6 mois de silence troublant





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Six mois après l'arrestation présumée du commandant Abdoulaye Fofana, le mystère reste entier autour du sort de l'ex-aide de camp de Guillaume Soro.         

 

   Il y a six mois, des rumeurs diffusées ça et là, ont relayé des thèses assez rocambolesques sur les circonstances de cette arrestation supposée du commandant Abdoulaye Fofana. Selon l'une de ces thèses, l'officier aurait été appréhendé nuitamment aux alentours de la résidence présidentielle à Cocody Riviera-Golf. A la tête d'un commando lourdement armé, il était sur le point, selon les mêmes allégations, de lancer un assaut contre la résidence du chef de L'État. Il aurait donc été pris en pleine tentative de coup d'État contre le pouvoir d'Alassane Ouattara. Cependant, bien qu'ayant défrayé la chronique, ce sujet aussi grave qui touche à la sûreté de l'État, n'a jusque-là fait l'objet de la moindre clarification publique. Six mois après, le long silence des autorités renforcent les doutes sur la sincérité des faits allégués. Pire, mois après mois, ce silence ne fait qu'accréditer le soupçon d'un buzz fabriqué uniquement pour, une fois de plus, prêter à l'ex-président de l'Assemblée nationale, un projet de déstabilisation, en vue de ternir son image en le faisant passer pour un éternel adepte des coups d'Etat. Sinon, comment comprendre un tel mutisme sur le sort d'un présumé détenu qui aurait été arrêté avant l'exécution d'un projet aussi condamnable ? Pour rappel, le jeudi 5 mai, Chris Yapi révélait l’interpellation de cet officier de l'armée ivoirienne, à Ouagadougou, au Burkina Faso. Le célèbre avatar a ensuite donné une série de détails sur les contours de cette arrestation, sur le séjour de Fofana sur le territoire ivoirien, et sur le contenu de l’interrogatoire auquel il aurait été soumis à Abidjan. Le samedi 7 mai, dans un tweet, Guillaume Soro affirmait avoir eu confirmation de l’arrestation de son aide de camp. « J’ai eu la confirmation ce jour, de l’arrestation de mon aide de camp le Cdt Abdoulaye Fofana à Abidjan alors que je le croyais engagé dans une procédure de demande d’asile politique en France. Je souhaite que toute la lumière soit faite sur cette affaire », a écrit le président de Générations et Peuples Solidaires (GPS).

 Sa réaction, la seule officielle à ce jour concernant cette affaire, donne une indication précise du lieu d’interpellation du militaire. Mais en attendant « la lumière » qu’il réclame aussi logiquement que légitimement aux autorités ivoiriennes censées détenir Fofana Abdoulaye, le mystère demeure sur bien d’aspects de cette arrestation présumée. Comment cet officier, radié des rangs de l’armée et visé par un mandat d’arrêt de la justice ivoirienne, se serait retrouvé à Abidjan ? Pourquoi était-il présent dans la capitale économique ivoirienne ? Pourquoi la France et le Burkina Faso, directement ou indirectement cités, n'ont-ils rien dit ? Qu’est-ce qui explique surtout cette omerta du côté du gouvernement ivoirien ? Pourtant, au nom du devoir d’informer les populations, et pour le respect qui leur est dû, ce gouvernement devait, dès le premier jour, infirmer ou confirmer la nouvelle de l’arrestation, quitte à annoncer que les enquêtes se poursuivraient.   

Malheureusement, pendant que l’on attendait une communication officielle et sérieuse, ce sont des communicants du pouvoir qui se sont activés sur les médias sociaux en diffusant des allégations qui ont plutôt semblé préparer les esprits à la thèse d’un soi-disant projet de coup d’Etat. Le flou visiblement entretenu autour de cette affaire est troublant.     

    

Cissé Sindou

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