Interview - Kandia Camara (membre du directoire du Rhdp) : ”On n’avait pas prévu de plan B”





interview-kandia-camara-membre-du-directoire-du-rhdp-on-navait-pas-prevu-de-plan-b


Kandia Camara, membre du Directoire du Rhdp, monte au crénau. Dans une interview exclusive, cette militante engagée pour qui la cause de son mentor, le Président Alassane Ouattara, et celle de son parti, le Rhdp, passent avant tout, fait des confidences sur le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et dresse le portrait du futur candidat de son parti à la présidentielle d’octobre 2020. 

Il y a de cela deux semaines, l’actualité a été marquée par le décès brusque du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Permettez-nous de revenir sur cette épisode douloureuse de la vie de notre nation. Comment avez-vous vécu ces moments difficiles ? 
Je voudrais, avant tout propos, adresser mes condoléances à la famille du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, notamment à sa mère, à son épouse, à ses enfants, à ses frères et sœurs et à toute sa famille. Je voudrais aussi présenter mes condoléances les plus attristées au président de la République, Alassane Ouattara, dont il était le ‘‘fils’’ et le plus proche collaborateur. 
Je présente aussi mes condoléances à la Première Dame, Dominique Ouattara, qui était sa grande sœur. J’associe à ces condoléances, les membres du gouvernement parce qu’il était le Premier ministre, chef du gouvernement. A tous ses collaborateurs, à toute la population ivoirienne, parce que c’est la Côte d’Ivoire toute entière qui a été endeuillée par son décès. Notre peine est immense. Ce 8 juillet est un jour qui restera inoubliable. Ce jour-là, nous avons eu l’impression qu’il y a eu un séisme en Côte d’Ivoire. De mémoire, c’est la première fois qu’un chef de gouvernement décède en fonction. Et puis, il était notre patron. En tant que ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, membre du gouvernement, nous venons de perdre notre patron, le Premier ministre. En plus de cela, nous perdons un frère, un ami, un compagnon de lutte. Au plan politique, le Premier ministre était président du Directoire du Rhdp. Avec cette casquette, nous perdons notre chef politique. 
Je voudrais profiter pour présenter mes condoléances à Madame la vice-présidente du Rhdp, le Professeur Henriette Dagri Diabaté, Grande Chancelière qui était la ‘‘maman’’ d’AGC. C’est avec beaucoup de tristesse que j’évoque tout cela pour dire que nous avons encore le cœur en peine. Puisque, c’est seulement le vendredi dernier (17 juillet, Ndlr) qu’il a été inhumé. Il nous manque déjà parce qu’il laisse un grand vide surtout que nous nous sommes côtoyés pendant près de 30 ans. Trente ans de relation, de collaboration, de fraternité vraie, sincère laissent des marques. C’est vraiment avec beaucoup de peine et de douleur que nous évoquons tout cela pour dire nous regrettons très sincèrement le décès brusque du Premier ministre. Il est mort à la tâche. C’est encore plus douloureux de parler du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly au passé.

Vous faites partie des rares personnes à partager les dernières confidences du Premier ministre après son retour de Paris. Que vous-a-t-il confié ? 
Depuis Paris, nous étions constamment en contact. Très régulièrement, je l’appelais. Il me faisait la fraternité de m’appeler aussi. Et d’ailleurs, je me suis permise, par deux fois, au cours de meeting de lui donner l’occasion de s’adresser aux femmes. Une fois au siège du Rhdp et une autre fois à Grand-Bassam. Et à toutes ces occasions, il était très heureux d’entendre les clameurs des voix de ces femmes-là. Elles étaient très heureuses d’entendre la voix de leur président du Directoire.  A son retour, j’ai eu la chance et l’honneur de le rencontrer en sa résidence, entouré des membres de sa famille. Comme à ses habitudes, il nous a raconté son séjour à Paris, les séances de travail qu’il avait au téléphone ou par visioconférence avec le président de la République. On a beaucoup conversé et c’est surtout lui qui a beaucoup parlé. Avant de nous séparer, il m’a rappelé un engagement qu’on avait pris quand il était encore à Paris. A savoir qu’à son retour, c’était moi qui devait désormais élaborer son programme de travail jusqu’aux élections. Il a réitéré cet engagement, ce jour là. Et c’est sur cette note que nous nous sommes séparés. Nous nous sommes revus au cours du conseil de gouvernement et le conseil des ministres. Nous avons parlé d’autres choses qui n’ont pas besoin d’être dévoilées ici. 

 Avec cette disparition qui intervient à trois mois de la présidentielle, c’est peu de dire que le Rhdp, votre parti, est à la croisée des chemins. Tous regards sont tournés vers le président du parti, Alassane Ouattara, sollicité pour être candidat. Que pensez-vous de toutes ces sollicitations ? 
Il est évident que le décès brusque du Premier ministre nous met dans un désarroi, c’est une réalité. Compte tenu de la personnalité du disparu, de sa place dans le parti et du rôle important qu’il jouait. Malheureusement, il n’est plus là, à trois mois de l’élection présidentielle. Mais le Rhdp est toujours debout, n’oubliez pas que notre parti est la première force politique de Côte d’Ivoire. Le Rhdp a toujours son président, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, entouré par tous les membres du conseil politique. C’est dire que le Rhdp est présent sur le terrain avec toutes ses composantes. 

Certes, mais le temps joue contre vous…
C’est une réalité, depuis le rappel à Dieu du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, des voix s’élèvent pour demander au Président Alassane Ouattara de revenir sur la décision qu’il avait prise devant le Congrès : celle de ne pas briguer un autre mandat. Le week-end dernier, à Yamoussoukro, nous avons eu l’honneur d’assister à l’audience que le président de la République avait accordé à la délégation du Tonpki. Une délégation de près 150 chefs traditionnels avec l’ensemble des élus et cadres était représentée à cette audience. A sa tête, se trouve le chef suprême. Au nom du Tonpki, le chef suprême a demandé au président de la République de se présenter comme candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. 
Tous les jours, ce sont des appels d’hommes et de femmes que nous recevons. Parfois, ils se déplacent par groupe pour venir nous voir et nous demander de supplier le président Ouattara afin qu’il revienne sur sa décision. Je voudrais remercier tous les Ivoiriens pour le grand amour, la grande considération, la reconnaissance qu’ils ont pour le président Ouattara. C’est la preuve que les Ivoiriens reconnaissent ce qu’il a fait pour la Côte d’Ivoire. Ils sont satisfaits de sa gestion des affaires de l’Etat,la paix qu’il a ramenée en Côte d’Ivoire et le développement qu’il a amorcé dans toutes les régions de notre pays. C’est une manière de lui dire : « Monsieur le Président, vous avez commencé un travail qui nous satisfait, nous sommes heureux de votre gestion et de l’Etat de Côte d’Ivoire. Vous n’avez pas encore terminé, nous vous supplions de continuer parce que nous avons encore besoin de vous. La Côte d’Ivoire a besoin de vous. Toutes les régions ont encore besoin de vous ». Je vous assure, malgré la douleur qui m’étreint avec la disparition d’Amadou Gon Coulibaly, c’est quelque chose qui me fait énormément plaisir. Cette reconnaissance des Ivoiriens vis-à-vis du président Ouattara atténue un peu ma douleur. 
Je me souviens, à l’inauguration du siège de la Chambre des rois et chefs traditionnels à Yamoussoukro, le président de cette institution, sa majesté Nanan Tanoé avait demandé au Président de briguer un autre mandat. Beaucoup d’Ivoiriens avaient émis le même souhait. Mais malgré ces appels, le Président Ouattara a décliné ces offres et a annoncé devant le Congrès qu’il n’allait pas être candidat. Par la suite, le président de la République a convoqué le Conseil politique pour demander aux membres de choisir un autre candidat parce qu’il veut passer la main à une nouvelle génération. C’est ainsi que le choix des membres du Conseil politique, de façon unanime, s’est porté sur le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Qui, pour nous, est le meilleur candidat pour ravir la victoire à cette élection présidentielle. Malheureusement, Dieu en a décidé autrement. A mon avis, celui-là même qui peut permettre à la jeune génération de jouer pleinement son rôle dans la gestion des affaires de l’Etat, c’est bien le Président Alassane Ouattara.

Vous semblez donner raison à un confrère qui titrait, à ce propos, que la vieille garde ne veut rien lâcher…
Voyez-vous, c’est un état d’esprit et il faut avoir cette vision pour permettre que cette volonté puisse s’exercer. Le Président a démontré qu’il était bien dans cette vision et dans cet état d’esprit. Il a pris à ses côtés Amadou Gon Coulibaly comme secrétaire général de la Présidence, un jeune qui avait à peine la cinquantaine. Ensuite, il le nomme Premier ministre. Regardez le gouvernement, près de 70% des membres sont des jeunes cadres compétents. Prenez l’administration, ces jeunes cadres que vous voyez aux différents postes de responsabilité ont été nommés par décret et celui qui signe ces décrets, c’est le Président Ouattara. C’est vrai, des détracteurs diront qu’il n’est plus jeune. Mais dans la tête, il a l’esprit d’un jeune. Il pense à la relève, aux femmes et aux genres. 
Pour moi, il n’y a pas meilleure personnalité en Côte d’Ivoire pour faire en sorte que les jeunes aient leur place dans la vie politique, administrative et économique. Il n’y a pas meilleure autorité que le Président Alassane Ouattara pour que les femmes aient aussi leur place dans la vie économique, sociale et politique en Côte d’Ivoire.

Ouattara s’est donné l’image d’un homme de parole. Sa probable candidature ne va-t-elle pas écornée cette image ?  
Le Président a bel et bien tenu parole. Je voudrais rappeler que ce n’est pas sous la pression qu’il a décidé de se retirer ou de ne pas être candidat. La Constitution permet au Président Alassane Ouattara de briguer un autre mandat et cela tout le monde le sait. Mais, c’est de façon volontaire qu’il a décidé de passer la main à une nouvelle génération. Là où ailleurs, des personnes se battent entre vieillard et jeune génération, il a tenu parole en choisissant le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, jeune cadre, pour être le candidat du Rhdp à la prochaine élection présidentielle. Donc le Président Alassane Ouattara a bel et bien tenu parole. Aujourd’hui, ce sont les militants, les cadres, les sympathisants du Rhdp et, au-delà, vous avez des Ivoiriens qui ne font pas de politique, mais qui élèvent la voix pour supplier le Président Alassane Ouattara d’être candidat. La donne est totalement différente. Dieu a fait sa volonté et aujourd’hui, c’est toute la Côte d’Ivoire qui le réclame. 
D’un, il faut tenir compte du facteur temps. Nous sommes à trois mois de l’élection présidentielle. De deux, nous n’avons pas prévu un plan B. Troisièmement, nous avons besoin de partir unis à cette élection. Quatrièmement, ce scrutin, nous devons le gagner pour la Côte d’Ivoire, pour les Ivoiriens et surtout pour honorer la mémoire de notre Premier ministre qui était le candidat du Rhdp. Tenant compte du timing très serré, la personne qui peut nous faire gagner et maintenir la cohésion au sein du parti, garantir la paix et la stabilité tout en poursuivant le programme de développement, c’est bel et bien Alassane Ouattara. Ce sont ces arguments qui font que personnellement, je suis totalement en phase avec ceux qui pensent que le Président doit briquer un autre mandat. Evidemment, nos adversaires souhaitent qu’il en soit autrement. Car avoir le Président Ouattara en face, c’est une défaite déjà programmée. Ils espéraient voir le Rhdp faire un choix dans la précipitation qui va créer une déchirure et voir le parti voler en éclat. Préfèrent affronter un candidat que le Président Ouattara n’a pas eu le temps de bien préparer. Mais nous restons vigilants, nous n’allons pas nous laisser émouvoir. Je demande solennellement au Président Ouattara qui aime la Côte d’Ivoire et qui veut que son parti, le Rhdp, demeure fort, de bien vouloir accepter d’être candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020. Qu’il se fasse violence, ce n’est pas se dédire. La politique, c’est aussi la saine appréciation des réalités du moment. La réalité d’aujourd’hui commande que nous allions à cette élection en rang serré. Surtout que nous avons des adversaires qui n’ont d’autre programme que de venir au pouvoir pour se venger, régler des comptes et créer des tensions dans le pays. Je ne pense pas que ce soit ce que le Président Ouattara souhaite. Il a énormément investi pour que la Côte d’Ivoire renoue avec la paix et le développement. Pour rien au monde, il ne voudra pas voir ce travail titanesque, qui n’est pas achevé, tomber à l’eau. C’est la raison pour laquelle, Kandia Camara, membre du Directoire du Rhdp, sa fille, lui demande d’être le candidat du Rhdp.                    
Le Président Ouattara pourrait créer la surprise en faisant la passe à une femme… Pourquoi pas Kandia Camara ?
(Rires) Je voudrais vous remercier pour cette question. Je le dis avec beaucoup de modestie. Des militants qui disent : « pourquoi pas une femme ? Pourquoi pas toi, la ‘’Péré’’ ? Je voudrais remercier toutes ces personnes. C’est une preuve d’affection, toute la considération qu’ils ont pour ma personne. Je voudrais dire qu’au niveau du Rhdp, nous avons notre président qui est Alassane Ouattara. Après lui, on a la vice-Présidente, le Pr Henriette Dagri Diabaté, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, président du Directoire. Mis à part le président, la vice-présidente, le seul qui avait plus de légitimé était le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. En dehors de lui, nous sommes certainement plusieurs à avoir de la légitimité. Et je peux me targuer de faire partie des personnes à avoir de la légitimité, une légitimité politique. 

Sur quoi repose fondamentalement votre légitimité politique ?
J’ai commencé à militer au Meeci (Ndlr : Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire au temps du Président Houphouët Boigny) quand j’étais au collège. J’ai été présidente du Meeci au lycée des jeunes filles de Bouaké. Au niveau politique, j’ai été membre du bureau politique du Pdci Rda (le dernier bureau politique mis en place par le Président Félix Houphouët Boigny). En 1990, j’ai créé un mouvement de soutien, le Coraf : Comité de rassemblement des femmes pour le Pdci-Rda, pour soutenir la candidature du Président Houphouët. Nous avons sillonné toute la Côte d’Ivoire pour la victoire du Président Félix Houphouët Boigny. C’est à partir de ce travail que j’ai été remarquée par mon aîné, la ministre Coffi Léopoldine pour adhérer au Pdci-Rda qui, une fois élue, m’a nommée secrétaire générale de l’Uf-Pdci-Rda. Et j’ai occupé ce poste jusqu’à ma démission pour adhérer au Rdr. Où j’ai été présidente nationale du Rassemblement des femmes (Rfr) pendant au moins huit ans. J’étais aussi membre du bureau politique et membre du comité central. J’ai été secrétaire générale adjointe chargée de l’animation, de la formation et de la mobilisation. Je suis restée secrétaire générale jusqu’à ce que le Rdr migre dans le Rhdp. Je suis, aujourd’hui, membre du Directoire. J’ai donc une légitimité politique et historique. 
J’ai été conseillère municipale à la mairie de Cocody où j’ai connu DjéniKobenan qui était, à cette époque, adjoint au maire. Depuis 2001, je suis adjointe au maire d’Abobo. D’ailleurs, le ministre d’Etat, et maire de la commune d’Abobo (Hamed Bakayoko, ndlr) m’a fait l’intime honneur de me nommer maire honoraire. Je suis syndicaliste, anciennement membre du bureau national du Synespci. J’ai également participé à de nombreuses associations. Et puis, je suis députée à l’Assemblée nationale. Je fais tout ce rappel pour dire que j’ai des assises dans le parti. Les femmes, les enseignants, les jeunes etc. me soutiennent. Beaucoup de cadres, anciens comme nouveaux, me soutiennent parce que je me suis toujours montrée accessible et disponible pour mon parti. Au plan professionnel, j’ai été enseignante pendant une vingtaine d’années. Conseillère spéciale à la Primature (de 2003 à 2010) et ministre de l’Education nationale pendant près de dix ans… Quand on regarde tout ce parcours, je peux dire que j’ai de la légitimité politique et historique. Je voudrais dire qu’à côté des hommes de grandes qualités, il y a des femmes de valeurs dont Kandia Camara. Mais, je voudrais que vous écrivez noir sur blanc, que je ne veux être, ni présidente de la République, ni Premier ministre. Je ne veux rien de tout cela. Je veux juste trois choses. Un, le Président Ouattara est notre président, il est notre mentor. Il connait le parti qu’il a créé, il connait les animateurs et les acteurs. Il nous connait tous. Qu’on laisse le Président Ouattara prendre les décisions. C’est notre chef à nous tous. Nous nous reconnaissons en lui et nous nous réclamons de lui. Nous sommes ce que nous sommes grâce à lui. Tous autant que nous sommes. Lui seul doit décider, et le connaissant, c’est un chef qui ne décide jamais seul. Il consulte toujours humblement les uns et les autres avant de prendre une décision. Depuis qu’il dirige le parti, ses décisions et ses choix ont toujours été pertinents. Il se trompe moins parce qu’il écoute beaucoup, il consulte beaucoup et quand il prend une décision, c’est toujours la meilleure. La dernière en date, c’est le choix de notre candidat, le Premier ministre Amadou Gon, en tant que candidat du Rhdp à l’élection présidentielle. Au début, on avait attendu beaucoup de bruits, certains se sont fâchés et se sont partis. Ces personnes n’ont pensé qu’à leur intérêt. Mais aujourd’hui, unanimement, les Ivoiriens reconnaissent que le choix d’Amadou Gon Coulibaly était le meilleur, il était celui qui avait le mieux appris auprès du Président Alassane Ouattara, celui qui avait les compétences pour lui succéder.  Malheureusement, sous nos cieux, c’est après avoir quitté le monde des vivants que l’on reconnait le mérite des uns et des autres. Aujourd’hui, toute la Côte d’Ivoire reconnait le mérite du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Alors, qu’on laisse le Président décider parce qu’il prendra toujours les bonnes décisions comme il l’a toujours fait. Le Président ne doit subir, ni pression, ni chantage. Il est le chef, qu’on le laisse prendre les bonnes décisions. Il nous connait, il sait qui peut faire quoi. Il nous appartient, c’est la seconde chose à faire, de travailler sur le terrain afin que le Président Alassane Ouattara batte à plat couture tous ses adversaires dès le premier tour. La troisième chose, c’est : « Ne touchez pas à notre ADO ! »
J’ai ouïe dire qu’il y a des personnes nostalgiques qui veulent recréer des espaces ‘‘d’agoras, de parlements’’ dans les quartiers comme ce fut le cas avant 2011. Je voudrais dire à ces personnes et à l’ensemble des Ivoiriens que la Côte d’Ivoire d’avant 2011 n’est pas la Côte d’Ivoire d’après 2011. Ce sont deux Côte d’Ivoire totalement différentes. Avant 2011, c’était la jungle. N’importe qui faisait n’importe quoi. La Côte d’Ivoire n’était pas un Etat de droit. Des gens se permettaient de ‘‘braiser’’ des êtres humains dans l’impunité totale. Cette Côte d’Ivoire est révolue. A l’époque, ces jeunes qui étaient dans les agoras et parlements n’avaient pas de perspective. Il n’y avait pas d’emplois pour eux. La seule offre, c’était la gestion des cabines téléphoniques ou bien on leur offrait des chaises et des sonos dans la rue pour insulter du matin au soir. Aujourd’hui, les temps ont changé, la Côte d’Ivoire est au travail, notre pays est devenu un Etat de droit. Le Président Alassane Ouattara et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly ont créé les conditions pour que les jeunes ne soient plus des désœuvrés. En moins de dix ans, plus de deux millions d’emplois ont été créés. Chaque jour, le gouvernement est à la tâche pour créer des emplois pour la jeunesse ivoirienne. Un ministère de la Jeunesse a été créé spécialement pour améliorer les conditions de vie des jeunes. Un ministère dirigé par un jeune ministre, Touré Mamadou. Avec plusieurs centaines de milliards pour financer les projets des jeunes qui veulent s’auto employer ou développer leur business. Il n’y a aucune raison d’aller se mettre dans les rues pour insulter qui que ce soit. Nous n’allons plus jamais tolérer cela. Je le dis à l’ensemble de la jeunesse. Nous ne devons plus accepter cela dans nos quartiers parce que la Côte d’Ivoire a trop souffert de l’impunité. Aujourd’hui, les Ivoiriens aspirent à vivre en paix. Ils ont vu le développement s’amorcer. Ils veulent voir leur bien-être et leurs conditions de vie s’améliorer. Si malgré tout, une catégorie de jeunes décide de tourner le dos aux financements disponibles pour continuer à dormir dans les salons de leurs parents, c’est leur droit. Mais cette minorité doit comprendre qu’il faut laisser les Ivoiriens vivre en paix. On ne veut plus de palabres, plus de tensions, plus de crise, plus de guerre en Côte d’Ivoire. 

Il y a quelques années, le Rhdp présentait l'image d'un parti très soudé.  Mais ces derniers temps, des cadres, et non des moindres, ont quitté la grande famille des houphouétistes. Qu’est-ce qui, selon vous, n’a pas marché ?
Des ambitions personnelles. Rien que ça. Sinon, comment vous pouvez comprendre ces départs ! Nous sommes tous membres du Rhdp, le plus grand parti de Côte d’Ivoire. Un parti qui développe le pays à la grande satisfaction des Ivoiriens. Nous avons à la tête de notre parti, une personnalité adulée à travers le monde de par ses grandes qualités. Et malgré cela, certains décident de partir. Fort heureusement, aucune femme ne s’est inscrite dans ce registre. Je dirais que l’autre légitimité politique de la femme, c’est la loyauté. Je regrette leur départ parce que ce sont des frères avec lesquels, j’ai beaucoup travaillé. J’aurais souhaité qu’ils soient là. Mais malheureusement, ils n’ont pas voulu mettre l’intérêt général en avant. Ce qui nous intéresse, c’est l’intérêt général. Et au nom de cet intérêt général, moi Kandia, je ne suis candidate, ni à la présidence de la République, ni à la Primature. Je veux trois choses : un, que le Rhdp demeure fort. Deux, qu’il remporte l’élection présidentielle d’octobre 2020. Trois, qu’il continue de travailler pour la paix en Côte d’Ivoire, pour la stabilité, le développement et le bonheur des Ivoiriens. 
Si ces trois conditions sont réunies, ça me suffit. Le reste, Dieu pourvoira. Je suis une croyante, je serai ce que Dieu voudra que je sois avec le soutien d’Alassane Ouattara. Je souhaite que tous mes frères et sœurs soient dans cette même disposition d’esprit ; l’esprit d’équipe pour l’intérêt général. Ceux qui nous ont quittés, sont partis pour leur intérêt personnel.

Vous appelez le président Ouattara à se représenter. Il y a eu tout à l’heure (ndlr : mardi 21 juillet) une réunion au siège du Rhdp à la Rue Lepic. La question a-t-elle été débattue ?
La question de la candidature n’a pas été abordée. Il y avait deux points à l’ordre du jour. Le premier point a porté sur la question des parrainages. Vous savez que pour l’élection de 2020, la Constitution prévoit que, dorénavant, les candidats soient parrainés par un certain nombre d’Ivoiriens. Le Directeur exécutif (AdamaBictogo, ndlr), nous en a largement parlé. Il nous a mis en mission pour commencer à recueillir les signatures pour le compte de notre candidat. Il nous a annoncé une série de rencontres avec les instances du parti (la Direction exécutive, l’association des maires, des députés, les présidents d’Institutions et les structures du Rhdp. Vous savez que la liste est déjà ouverte depuis, le 16 juillet. Le temps presse, il faut que le Rhdp choisisse très rapidement son candidat et cela doit se faire au cours d’une réunion du Conseil politique. Le Directeur exécutif va faire un certain nombre de consultations avant le Conseil politique. Après, il faudra aller à la convention pour investir le candidat du Rhdp. Vous voyez, nous n’avons pas assez de temps ... 

Interview réalisée par l’Expression

Suite et fin demain
Vous semblez donner raison à un confrère qui titrait, à ce propos, que la vieille garde ne veut rien lâcher…

Voyez-vous, c’est un état d’esprit et il faut avoir cette vision pour permettre que cette volonté puisse s’exercer. Le Président a démontré qu’il était bien dans cette vision et dans cet état d’esprit. Il a pris à ses côtés Amadou Gon Coulibaly comme secrétaire général de la Présidence, un jeune qui avait à peine la cinquantaine. Ensuite, il le nomme Premier ministre. Regardez le gouvernement, près de 70% des membres sont des jeunes cadres compétents. Prenez l’administration, ces jeunes cadres que vous voyez aux différents postes de responsabilité ont été nommés par décret et celui qui signe ces décrets, c’est le Président Ouattara. C’est vrai, des détracteurs diront qu’il n’est plus jeune. Mais dans la tête, il a l’esprit d’un jeune. Il pense à la relève, aux femmes et aux genres. 
Pour moi, il n’y a pas meilleure personnalité en Côte d’Ivoire pour faire en sorte que les jeunes aient leur place dans la vie politique, administrative et économique. Il n’y a pas meilleure autorité que le Président Alassane Ouattara pour que les femmes aient aussi leur place dans la vie économique, sociale et politique en Côte d’Ivoire.

Ouattara s’est donné l’image d’un homme de parole. Sa probable candidature ne va-t-elle pas écornée cette image ?  
Le Président a bel et bien tenu parole. Je voudrais rappeler que ce n’est pas sous la pression qu’il a décidé de se retirer ou de ne pas être candidat. La Constitution permet au Président Alassane Ouattara de briguer un autre mandat et cela tout le monde le sait. Mais, c’est de façon volontaire qu’il a décidé de passer la main à une nouvelle génération. Là où ailleurs, des personnes se battent entre vieillard et jeune génération, il a tenu parole en choisissant le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, jeune cadre, pour être le candidat du Rhdp à la prochaine élection présidentielle. Donc le Président Alassane Ouattara a bel et bien tenu parole. Aujourd’hui, ce sont les militants, les cadres, les sympathisants du Rhdp et, au-delà, vous avez des Ivoiriens qui ne font pas de politique, mais qui élèvent la voix pour supplier le Président Alassane Ouattara d’être candidat. La donne est totalement différente. Dieu a fait sa volonté et aujourd’hui, c’est toute la Côte d’Ivoire qui le réclame. 
D’un, il faut tenir compte du facteur temps. Nous sommes à trois mois de l’élection présidentielle. De deux, nous n’avons pas prévu un plan B. Troisièmement, nous avons besoin de partir unis à cette élection. Quatrièmement, ce scrutin, nous devons le gagner pour la Côte d’Ivoire, pour les Ivoiriens et surtout pour honorer la mémoire de notre Premier ministre qui était le candidat du Rhdp. Tenant compte du timing très serré, la personne qui peut nous faire gagner et maintenir la cohésion au sein du parti, garantir la paix et la stabilité tout en poursuivant le programme de développement, c’est bel et bien Alassane Ouattara. Ce sont ces arguments qui font que personnellement, je suis totalement en phase avec ceux qui pensent que le Président doit briquer un autre mandat. Evidemment, nos adversaires souhaitent qu’il en soit autrement. Car avoir le Président Ouattara en face, c’est une défaite déjà programmée. Ils espéraient voir le Rhdp faire un choix dans la précipitation qui va créer une déchirure et voir le parti voler en éclat. Préfèrent affronter un candidat que le Président Ouattara n’a pas eu le temps de bien préparer. Mais nous restons vigilants, nous n’allons pas nous laisser émouvoir. Je demande solennellement au Président Ouattara qui aime la Côte d’Ivoire et qui veut que son parti, le Rhdp, demeure fort, de bien vouloir accepter d’être candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020. Qu’il se fasse violence, ce n’est pas se dédire. La politique, c’est aussi la saine appréciation des réalités du moment. La réalité d’aujourd’hui commande que nous allions à cette élection en rang serré. Surtout que nous avons des adversaires qui n’ont d’autre programme que de venir au pouvoir pour se venger, régler des comptes et créer des tensions dans le pays. Je ne pense pas que ce soit ce que le Président Ouattara souhaite. Il a énormément investi pour que la Côte d’Ivoire renoue avec la paix et le développement. Pour rien au monde, il ne voudra pas voir ce travail titanesque, qui n’est pas achevé, tomber à l’eau. C’est la raison pour laquelle, Kandia Camara, membre du Directoire du Rhdp, sa fille, lui demande d’être le candidat du Rhdp.                    
Le Président Ouattara pourrait créer la surprise en faisant la passe à une femme… Pourquoi pas Kandia Camara ?
(Rires) Je voudrais vous remercier pour cette question. Je le dis avec beaucoup de modestie. Des militants qui disent : « pourquoi pas une femme ? Pourquoi pas toi, la ‘’Péré’’ ? Je voudrais remercier toutes ces personnes. C’est une preuve d’affection, toute la considération qu’ils ont pour ma personne. Je voudrais dire qu’au niveau du Rhdp, nous avons notre président qui est Alassane Ouattara. Après lui, on a la vice-Présidente, le Pr Henriette Dagri Diabaté, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, président du Directoire. Mis à part le président, la vice-présidente, le seul qui avait plus de légitimé était le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. En dehors de lui, nous sommes certainement plusieurs à avoir de la légitimité. Et je peux me targuer de faire partie des personnes à avoir de la légitimité, une légitimité politique. 

Sur quoi repose fondamentalement votre légitimité politique ?
J’ai commencé à militer au Meeci (Ndlr : Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire au temps du Président Houphouët Boigny) quand j’étais au collège. J’ai été présidente du Meeci au lycée des jeunes filles de Bouaké. Au niveau politique, j’ai été membre du bureau politique du Pdci Rda (le dernier bureau politique mis en place par le Président Félix Houphouët Boigny). En 1990, j’ai créé un mouvement de soutien, le Coraf : Comité de rassemblement des femmes pour le Pdci-Rda, pour soutenir la candidature du Président Houphouët. Nous avons sillonné toute la Côte d’Ivoire pour la victoire du Président Félix Houphouët Boigny. C’est à partir de ce travail que j’ai été remarquée par mon aîné, la ministre Coffi Léopoldine pour adhérer au Pdci-Rda qui, une fois élue, m’a nommée secrétaire générale de l’Uf-Pdci-Rda. Et j’ai occupé ce poste jusqu’à ma démission pour adhérer au Rdr. Où j’ai été présidente nationale du Rassemblement des femmes (Rfr) pendant au moins huit ans. J’étais aussi membre du bureau politique et membre du comité central. J’ai été secrétaire générale adjointe chargée de l’animation, de la formation et de la mobilisation. Je suis restée secrétaire générale jusqu’à ce que le Rdr migre dans le Rhdp. Je suis, aujourd’hui, membre du Directoire. J’ai donc une légitimité politique et historique. 
J’ai été conseillère municipale à la mairie de Cocody où j’ai connu DjéniKobenan qui était, à cette époque, adjoint au maire. Depuis 2001, je suis adjointe au maire d’Abobo. D’ailleurs, le ministre d’Etat, et maire de la commune d’Abobo (Hamed Bakayoko, ndlr) m’a fait l’intime honneur de me nommer maire honoraire. Je suis syndicaliste, anciennement membre du bureau national du Synespci. J’ai également participé à de nombreuses associations. Et puis, je suis députée à l’Assemblée nationale. Je fais tout ce rappel pour dire que j’ai des assises dans le parti. Les femmes, les enseignants, les jeunes etc. me soutiennent. Beaucoup de cadres, anciens comme nouveaux, me soutiennent parce que je me suis toujours montrée accessible et disponible pour mon parti. Au plan professionnel, j’ai été enseignante pendant une vingtaine d’années. Conseillère spéciale à la Primature (de 2003 à 2010) et ministre de l’Education nationale pendant près de dix ans… Quand on regarde tout ce parcours, je peux dire que j’ai de la légitimité politique et historique. Je voudrais dire qu’à côté des hommes de grandes qualités, il y a des femmes de valeurs dont Kandia Camara. Mais, je voudrais que vous écrivez noir sur blanc, que je ne veux être, ni présidente de la République, ni Premier ministre. Je ne veux rien de tout cela. Je veux juste trois choses. Un, le Président Ouattara est notre président, il est notre mentor. Il connait le parti qu’il a créé, il connait les animateurs et les acteurs. Il nous connait tous. Qu’on laisse le Président Ouattara prendre les décisions. C’est notre chef à nous tous. Nous nous reconnaissons en lui et nous nous réclamons de lui. Nous sommes ce que nous sommes grâce à lui. Tous autant que nous sommes. Lui seul doit décider, et le connaissant, c’est un chef qui ne décide jamais seul. Il consulte toujours humblement les uns et les autres avant de prendre une décision. Depuis qu’il dirige le parti, ses décisions et ses choix ont toujours été pertinents. Il se trompe moins parce qu’il écoute beaucoup, il consulte beaucoup et quand il prend une décision, c’est toujours la meilleure. La dernière en date, c’est le choix de notre candidat, le Premier ministre Amadou Gon, en tant que candidat du Rhdp à l’élection présidentielle. Au début, on avait attendu beaucoup de bruits, certains se sont fâchés et se sont partis. Ces personnes n’ont pensé qu’à leur intérêt. Mais aujourd’hui, unanimement, les Ivoiriens reconnaissent que le choix d’Amadou Gon Coulibaly était le meilleur, il était celui qui avait le mieux appris auprès du Président Alassane Ouattara, celui qui avait les compétences pour lui succéder.  Malheureusement, sous nos cieux, c’est après avoir quitté le monde des vivants que l’on reconnait le mérite des uns et des autres. Aujourd’hui, toute la Côte d’Ivoire reconnait le mérite du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Alors, qu’on laisse le Président décider parce qu’il prendra toujours les bonnes décisions comme il l’a toujours fait. Le Président ne doit subir, ni pression, ni chantage. Il est le chef, qu’on le laisse prendre les bonnes décisions. Il nous connait, il sait qui peut faire quoi. Il nous appartient, c’est la seconde chose à faire, de travailler sur le terrain afin que le Président Alassane Ouattara batte à plat couture tous ses adversaires dès le premier tour. La troisième chose, c’est : « Ne touchez pas à notre ADO ! »
J’ai ouïe dire qu’il y a des personnes nostalgiques qui veulent recréer des espaces ‘‘d’agoras, de parlements’’ dans les quartiers comme ce fut le cas avant 2011. Je voudrais dire à ces personnes et à l’ensemble des Ivoiriens que la Côte d’Ivoire d’avant 2011 n’est pas la Côte d’Ivoire d’après 2011. Ce sont deux Côte d’Ivoire totalement différentes. Avant 2011, c’était la jungle. N’importe qui faisait n’importe quoi. La Côte d’Ivoire n’était pas un Etat de droit. Des gens se permettaient de ‘‘braiser’’ des êtres humains dans l’impunité totale. Cette Côte d’Ivoire est révolue. A l’époque, ces jeunes qui étaient dans les agoras et parlements n’avaient pas de perspective. Il n’y avait pas d’emplois pour eux. La seule offre, c’était la gestion des cabines téléphoniques ou bien on leur offrait des chaises et des sonos dans la rue pour insulter du matin au soir. Aujourd’hui, les temps ont changé, la Côte d’Ivoire est au travail, notre pays est devenu un Etat de droit. Le Président Alassane Ouattara et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly ont créé les conditions pour que les jeunes ne soient plus des désœuvrés. En moins de dix ans, plus de deux millions d’emplois ont été créés. Chaque jour, le gouvernement est à la tâche pour créer des emplois pour la jeunesse ivoirienne. Un ministère de la Jeunesse a été créé spécialement pour améliorer les conditions de vie des jeunes. Un ministère dirigé par un jeune ministre, Touré Mamadou. Avec plusieurs centaines de milliards pour financer les projets des jeunes qui veulent s’auto employer ou développer leur business. Il n’y a aucune raison d’aller se mettre dans les rues pour insulter qui que ce soit. Nous n’allons plus jamais tolérer cela. Je le dis à l’ensemble de la jeunesse. Nous ne devons plus accepter cela dans nos quartiers parce que la Côte d’Ivoire a trop souffert de l’impunité. Aujourd’hui, les Ivoiriens aspirent à vivre en paix. Ils ont vu le développement s’amorcer. Ils veulent voir leur bien-être et leurs conditions de vie s’améliorer. Si malgré tout, une catégorie de jeunes décide de tourner le dos aux financements disponibles pour continuer à dormir dans les salons de leurs parents, c’est leur droit. Mais cette minorité doit comprendre qu’il faut laisser les Ivoiriens vivre en paix. On ne veut plus de palabres, plus de tensions, plus de crise, plus de guerre en Côte d’Ivoire. 

Il y a quelques années, le Rhdp présentait l'image d'un parti très soudé.  Mais ces derniers temps, des cadres, et non des moindres, ont quitté la grande famille des houphouétistes. Qu’est-ce qui, selon vous, n’a pas marché ?
Des ambitions personnelles. Rien que ça. Sinon, comment vous pouvez comprendre ces départs ! Nous sommes tous membres du Rhdp, le plus grand parti de Côte d’Ivoire. Un parti qui développe le pays à la grande satisfaction des Ivoiriens. Nous avons à la tête de notre parti, une personnalité adulée à travers le monde de par ses grandes qualités. Et malgré cela, certains décident de partir. Fort heureusement, aucune femme ne s’est inscrite dans ce registre. Je dirais que l’autre légitimité politique de la femme, c’est la loyauté. Je regrette leur départ parce que ce sont des frères avec lesquels, j’ai beaucoup travaillé. J’aurais souhaité qu’ils soient là. Mais malheureusement, ils n’ont pas voulu mettre l’intérêt général en avant. Ce qui nous intéresse, c’est l’intérêt général. Et au nom de cet intérêt général, moi Kandia, je ne suis candidate, ni à la présidence de la République, ni à la Primature. Je veux trois choses : un, que le Rhdp demeure fort. Deux, qu’il remporte l’élection présidentielle d’octobre 2020. Trois, qu’il continue de travailler pour la paix en Côte d’Ivoire, pour la stabilité, le développement et le bonheur des Ivoiriens. 
Si ces trois conditions sont réunies, ça me suffit. Le reste, Dieu pourvoira. Je suis une croyante, je serai ce que Dieu voudra que je sois avec le soutien d’Alassane Ouattara. Je souhaite que tous mes frères et sœurs soient dans cette même disposition d’esprit ; l’esprit d’équipe pour l’intérêt général. Ceux qui nous ont quittés, sont partis pour leur intérêt personnel.

Vous appelez le président Ouattara à se représenter. Il y a eu tout à l’heure (ndlr : mardi 21 juillet) une réunion au siège du Rhdp à la Rue Lepic. La question a-t-elle été débattue ?
La question de la candidature n’a pas été abordée. Il y avait deux points à l’ordre du jour. Le premier point a porté sur la question des parrainages. Vous savez que pour l’élection de 2020, la Constitution prévoit que, dorénavant, les candidats soient parrainés par un certain nombre d’Ivoiriens. Le Directeur exécutif (AdamaBictogo, ndlr), nous en a largement parlé. Il nous a mis en mission pour commencer à recueillir les signatures pour le compte de notre candidat. Il nous a annoncé une série de rencontres avec les instances du parti (la Direction exécutive, l’association des maires, des députés, les présidents d’Institutions et les structures du Rhdp. Vous savez que la liste est déjà ouverte depuis, le 16 juillet. Le temps presse, il faut que le Rhdp choisisse très rapidement son candidat et cela doit se faire au cours d’une réunion du Conseil politique. Le Directeur exécutif va faire un certain nombre de consultations avant le Conseil politique. Après, il faudra aller à la convention pour investir le candidat du Rhdp. Vous voyez, nous n’avons pas assez de temps ... 

Interview réalisée par l’Expression

Suite et fin demain

Partarger cet article

En lecture en ce moment

Eglise Catholique en Côte d'Ivoire: Mgr Ignace Bessi installé à la tête de l’archidiocèse de Korhogo

Modernisation de la culture du Cacao : Le CIRAC, 1er Think Tak agricole ivoirien a vu le jour