Le sursaut du pardon attendu de Ouattara





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La discorde entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro préoccupe sérieusement des partisans des deux personnalités.

Ils sont nombreux, les inconditionnels et les sympathisants de l’un ou de l’autre qui sont nostalgiques du partenariat politique gagnant du ‘’père’’ et de son ‘’fils’’. Ils regrettent donc leur adversité actuelle.

Les pro-Ouattara favorables à la réconciliation des deux hommes sont intimement reconnaissants vis-à-vis de Guillaume Soro. Ils reconnaissent le sacrifice qu’il a consenti pour la fin de l’exclusion dont était victime Alassane Ouattara, et surtout pour son installation effective au pouvoir après la crise postélectorale de 2010-2011. Au fond d’eux, ils ne supportent pas le sort actuel de ce bienfaiteur. Certes, ils ont leurs propres griefs contre lui. Ils lui reprochent notamment certaines de ces critiques qu’ils jugent offensantes pour le ‘’vieux’’. Mais Soro reste tout de même à leurs yeux, un héro de l’accession de Ouattara au pouvoir. Que ce bienfaiteur soit aujourd’hui traqué et contraint à l’exil, quand certains de leurs ennemis communs d’hier comme Laurent Gbagbo, circulent librement en Côte d’Ivoire, ces pro-Ouattara le vivent mal.

 Alors, à défaut de voir l’ancien SG des ex-Forces Nouvelles redevenir un allié politique de Ouattara, ils veulent que prennent fin son exil actuel et l’emprisonnement de ses proches.  A l’image de Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul, qui a lui aussi risqué sa vie pour que Ouattara arrive au pouvoir.   

Des pro-Soro, qui ont eux-aussi été des partisans du mentor du RDR, sont nombreux à souhaiter la paix entre le chef de l’Etat et l’ancien président de l’Assemblée nationale.

Ils ont une grande estime pour le président de Générations et Peuples Solidaires (GPS) en raison de son combat courageusement mené au profit d’Alassane Ouattara. Ils rêvent de de son retour en Côte d’Ivoire pour mener librement ses activités politiques. Car pour eux, le leader de GPS a un destin national. Il doit pouvoir se présenter à la prochaine élection présidentielle et la remporter.

Ces vœux, permanemment nourris de part et d’autre, remettent régulièrement au cœur de l’actualité la question d’une réconciliation entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro. Sans surprise, le sujet a été abordé par le second lors de ses échanges du 31 décembre 2021 avec les bases de GPS à travers Internet. Il s’est dit prêt pour toute réconciliation, à condition qu’elle soit sincère. En d’autres termes, l’ex-PAN considère que cette réconciliation doit partir d’une réelle volonté du pouvoir d’Alassane Ouattara. Celui-ci doit mettre fin aux poursuites judiciaires suscitées contre lui uniquement parce qu’il a refusé d’adhérer au Rhdp Parti unifié.

L’ex-député de Ferké le reconnait, certains de ses propos tenus publiquement à l’égard du président du Rhdp, ont pu heurter celui-ci. Mais il pense que Ouattara doit avoir la grandeur de le lui pardonner, tout comme lui-même est prêt à passer l’éponge sur toute l’humiliation et la blessure morale que lui valent l’acharnement du régime Ouattara à son encontre.

On le voit, Guillaume Soro pose comme unique condition, la fin des poursuites d’une justice aux ordres mise à ses trousses.  

Qu’en est-il en face ? Le préalable officieux du clan Ouattara pour une levée d’épée judiciaire sur la tête de Soro, et son retour en Côte d’Ivoire, serait qu’à défaut de déclarer son soutien au Rhdp, il demande publiquement pardon à Alassane Ouattara. Guillaume Soro trouve trop injuste de le faire souffrir en usant des moyens de l’Etat, juste pour le soumettre politiquement. Il refuse cela et se montre prêt à attendre dans la résilience aussi longtemps que nécessaire.   

De leur côté, Alassane Ouattara et son clan espèrent venir à bout de lui d’une manière ou d’une autre.

Face aux militants de GPS et face à l’ensemble des Ivoiriens vendredi soir, l’ex-Premier ministre a été clair. Il demande à Alassane Ouattara un sursaut des grands hommes pour lui pardonner. Ouattara fera-t-il enfin ce sursaut ? Les jours et semaines à venir nous situeront.  

Cissé Sindou         

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