Fonds de développement de la formation professionnelle : Une gestion qui choque





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L’Inspection générale de l’Etat (IGE) a ouvert une enquête au Fonds de développement de la formation professionnelle (FDFP) à la demande de la Haute autorité de la bonne gouvernance (HABG). Le confrère Notre Voie, dans l’une de ses parutions, a été le premier à lever le lièvre à travers un dossier relatif à la gouvernance dans cette structure. Dans ses écrits, il a clairement démontré que le secrétaire général de ce fonds, Ange Léonid Barry-Battesti, s’est compromis dans une gestion approximative avec des dépenses fantaisistes à son profit ou au profit de ses proches. Des investigations plus poussées ont permis de mettre la main sur des documents qui mettent en lumière la mauvaise gestion qui y a cours.
En effet, des documents en notre possession, il ressort qu’en 2019, les achats cumulés au profit de "collaborateurs extérieurs" s’élèvent à 1 581 721 905 FCFA. Un montant faramineux décaissé sur une période relativement courte. Autre interrogation : de quels collaborateurs extérieurs s’agit-il ? Quand on sait que l’entreprise elle-même emploie à peine 200 personnes.
Autre fait curieux, les dépenses de 252 512 150 FCFA pour la seule journée de 12 décembre 2020 pour "conception et production divers objets" (4 fois), "conception et production 1000 cartes de vœux", " confection supports entreprises étrennées 2020" et " conception et installation support affichage multimédia".
Qu’une structure telle que le FDFP effectue des dépenses n’a a priori rien de mauvais. Mais c’est la nature des dépenses qui attire l’attention. Un regard sur les paiements effectués entre le 19 février 2020 et le 15 octobre 2020, des dépenses qui devraient sembler normales apparaissent comme un cheveu sur la soupe non seulement par leur montant, mais également en ce qui concerne la période où elles ont été effectuées. Par exemple, des achats de cartes cadeaux en plein mois d’octobre à 45 000 000 FCFA ou à 47 250 000 FCFA ou des achats de spiritueux pour les collaborateurs extérieurs à hauteur de 43 001 762 FCFA et 20 010 959 FCFA.
Au total, on constate dans les Livres de compte que du 19 février au 15 octobre 2020, c’est la bagatelle somme de 1 541 690 838 FCFA qui a été décaissée des comptes du FDFP.
À toutes ces accusations et après le dossier du confrère, le secrétaire général du FDFP a jugé qu’"un audit étant en cours, il est mal séant que des individus ayant des visées autres que la bonne gouvernance du FDFP, fassent diffuser dans la presse des informations de nature à jeter le discrédit sur l’institution et ses dirigeants". Dans un droit de réponse publié dans des journaux autres que celui qui a mis au goût du jour les actes de mauvaise gouvernance dans cette structure, Ange Léonid Barry-Battesti soutient : "Nous faisons remarquer que depuis mai 2019, à la suite du renouvellement de l’équipe managériale, le FDFP a renoué avec la performance par des résultats en nette croissance, ce qui lui permet de bénéficier de la confiance d’institutions internationales telles que l’Agence française de développement (AFD) et la Banque mondiale (BM) qui envisagent de réaliser des appuis conséquents". Pour lui, "les tentatives de désinformation ne sauraient prospérer …".
En attendant, le personnel de l’institution ne voit pas les choses de la même manière. Lui qui subit les contre-coups de cette mauvaise gouvernance attend avec impatience les résultats de l'audit commandité par la HABG et exécuté par l'IGE. L'ambiance délétère étant aujourd'hui à la suspicion au FDFP et même à la chasse aux sorcières, tout le monde est dans l'œil du cyclone des dirigeants et suspecté d'être la personne qui livre documents et informations à la presse sur la mauvaise gouvernance du FDFP sous Ange Léonid Barry-Battesti, SG depuis mai 2019.

Modeste KONE

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