Agitation puérile





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Les élections municipales et régionales qui ont permis à chaque ivoirien de se faire une petite idée de la configuration actuelle du microcosme politique sont terminées. L'heure est à la gestion du contentieux par la chambre administrative de la cour suprême qui, sans aucun bruit, est en train d'examiner les requêtes introduites par la quasi- totalité des candidats ayant été déclarés  vaincus par la CEI. Ils sont, en effet, très nombreux ceux qui savent en âme et conscience qu'ils ont mordu la poussière mais qui espèrent que la Cour suprême leur donne ce que leurs concitoyens ont refusé de leur donner par la voie des urnes. On compte sur le bout des doigts les candidats malheureux qui, en toute dignité, ont accepté de se plier au premier verdict des urnes et de tirer les bonnes leçons de leur échec afin de revenir dans cinq ans.

Avant même que la haute Cour ne livre ses délibérations, certains candidats ont choisi de donner dans l'agitation puérile et le vuvuzela sud africain. Chaque matin, ils sont en train d'ameuter leurs compatriotes sur les réseaux sociaux avec l'intime espoir d'influencer les magistrats en charge du contentieux. Pourtant, ce n'est pas certain que les anciens magistrats qui exercent majoritairement à la Cour suprême aient le temps d'aller consulter Facebook, Whatsapp, Youtube…

D'autres multiplient les conférences de presse afin de démontrer qu'une éventuelle décision des juges en leur défaveur serait une hérésie. Bref, ça va dans tous les sens sauf dans la bonne direction. La sérénité a foutu le camp pour laisser la place à l'angoisse existentielle. Certains vont jusqu'à agiter le chiffon rouge en cas de défaite définitive. C'est à se demander s'il n'y a pas une vie après les mairies et les conseils régionaux.

Pour de nombreux vendeurs d'illusions, les agitations postélectorales qui ont fait cinq morts allaient mettre en péril les fondements de la République. Peine perdue. La Cour suprême rendra son verdict, ceux qui veulent bien se laisser abuser seront abusés. Ils feront tout ce qu'ils veulent mais ils ne parviendront pas à ébranler la République dans sa marche altière vers "le progrès pour tous et le bonheur pour chacun". Pour cette petite élection, le Pdci-Rda a recruté deux avocats  internationaux dits de grande réputation pour venir remettre en cause les décisions de la Cour suprême ivoirienne dont les délibérés ne sont susceptibles d'aucun recours. Encore plusieurs millions de francs qui auraient pu permettre à des avocats ivoiriens inscrits au barreau d'Abidjan d'arrondir leur fin de mois qui s'envolent vers l'Occident. Tout de même triste ! On ne fait jamais attention à ces actes mais c'est totalement contreproductif. Qu'est ce que ces gens venus d'ailleurs vont dire ou faire de  mieux que nos valeureux avocats maîtres Sery kossougro, Diallo Souleymane,  Serges Essoh, Gohi bi , Bah Ibrahim, et autres? Que cela soit clair, ce sont des millions de francs jetés à l'eau pour faire du spectacle et du vacarme médiatique. Le Pdci vient de commettre une grosse erreur. Car l'ivoirité, cette doctrine créée par Bedié ne devrait pas seulement être la haine de l'étranger vu comme celui qui est venu prendre toutes les richesses du pays. L'ivoirité devrait aussi être le fait de choisir les avocats ivoiriens en lieu et place des avocats venus d'ailleurs dont les honoraires très coûteux vont gonfler des comptes bancaires à 6000 km d'Abidjan. Apprenons à nous aimer et à nous faire confiance mutuellement.

 

Traoré Moussa

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