Soro, la victime transformée en bourreau





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L’heure de la clarification arrive, et toute la nation saura la vérité sur l’acharnement du pouvoir Rhdp contre Guillaume Soro.

Encore un mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne contre Guillaume Soro. Cette fois-ci trois autres proches de l’ancien président de l’Assemblée nationale en exil en Europe, sont également visés. Il s’agit de son directeur de la communication Touré Moussa, son conseiller Issiaka Fofana, et son aide de camp Fofana Abdoulaye. Une copie de la lettre de transmission de ces mandats, signée par le ministre de la Justice Sansan Kambilé, circule sur la toile. Elle ne précise pas le motif des poursuites, mais l’on imagine qu’ils sont recherchés pour des accusations qui ne varieront pas de celles qui ont valu de précédents mandats d’arrêts émis contre Guillaume Soro et l’arrestation de plusieurs de ses proches. L’ancien Premier ministre et ses compagnons d’exil pourraient ainsi être accusés d’une présumée implication dans un projet de coup d’Etat.

 Pourtant l’incarcération sans procès depuis bientôt un an de cadres inculpés des mêmes chefs d’accusation, dont certains comme Mamadou Soro Kanigui semblent aujourd’hui blanchis après avoir rejoint le Rhdp, montre que le seul et vrai ‘’crime’’ reproché au député de Ferké et ses soutiens, c’est le fait de ne pas être en phase avec le parti au pouvoir.

Manifestement, Guillaume Soro paye son audace d’avoir dit non au parti unifié fondé par Alassane Ouattara, et surtout pour avoir décidé de briguer le fauteuil présidentiel. Alors, le Rhdp et son président ont décidé de l’anéantir.

Vêtu de son nouveau costume d’opposant au régime Ouattara, il a créé un mouvement citoyen, Générations et Peuples Solidaires (GPS) avec lequel il compte se faire élire à la tête de l’Etat.

Après avoir élaboré un projet de société et préparé sa campagne électorale, pouvait-il, de retour en Côte d’Ivoire le 23 décembre 2019, soit à moins d’un an du scrutin auquel il comptait participer, avoir l’intention de faire un coup d’Etat comme l’a fait croire le procureur Adou Richard ? La vraie version des faits, c’est celle révélée par plusieurs témoins crédibles. Ils attestent qu’Alassane Ouattara, ne souhaitant pas voir le natif de Ferké battre campagne en toute liberté contre un candidat du Rhdp, lui a demandé une ultime fois de rejoindre le Rhdp au risque de se voir visé par des poursuites judiciaires. Guillaume Soro ne s’est pas soumis au vœu de Ouattara. La suite est connue. La machine judiciaire a été déployée contre lui et ses proches.

Cependant, contraint à l’exil, l’ancien SG des ex-Forces nouvelles ne se laissera pas éteindre politiquement. Il a réorganisé son mouvement citoyen qui a poursuivi son implantation à travers le pays. Il est aussi resté un opposant critique notamment contre le troisième mandat anticonstitutionnel de Ouattara. Pour freiner son ambition légitime de briguer la magistrature suprême de son pays, un jugement au forceps sera organisé contre lui à Abidjan. Il sera condamné par contumace et écarté de l’élection présidentielle malgré les décisions de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) ayant exigé la validation de sa candidature.

En outre, pour son engagement, avec les autres leaders de l’opposition, contre le simulacre d’élection du 31 octobre 2020 et une réélection d’Alassane Ouattara en violation de la Constitution, le pouvoir Rhdp le fait passer aujourd’hui pour le bourreau, l’ennemi de la République, lui la victime.

Pour le faire taire pour de bon, le camp Ouattara veut à tout prix le faire arrêter pour l’emprisonner en Côte d’Ivoire. Face à cet entêtement de ses bourreaux, l’ancien SG de la Fesci a confié son sort à Dieu. « N’arrive aux hommes que ce que Dieu a permis », répète-t-il. On ne peut en dire plus. 

Cissé Sindou                                      

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