Le scrutin du 6 mars donne une grande leçon de démocratie à la Côte d’Ivoire. Le verdict des urnes montre clairement que les Ivoiriens ont décidé de tourner le dos au reflexe tribal, aux discours ivoiritaires et à la haine de l’Ivoirien pour l’Ivoirien. Le ministre Lida kouassi Moïse, candidat du Fpi, pour le compte du bloc Gbagbo ou rien, a surpris tous les démocrates de Côte d’Ivoire en embouchant la trompette du discours tribal qui a fait perdre le pouvoir à son parti en 2010. Il estime en effet ’’qu’un’’ Kouyaté qui n’est pas dida ne devrait, sous aucun prétexte, être député à Lakota. C’était son thème principal de campagne. Il jugeait son adversaire Abdoulaye Kouyaté impur pour parler au nom des populations de Lakota. Hélas, par un vote massif contre lui, les électeurs ont dit non à cet esprit antidémocratique. Il a perdu par un écart de plus de 2000 voix de différence. Le plus affligeant pour l’ancien ministre de la Défense est que tous les villages dida ont voté contre lui. Comme Lida, tous ceux qui ont embouché la trompette de la division et de la haine tribale à l’image des candidats d’Eds-pdci à Agboville ou à Daloa ont mordu la poussière. A Agboville, Aké Ngbo Fleur estimait que les Abbey, ayant lutté contre les oppresseurs coloniaux, devraient faire une autre révolte contre les non abbeys qui veulent prendre le contrôle de leur région. Etant entendu pour elle que son adversaire Adama Bictogo n’est pas digne de représenter les abbeys au Parlement. Ella a été sévèrement battue et tente depuis sa défaite, de contester les résultats pourtant imparables : des milliers de voix d’écart au finish en faveur du directeur exécutif du Rhdp. A Daloa, les adversaires du ministre Touré Mamadou ont tiré à fond sur la corde tribale. A l’arrivée, c’est par un score de plus 5000 voix de différence, que le «Mbappé national» du Rhdp a eu raison des tribalistes haineux et ivoiritaires qui ont passé toute la campagne à jouer de la musique du terroir de la cité des antilopes pendant tous les meetings. Il s’agissait pour eux de réveiller la fibre tribale et l’ethnicisme contre le candidat du Rhdp. Encore une fois, le peuple a dit non à la dérive tribale et a opté pour le candidat qui peut défendre le mieux les intérêts de Daloa. Dans la cité des antilopes qui est en chantier, chacun voit l’immense boulot qui est en train d’être abattu par le Président Ouattara. Il était donc important pour les populations d’accompagner cette dynamique de développement en disant oui à l’envoyé du chef de l’Etat. C’est aussi simple que cela. Tous ceux qui ont opté pour le tribalisme, au détriment des valeurs et de la qualité en ont eu pour leur compte. Ils doivent comprendre que la Côte d’Ivoire a changé. Les Ivoiriens ne mangent pas l’ethnie et ils ont tenu à l’exprimer haut et fort. Les personnalités politiques comme Lida qui veulent voir chaque Ivoirien recroquevillé chez lui, doivent commencer par quitter Abidjan et se replier dans leur village car Abidjan est la terre des Ebrié et non celle de toutes les autres ethnies. Et donc Lida n’aurait jamais dû être en 2001 député de Marcory. Dans cette logique, son mentor Laurent Gbagbo devrait demander à son fils Michel d’aller postuler dans son village Ouragahio et non Yopougon. Comme quoi, si on entre dans la logique de la tribu, il n’y aura pas d’Etat. Restons lucides !
SW