Coopération avec la Russie : les Etats-Unis préparent un projet de loi pour sanctionner des Etats africains





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Le congrès américain planche sur un projet de loi qui obligerait des États-Unis à sanctionner les gouvernements africains favorables aux activités ou qui coopèrent avec la Russie sur le continent. Cette nouvelle loi pour punir les États qui soutiennent certaines actions russes pourraient avoir des implications majeures pour les pays africains.

Cette loi sur la lutte contre les activités de la Russie en Afrique a été adoptée par la Chambre des représentants le 27 avril à une énorme majorité bipartite de 419 voix contre 9 et est maintenant sûr d'être adopté par le Sénat et de devenir loi bientôt, révèle une publication de Institute For Security Studies, signée par Peter Fabricius, le 20 mai 2022. Cela amènerait le secrétaire d'État américain « à élaborer et à soumettre au Congrès, une stratégie et un plan de mise en œuvre décrivant les efforts des États-Unis pour contrer les activités de la Fédération de Russie et de ses mandataires en Afrique.

Le projet de loi définit ces activités comme celles qui « sapent les objectifs et les intérêts des États-Unis ». Le secrétaire d'État aurait pour mission de surveiller les actions du gouvernement russe et de ses "mandataires" - y compris des sociétés militaires privées (Wagner est clairement dans le collimateur) et des oligarques. Le projet de loi présenté au Congrès le 31 mars 2022 était clairement une réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février. Pour les États-Unis, le projet de loi cible l'Afrique parce qu’ils estiment que la Russie est très active sur le continent (Mali, République centrafricaine). Au-delà, il faut voir dans cette initiative américaine contre l’Afrique, des représailles contre le continent parce que manifestement les Etats-Unis sont mécontents de la façon dont tant de pays africains ont voté à l'Assemblée générale et leurs position relativement non alignée.

Proportionnellement aux autres régions, beaucoup plus d'Etats africains n'ont pas soutenu la résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies (ONU) du 3 mars, condamnant la guerre contre l'Ukraine. Vingt-sept pays africains ont voté pour la résolution. Un seul - l'Erythrée - a voté contre. Tandis que 17 se sont abstenus et les autres étaient absents. Cela signifie que le nouveau projet de loi américain est conçu, au moins en partie, pour punir l'Afrique pour son manque relatif de soutien à l'effort mené par les États-Unis pour punir la Russie.

Menace sur les relations commerciales

Assurément, l’adoption de cette loi sera une grande menace pour les pays africains car elle donne la possibilité aux Américains, d’introduire dans le futur d’autres lois pour empêcher certains gouvernements africains d’avoir des relations commerciales, économiques avec des pays tels que la Chine, l’Inde, la Turquie etc. Cette politique s’apparente à une sorte de nouvelle colonisation du continent, après celle qu’ont connu les pays africains.

Lorsque la France a accepté de donner l’indépendance à ses colonies, il a reçu en promesse que ces Etats ne feront pas leur développement sans elle au risque de représailles contre le pouvoir en place. Des pouvoir ont été renversés parce qu’ils ont voulu s’affranchir de la tutelle de la France qui veut avoir une main mise sur les ressources économiques de ces anciennes colonies. En adoptant cette loi, les Etats-Unis s’engagent dans cette voie. Par leurs différentes manœuvres, les Américains et les Européens essaient d’embarquer les pays africains dans leur concurrence avec la Russie. Tout cela concoure non seulement, à confiner l’Afrique mais aussi à l’amener à ne pas rester neutre. Pour pouvoir mieux l’influencer, ils sont prêts à à utiliser tous les moyens même au niveau du développement scientifique, industriel etc., parce que l’Afrique est très faible dans ces domaines.

On le voit, avec la guerre en Ukraine, que l’on cherche à changer l’ordre mondial. D’un côté, on voit l’obstination de l’Occident et de l’autre, on assiste à un positionnement des pays membres des BRICS favorables à la position russe qui veut l’égalité dans les relations avec les Etats.

 

 

Source ; Linter

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