Au-delà des grandes théories...





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Le temps de clarification politique est en train de prendre fin en Côte d’Ivoire. Fini l’époque où on mange le matin chez Ouattara et le soir on va à Daoukro pour digérer. On sait qui est Rhdp et qui ne l’est pas. On sait qui est Pdci pro-Bédié et qui est Pdci Renaissance. De même, les Soroïstes se sont clairement affranchis du camp présidentiel en créant leur groupe parlementaire et leur chapelle politique. Il ne reste que le Sénat et le Conseil économique, social, culturel et environnemental pour les dernières mises au point. Mais, si l’on s’en tient aux déclarations non démenties du président de cette institution, Ahoussou Kouadio Jeannot, dans quelques jours, il devrait remettre le ‘‘tabouret’’ du Sénat pour, certainement, aller chercher le fauteuil présidentiel jugé plus confortable.

Le vin est tiré, il faut le boire. Le président Ouattara l’a dit, tout le monde peut être candidat. Que chacun parte à l’assaut des électeurs. Même ceux qui sont hors du pays, s’ils veulent devenir président, le chemin est libre. 2020, c'est dans 17 mois. Mais la différence entre la prochaine élection présidentielle et toutes les précédentes est que cette fois-ci personne ne vendra du vent aux Ivoiriens. Le temps des promesses fallacieuses du genre : « Je vais faire ceci» ou du genre : « Quand je serai président… » est révolu. Pendant dix ans, de 2000 à 2010,  Gbagbo et le Fpi ont dirigé le pays. Leur bilan est là, disponible. Clair et sans aucune ambiguïté. Avant lui, Bédié a dirigé le pays pendant sept ans, de 1993 à 1999. Son bilan est là, limpide et palpable.

Même Guillaume Soro qui a fait une fixation sur 2020 a un bilan pour avoir géré la partie septentrionale du pays, de 2002 à 2010.  Son bilan est également là, visible. Les populations qui  vivaient dans les ex-zones Cno sont encore vivantes pour témoigner des réalisations qui ont été faites dans leur région sous la gouvernance de Soro.

Le bilan Ouattara est également là sous nos yeux. Tout le monde voit, vit et sent ce bilan inattaquable. Si le « match retour » de 2020 venait à se jouer avec les mêmes acteurs de 2010, le Président Ouattara part de loin devant ses adversaires qui ont un bilan qui pèse très faiblement dans la balance.

Mais, 2020 devrait être l’affaire d’une nouvelle génération comme l’a recommandé le chef de l’Etat. Ainsi chaque jeune, prétendant au fauteuil présidentiel, devrait s’appuyer sur le bilan de son mentor. C’est à ce niveau que celui qui défendra les couleurs du Rhdp dans sa mouture actuelle sera plus à l’aise face à ses adversaires.

Dans sa parution de ce  jour, l’hedomadaire panafricain «Jeune Afrique», annonce la possibilité d’une révision constitutionnelle en Côte d’Ivoire en vue de limiter le mandat des candidats à la présidentielle à 75 ans. Cela aurait l’avantage de permettre à Gbagbo et à Bédié de prendre leur retraite après de bons et loyaux services rendus à la République. Car ni dans leurs discours ni dans leurs actes, ne transparait leur volonté de passer le témoin à leurs éventuels successeurs. Seul Alassane Ouattara parle jusque-là, de passage de flambeau aux plus jeunes.

En attendant l’heure des grands changements, la vérité et la réalité sont sur le terrain. Que chacun affronte le terrain et montre ce dont il est capable. Le Rhdp a réussi son essai, le 26 janvier. La politique ne se faisant dans les salons feutrés, il appartient désormais à nos marxistes, gauchistes et adeptes de la préférence nationale ou ivoiritaire d’investir le terrain. Le peuple souverain de Côte d’Ivoire saura choisir ce qui est bon pour lui. Et ce, au-delà des discours et grandes théories.

 

Traoré Moussa

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