Laurent Gbagbo pleure et rend un hommage émouvant à Sangaré Aboudrahamane, son "jumeau"





laurent-gbagbo-pleure-et-rend-un-hommage-emouvant-a-sangare-aboudrahamane-son-quotjumeauquot


Trois jours après son retour de Mama, son village natal où il s’est incliné sur la tombe de sa mère, Laurent Gbagbo a rendu visite ce jeudi, à la famille du vice-président du Front populaire ivoirien,  Sangaré Aboudrahamane, décédé le 3 novembre 2018, au siège du parti, sis à Cocody-Riviera3.

Laurent Gbagbo qui avait à ses côtés pour cette visite, le président de Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), Georges Armand Ouégnin et le secrétaire général de cette frange du FPI, Assoa Adou, y était pour pleurer et rendre hommage à son "jumeau" Sangaré Aboudrahamane, avec la famille de ce dernier qui a été de longues années durant, son fidèle et loyal collaborateur.

 

" Quand je suis allé à Gbéléban, Touba, Madinani, c’est avec Sangaré que j’ai fait ces tournées. Quand on a fini ces visites-là, pour les autres localités, j’ai demandé à Sangaré de rester à Abidjan pour surveiller le parti. Comme ça, s’il m’arrive quelque chose là-bas, il puisse prendre le relai. (…).

Donc je suis venu pleurer Sangaré. Aujourd’hui on ne pleure pas. Parce qu'on a beaucoup pleuré.

J’étais au téléphone avec Gnagne Adou qui suivait Sangaré, je lui ai demandé, "Gnagne comment ça va ? Est-ce que vous avez trouvé les moyens pour l’envoyer en Tunisie ?’’ Il m’a dit ‘’Président on cherche’’. Et c’est pendant qu’il me disait on cherche, que quelqu’un est venu lui dire que Sangaré est mort.

Mais il ne savait pas comment me dire ça. Et je lui dis mais Gnagne "j’ai compris ce qu’on t’a dit". Ce qui me choque, c’est que c’est lui qui a enterré ma mère. Et je ne lui ai même pas dis merci et il est mort.

Enfin, je tenais à vous présenter mes condoléances. Je suis heureux d’être là, mais je suis triste de ne pas trouver Sangaré.

Avec Sangaré on a fait beaucoup de choses ensemble. Quand je suis arrivé d’exil, tous les soirs je venais ici chez lui et on causait de tout. C’était encore le parti unique hein. Il y en a qui parle, mais ils ne savent pas d’où on vient ! On se retrouvait et on causait. Or on nous surveillait (le régime d’alors).

Un matin, je me réveille, ma maison est encerclée. On m’envoie à la présidence. Et je trouve Sangaré là-bas. On était déjà venu le prendre. Je ne le savais pas. C’est depuis ce jour-là, selon moi, que le FPI est devenu légal. Parce que quand on est sorti de là-bas, je n’avais plus peur de quelque chose.

Parce que je me suis rendu compte que Houphouët savait qu’on faisait des réunions contre lui, de quoi aurions-nous peur alors ? Parfois je me réveillais et je trouvais des policiers dans mon jardin cachés dans les fleurs.

Un jour, j’ai failli uriner sur la tête d’un policier. Je sors, je veux uriner et je vois un policier sortir des fleurs pour ne pas que je fasse ça sur lui.

On a donc traversé vraiment des moments. En 2000, je dormais à mon QG de campagne parce que les soirs j’avais peur d’aller à la maison pour ne pas qu’on m’agresse en route.

Et quand on a gagné, je suis entré dans les toilettes. J’ai appelé Sangaré. Quand il est venu, il est entré et j’ai fermé la porte. Je lui ai dit "Sang", on a gagné, prend en même temps le poste de Premier ministre. Il a refusé.

Si c’était aujourd’hui, les gens allaient sauter sur l’occasion. Il y a les jeunes cadres technocrates qui sont là, il faut prendre parmi eux. Le connaissant je savais qu’il allait refuser. Parce que je le connais. Mais il fallait que je lui fasse quand même la proposition.

Je lui ai donc dit ‘’tu vois qui’’ ? Il me dit ‘’il y a Mamadou Koulibaly et Affi N'guessan. Je lui dis ‘’tu proposes qui entre les deux’’ ? Et il me dit ‘’Affi a été ton directeur de cabinet, ton directeur de campagne. Il connait bien ta vision, tes idées. Mieux vaut que tu le prennes’’.

Je lui ai dit OK et que si nous rentrons dans la salle, il faut lui annoncer ça toi-même. Quand nous sommes allés dans la salle, il a annoncé cela à Affi. Et Affi s’est mis à pleurer à chaude larmes comme si on lui avait annoncé un deuil. Il dit ‘’pourquoi moi ? ’’.

Je lui ai dit "lève-toi, va t’habiller et va trouver Seydou Diarra vous allez faire la passation de charges". C’est donc Sangaré qui a désigné Affi N'guessan comme mon Premier ministre.

Je suis très fier de Sangaré. Sa mort me rend triste." 

Source : SERVICE COMMUNICATION FPI

En lecture en ce moment

Umaro Sissoco Embaló appelle les pays de la Cedeao à épauler Ouagadougou face à la menace jihadiste

Phénomène dit « des woubi »: le Cndh invite les « LGBTQ+ » à la prudence et la population à renoncer à la violence