Côte d’Ivoire / Reprise des discussions avec le gouvernement: Les syndicats posent leurs conditions





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L'intersyndicale de l'enseignement préscolaire et primaire de Côte d'Ivoire en grève depuis quelques semaines pour revendiquer de meilleurs conditions de vie a interrompu sa participation aux négociations entreprises avec le gouvernement, fautes d'avancées véritables.  
Après l'agression dont ont été victimes certains de leurs camarades, l'intersyndicale pose des conditions entre autres identifier les commanditaires de ces actes et leurs faire subir la rigueur de la loi, prendre en charge les blessés et arrêter les menaces contre les syndicalistes, a dit, ce mercredi, le porte-parole de l'Iseppci, face à la presse.  
Ci-dessous dessous l'intégralité de sa déclaration 

CONFERENCE DE PRESSE DE L’ISEPP-CI

Mesdames et Messieurs les Journalistes,
Je voudrais au nom des Secrétaires Généraux Nationaux des organisations, membres de l’Inter-Syndicale de l’Enseignement Préscolaire et Primaire de Côte d’Ivoire (ISEPPCI), vous souhaiter la cordiale bienvenue et vous remercier pour votre présence effective à notre Conférence de presse.
En effet cette conférence de presse a pour objet de faire le point  des négociations avec nos autorités et prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur la tournure que prennent ces négociations.
LE POINT DES NEGOCIATIONS
Le Vendredi 1er Février 2019, une rencontre s’est tenue au Cabinet du Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle. A cette rencontre, par l’entremise du Camarade David Bli Blé notre porte-parole, nous avons  présenté nos préoccupations  à savoir :
La suppression des cours du mercredi ;

L’organisation des concours exceptionnels de promotion pour les emplois des enseignants du préscolaire et du primaire de Grade C3 au Grade A4 ;

La finalisation du profil de carrière avec :

L’occupation de l’Emploi d’Inspecteur Pédagogique du Préscolaire et du Primaire et celui de l’Inspecteur à l’Extrascolaire de grade A4 crées depuis 2009 ;

La réforme de l’Emploi de Conseiller pédagogique du Préscolaire et Primaire ;

La création de l’emploi de Conseiller à l’Administration Scolaire de grade A3.
Le reclassement des conseillers COGES dans l’emploi des conseillers à l’Extrascolaire.

La question de la promotion des Instituteurs adjoints et des Instituteurs Ordinaires :

La suppression du Concours de promotion des Instituteurs Adjoints et la réinstauration de l’examen du CAP intégration ;

La réouverture du Concours des IEPP aux Instituteurs ayant 10 ans d’ancienneté  et titulaire d’une licence avec 7 ans d’ancienneté ;

La revalorisation de l’indemnité de logement

Je voudrais rappeler que nous avons déposé notre préavis de grève le 10 Janvier 2019 pour une grève qui devait être effective le 04 Février 2019 afin de privilégier les négociations. Malheureusement le gouvernement n’a pas saisi cette opportunité. C’est donc le dernier jour ouvrable avant la grève,  le vendredi 1er Fevrier 2019, que nous avons été reçus. Cette rencontre tardive et infructueuse n’a donc pas empêcher l’application de notre mot d’ordre de grève.
Le Mardi 12 Février 2019, une rencontre s’est tenue à la Primature sur invitation deMonsieur KARAMOKO YAYORO, Conseiller Spécial du Premier Ministre en charge du dialogue social de l’emploi et de l’emploi jeune. A cette occasion, l’ISEPPCI a de nouveau  exposé les motifs de la grève.
 Le Conseiller du Premier Ministre a promis d’une part de faire remonter nos préoccupations à sa hiérarchie et d’autre part, nous inviter à une autre rencontre dans les plus brefsles délais.
C’est dans l’attente de cette invitation que le Vendredi 15 Février 2019, Madame KANDIA CAMARA, notre Ministre de tutelle nous a de nouveau conviés à une autre rencontre au cours de laquelle, nous nous sommes convenu d’un chronogramme de négociations à l’effet de trouver des solutions idoines à nos préoccupations.
C’est ainsi,  que le Lundi 18 Février 2019, au Centre National de Matériels Scientifiques (CNMS) de Cocody Saint Jean, ont débuté les négociations entre le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelles conduite par le Chef de cabinet ABOULAYE KOUYATE et l’ISEPPCI et les autres les syndicats en grève sans que la levée du mot d’ordre de grève ne soit un préalable.
Au cours de cette première journée de négociation les débats ont porté sur deux points :
Suppression des cours de Mercredi
Réforme de l’emploi des Conseillers Pédagogique du Préscolaire et du Primaire (CPPP)
La deuxième journée, Le Mardi 19 Février 2019, les travaux ont été suspendus à l’initiative des syndicats pour protester contre l’arrestation des camarades de la Coordination Nationale des Enseignants et des Chercheurs (CNEC) JONHSON KOUASSI ZAMINA et DADE JOËL.
La troisième journée, le débat portait sur deux questions :
La suppression de l’emploi des instituteurs adjoints
La suppression du concours de promotion des instituteurs adjoints et la réinstauration de l’examen de CAP intégration.
Le Jeudi 21 Février 2019,  quatrième journée, une suspension à l’initiative de la délégation du Ministère a été observée pour permettre aux collaborateurs du Ministre d’être à ses côtés lors de la Conférence de presse dite « Les rendez-vous du Gouvernement » organisé par le Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG).
Le Vendredi 22 Février 2019, deux questions sont à l’ordre du jour :
Revalorisation de l’indemnité contributive aux logements
Reversement des 500 000 F CFA aux Contractuels.
Au titre de la synthèse générale il ressort de ces négociations que :
La délégation du Ministère trouve pertinent l’argumentaire de l’ISEPPCI sur les différents points. Elle promet de faire remonter les propositions au Ministre.

Elle demande aux syndicats de lever ou tout ou moins suspendre le mot d’ordre de grève.

Les syndicats répondent qu’ils attendent les réponses de l’autorité pour apprécier.
Le Lundi 25 Février 2019, pendant que les syndicats attendaient les réponses de la tutelle, Monsieur KOUYATE ABDOULAYE, chef de délégation du Ministère, informe que sur instruction de Madame le Ministre, les négociations sont suspendues jusqu’à ce que les syndicats lèvent ou tout au moins suspendent leur mot d’ordre de grève. Cette rencontre du jour n’a duré que 3min40 secondes.
Au sortir de cette réunion, l’ISEPPCI s’est réunie à son siège pour analyser la situation.
Elle a décidé d’organiser une assemblée générale pour informer et recueillir l’avis de ses bases.
Etant entendu que les leaders syndicaux sont en mission pour les bases, il est de notre devoir de leur rendre compte et recueillir leur avis avant toute décision.
La pomme de discorde entre l’ISEPPCI et la délégation du ministère est que les présumées avancées dont parle le Ministère ne sont actées.
Chers Partenaires, Chers Journalistes, vous constatez avec nous que l’échec des négociations n’est pas le fait de l’intransigeance des syndicats.
Sur cinq points de revendications, aucun accord ferme n’a été trouvé sur un seul point.
Aujourd’hui, la balle est dans le camp du gouvernement qui a fait du dilatoire tout au long de ces négociations. Il porte l’entière responsabilité de la paralysie du système éducatif.

L’UTILISATION DE LA VIOLENCE  COMME MOYEN DE PRESSION SUR LES ENSEIGNANTS.
Alors que nous attendions que nos autorités par voie de dialogue avec les organisations syndicales que nous sommes trouvent des solutions aux revendications des enseignants, des personnalités politiques ivoiriennes s’illustrent de fort mauvaise manière dans plusieurs villes par des actes de violence.  
Il est à noter que le lundi 18 Février 2019, lors du début des négociations, les syndicats avaient interpellés Monsieur KOUYATE ABOULAYE, Chef de cabinet du Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, sur des intimidations et menaces qu’il aurait proférées contre des syndicalistes.
A Bouaké, selon les informations qui nous sont parvenues le lundi 25 Février 2019, un député de la ville aurait envoyé des personnes en cagoule dans une voiture 4X4 pour aller agresser les enseignants et bruler leurs motos.
Cette même scène de brutalité ce serait répété dans plusieurs villes où des enseignants ont été agressés dans leurs domiciles. Certains auraient même fuit ces villes. Ces actes ignobles auraient fait plusieurs blessés dont près d’une dizaine, se trouvent dans un piteux état à Bouaké, à Lakota et à Sassandra pour ne citer que celles-là.
Face à ces agissements barbares et indignes, nous voudrions ici lever une vive protestation et demander aux autorités politiques de notre pays l’ouverture d’une enquête pour identifier  clairement les  commanditaires et leur faire subir la rigueur de la loi, sans oublier  que la prise en charge des blessés, la restitution des biens, l’arrêt des poursuites et des menaces de nos camarades, sont désormais des conditions préalables à l’ouverture d’éventuelles discussions.
Le droit de grève est un droit constitutionnel qu’on ne saurait nous dénier. Nous nous organiserons pour porter plainte devant les tribunaux de notre pays  et à l’Organisation Internationale du Travail(OIT) pour les graves violations des droits humains et syndicaux.
Les syndicats lancent alors un vibrant appel aux associations, aux parents d’élèves, aux ONG, aux partenaires de l’éducation, aux bailleurs de fonds et à toute l’opinion nationale et internationale à l’effet de prendre la pleine mesure de l’ampleur de la crise et de contribuer à sa résolution de façon durable.
C’était l’essentiel de notre communication de ce jour.
Tout en vous réitérant nos remerciements, nous vous prions d’en faire un large écho dans vos publications respectives. 
Je vous remercie.

David BLI BLE
Porte-parole de l’ISEPP-CI  

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