wôrô qui font la ligne "Liberté-Saint Michel". Là aussi le constat est le même. Au lieu de 150f, le tarif est passé à 200f, au grand désarroi des clients qui disent de pas avoir le choix.
Plusieurs personnes disent avoir fait ce constat et dénoncent ces manières de faire. Elles interpellent donc les responsables du transport en Côte d’Ivoire sur ces attitudes des chauffeurs.
Solange ARALAMON