Le président du Rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire (RPCI, opposition), professeur Bamba Moriféré ne manque pas d’occasion pour cracher ses vérités au parti au pouvoir. A la veille grand meeting projeté par l’opposition Bamba Moriféré appelle à la grande mobilisation.
Il a également saisi l’occasion pour se prononcer sur la libération des proches de Guillaume Soro qui après plus de neuf mois de détention ont été libérés.
Après plusieurs mois de détention, certains proches de Guillaumes Soro dont Soro Kanigui et Koné Thefour ont été libérés. Que vous inspirent ces libérations à quelques jours de l’élection présidentielle?
Ces libérations prouvent bien qu’il s’agissait d’arrestations et emprisonnements arbitraires, sans aucune justification, comme dans le cas de Jacques Mangoua du PDCI.
A ce sujet, ce régime dictatorial et fasciste a dépassé toutes les bornes et ce, de façon inédite dans notre pays.
Il ne s’embarrasse même plus de prétexte, pour opérer ce genre d’abus que je considère comme de l’ignominie.
Pendant ce temps d’autres personnalités comme Alain Lobognon sont toujours maintenues en prison. Qu’est ce qui pourrait expliquer ces deux poids deux mesures ?
Comme vous le dites si bien, ces libérations sont opérées de façon discriminatoire, puisque pendant ce temps, certains de leurs (les éléments libérés) camarades restent toujours emprisonnés, alors même qu’ils ont été arrêtés ensemble, pour les mêmes motifs fallacieux.
J’observe d’ailleurs que paradoxalement, ces personnes arbitrairement emprisonnées, sont en majorité originaires du Nord du pays, ceux-là mêmes que le dictateur prétend vouloir protéger de je ne sais quels ennemis.
Par ailleurs, lorsque l’on observe le cas du sieur KANIGUI, qui vient d’être exclu du parti RACI, pour trahison, on se rend compte que l’objectif recherché par ce régime, consistait à opérer ces emprisonnements arbitraires, pour amener les militants les plus fragiles à se dédire et à rejoindre le parti au pouvoir.
Je vous fais remarquer qu’il s’agit là de pratiques des régimes fascistes nazis hitlériens de triste mémoire.
Vous comprenez que face à cette situation, notre peuple se voit dans l’obligation d’organiser la résistance dans le cadre d’un front patriotique antifasciste.
L’opposition a décidé de parler d’une voix commune en organisant ce samedi, un grand meeting au stade Félix Houphouët-Boigny. La jeunesse de votre parti a même appelé à la mobilisation. A la veille de ce grand rassemblement, quel message avez-vous à lancer ?
Je me réjouis que l’opposition ivoirienne, toute tendance confondue, parle d’une seule et même voix, face à la dictature. Nous sommes parvenus à l’union sacrée. La situation objective du pays le commandait, nous n’avions pas d’autres choix. Mon parti, le RPCI y est fortement engagé aux côtés des autres partis et organisations démocratiques. Il ne pouvait en être autrement, car vous le savez, nous avons été à l’avant-garde de toutes les luttes pour la démocratie véritable dans notre pays.
Il s’agit ici, d’un combat pour sauver notre nation de sa disparition en tant que nation souveraine et démocratique, ce qui est l’objectif avéré du dictateur.
C’est pourquoi, j’invite toutes les forces vives, les républicains, démocrates, patriotes sincères, organisations syndicales et sociétés civiles, à prendre leur part pour la survie de la nation ivoirienne.
Le message est unique et clair : tous au stade Houphouët- Boigny le Samedi 10 octobre dès 8 H 00 du matin.
Pendant que l’opposition se mobilise contre un autre mandat du président de la République, ses partisans avancent son bilan, dont le stade olympique d’Ebimpé inauguré le samedi dernier. Quel commentaire vous inspire le fait que ce stade porte son nom ?
Comme je n’ai eu de cesse de le clamer, Alassane Ouattara est une véritable imposture pour notre pays, pour la sous-région et pour l’Afrique.
Vous vous souvenez encore le l’affaire de la monnaie ECO de la CEDEAO, qu’il a tenté de manière fort maladroite de détourner et s’approprier pour le compte soi-disant de L’UEMOA.
Comme vous le savez, une règle républicaine universelle bien établie, veut que ce soit les anciens Chefs d’état qui ne sont plus en fonction, qui soient honorés de cette sorte par leurs successeurs, parfois lointains. Eh bien non, monsieur Alassane Ouattara décide lui-même de s’attribuer lui-même cette distinction, ce qui va à l’encontre de toute morale et bienséance républicaine, jugez-en vous-même.
Il y a également une polémique autour de cette infrastructure. Pendant que le président de la République s’attribue la paternité de ce stade, l’ambassadeur de Chine soutient que c’est un don de son pays à la Côte d’Ivoire. Vous, en tant qu’homme politique, pensez-vous cette situation honore le pays ?
Pour ce qui concerne la paternité du financement des stades en question, c’est une nième forfaiture que l’ambassadeur de Chine a dû rectifier, par obligation.
Quelle honte pour notre pays.
Comme je n’ai cessé de l’affirmer, avec ce régime, notre pays ne cesse d’être rabaissé, humilié, défiguré.
C’est pourquoi, le moment est venu pour notre peuple de libérer la nation ivoirienne de cette situation délétère.
Interview réalisée par Lambert KOUAME