En reportage à la Maison d’arrêt et de correction d'Abidjan, le journaliste Claude Dassé s'est vu séquestré et violenté par un agent d’encadrement. L’Intersyndicale du secteur des médias en Côte d’Ivoire qui condamne cet acte, invite les pouvoirs publics à " tout mettre en œuvre pour que cette affaire connaisse un dénouement réel et que véritablement les auteurs de cet acte barbare soient tous punis au regard de la loi républicaine". Voici l’intégralité de la déclaration de l’Intersyndicale.
DECLARATION RELATIVE A L’AGRESSION PHYSIQUE ET MORALE DU CAMARADE CLAUDE DASSE
1. Les faits
L’Intersyndicale du Secteur des Médias en Côte d’Ivoire – ISMCI – regroupant l’ensemble des 11 syndicats des médias publics et privés ivoiriens a appris avec le plus grand étonnement, le fait que le Camarade Claude Dassé, Journaliste, Secrétaire général de l’Union nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire, chargé des revendications syndicales, a été l’objet de faits de violences préméditées par un agent d’encadrement de la prison civile d’Abidjan.
Selon les informations à notre possession à la suite de plusieurs jours d’enquêtes, de notre camarde Claude Dassé, il ressort clairement que les 7533 détenus sont soumis à des spoliations de fonds injustifiées selon une méthode bien établie. Le cerveau de cette opération, un certain Koné Kassoum dit ’’La Machine’’, une véritable force du mal. Un agent d’encadrement, qui pour des raisons que l’on ignore encore, est craint de tous au sein de la prison et, a le net soutien de ses supérieurs hiérarchiques.
A l’arrivée de notre camarade syndicaliste à l’entrée de cette prison en vue d’un équilibre de l’information, comme le recommandent d’ailleurs l’éthique et la déontologie de notre métier, le nommé Koné Kasoum, (désormais le nouveau Yacou le Chinois de la prison) se présentera à lui une heure de temps après avec la ferme volonté de se venger du journaliste qui, selon lui, ose dévoiler ses sales besognes au lieu de donner droit à sa version des faits.
« Dès que nous avons abordé le sujet, ce dernier s’est mis dans tous ses états, puis a arraché mon téléphone portable. Puis en compagnie de ses hommes, ils m’ont porté de violents coups au niveau de l’abdomen. Ensuite, toujours avec ses hommes dont un certain Démbélé dit ‘’Le Chinois Black’’ ils m’ont pris par la ceinture pour me conduire avec brutalité sous l’une des bâches à l’entrée de la prison devant un public Amusé. Un vrai calvaire accompagné de toute sorte d’injures. Après plus de 3 heures de séquestration, ils ont fini par me libérer : «tu as la chance, mes supérieurs ont demandé de te libérer, tiens ton portable. Sinon on allait t’allumer (recevoir des tirs : Ndlr) et il n’y aura rien parce que tu es venu nous provoquer. Tu es un espion….imbécile… Si tu veux vraiment savoir la vérité, vas voler ou bien il faut commettre un délit et on va t’envoyer à la MACA et tu verras qui je suis». Et en voici le récit de notre Camarade.
2- Notre ferme position :
Devant cet acte barbare et illégal n’ayant pas sa place dans toute société démocratique, l’Intersyndicale du Secteur des médias en Côte d’Ivoire, garante de la défense des hommes des médias et de leur sécurité dans l’exercice de leur fonction, réunie en comité exécutif :
- Remercie les pouvoirs publics qui, dés le lendemain de l’affaire, à savoir le 7 mai 2020 se sont auto saisis à travers Mme le Procureur de la République de Yopougon tout comme le commandement de la brigade de recherches pour entendre, à tour de rôle, le sieur « la machine », ses complices, le Régisseur de la prison, le directeur des prisons ainsi que notre camarade Claude Dassé.
- Demande aux pouvoirs publics, à savoir au Gouvernement ivoirien, plus particulièrement au Ministre de la Sécurité ainsi qu’au pouvoir judiciaire de tout mettre en œuvre pour que cette affaire connaisse un dénouement réel et que véritablement les auteurs de cet acte barbare soient tous punis au regard de la loi républicaine.
- Invite les Journalistes ivoiriens et tous les travailleurs des médias à plus de solidarité envers le camarade agressé et à rester à l’écoute pour tout mot d’ordre des organisations syndicales au cas où cette affaire ne connaitra pas un dénouement espéré.
- Témoigne tout son soutien au camarde inutilement agressé.
Pour L’Intersyndicale du Secteur des Médias en Côte d’Ivoire
Le Porte-parole
Sam – Wakouboué