Elèves délogeurs à Bimbresso : Le député Michel Gbagbo condamne





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L’honorable Michel Gbagbo, député de Yopougon, tout en condamnant les actes commis par des élèves partisans de congés anticipés, dénonce toutefois que ces derniers aient été envoyés dans un camp de redressement. Dans une déclaration, il a condamné ce fait. Pour lui, c’est « tout le système éducatif qui est en crise ».

Je condamne les actes commis par les élèves réclamant des congés anticipés. Mais la réponse des institutions m'interpelle encore plus. Les remettre à des militaires ? Que dira-t-on demain quand les opposants au régime les y rejoindront ? Et me donne comme un air de déjà-vu. Un air de dictature qui m'interpelle. Car personne d'entre vous ne s'interroge : quel est le statut juridique de ces jeunes ? Sont-ils dans un camp militaire ou comme on le dit dans un centre de "redressement" civique suite à une décision de justice ? Cette peine est-elle prévue par la loi ? Quel tribunal l'a décidé et quand ?
Mettre des enfants à genoux en plein ensoleillement au drapeau dans leur lycée relève-t-il d'une décision de justice ? Quel est l'article de notre Code pénal qui prévoit tout cela ?
Quel est l'article qui permettait à Houphouët-Boigny de kidnapper ses opposants (étudiants et enseignants notamment) et de les faire déporter dans des camps militaires soi-disant pour effectuer leur service militaire ?
Quelle est la loi qui permettait à Guéi Robert de faire enfermer dans un camp militaire des joueurs de football qui n'avaient pas marqué assez de buts selon lui ?
Quelle est la ""décision de justice"" qui tout récemment aurait permis à des policiers de pénétrer dans l'enceinte d'une Cathédrale pour y prendre des docteurs sans emploi et en plein recueillement et de les faire enfermer à la préfecture de police ? Dans toutes ces affaires, n'a-t-on pas affaire à une négation des droits civiques ? Et si finalement l'on vivait depuis des décennies, mais notamment depuis 2011 dans un régime militaire qui ne dit pas son nom ?
Ne s'agit-il pas pour en revenir à ces manifestations d'autorité voire à ces abus d'autorité de kidnapping ou de séquestration afin de donner l'illusion que tout va bien alors justement que rien ne va ? Le but de ces dérapages populistes, est-il de lutter contre la pauvreté ou au contraire de lutter contre les pauvres pour le bénéfice d'une minorité de nantis, d'un clan ??
Pour terminer, je tiens à rappeler que ces élèves ne sont ni des élèves policiers ni des élèves militaires et que cette procédure n'est pas à ma connaissance prévue dans le système pédagogique de l'éducation nationale.
Devant cet échec criard de notre modèle éducatif et ces actes d'impuissance commis envers des préadolescents et des adolescents, il aurait été plus républicain pour le Ministre de démissionner. Enfermer des pauvres n'a jamais hélas réduit la pauvreté. Ni réduit les injustices. Cela se saurait sinon.
Les actes aujourd'hui posés par ces élèves résultent à mon sens d'une décennie de mesures imposées, catastrophiques et sans épaisseur. C'est en vérité tout le système éducatif qui est en crise. Et qui mériterait d'être refondé de manière inclusive.
Enfin ... Même si ces actes institutionnels étaient réguliers, que fait-on dans ce cas du devoir de protection de l'identité de ces élèves mineurs ? Ont-ils donné eux et leur parent autorisation pour une telle exposition médiatique sur les réseaux sociaux notamment de leur identité ? Les données à caractères personnels sont elles aussi devenues une chimère en Côte d'Ivoire où décidément rien ne semble vraiment aller ?

MICHEL KOUDOU GBAGBO
Député de Yopougon

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