Accès à l’eau potable : Malgré le projet APTF, les fraudeurs continuent d’opérer dans le District d’Abidjan





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un des panelistes pendant sa présentation



En marge du 21ème Congrès international et exposition de l'Association africaine de l'eau (AAE) et la 7ème Conférence internationale sur la gestion des boues de vidanges (FSMA), les responsables de la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (SODECI) ont organisé un panel, en vue d’informer les populations sur la part de leur entreprise dans le programme gouvernemental dénommé Amélioration des Performances Techniques et Financières du secteur de l'eau potable (APTF), mais aussi de présenter l’approche innovante de la lutte contre la fraude sur l’eau dans le District d’Abidjan .

Le premier intervenant, responsable projet opérationnel à la SODECI, M. Sybi Mohamed, a expliqué que sa structure a pris une part importante dans la mise en place de ce projet lancé le 8 mai 2020 par le ministre Laurent Tchagba, alors chargé du portefeuille de l’Hydraulique.

«Le projet APTF, d'un coût global de 47 milliards, entièrement financé par l'État de Côte d’Ivoire, avait pour but de résoudre le manque d'eau dans 155 sous-quartiers du Grand Abidjan. Les résultats attendus sont positifs, au terme de la première phase, car nous sommes passés de 62 à 72 % de croissance du réseau», a-t-il déclaré.

Pour le panéliste, après la réussite de la première phase, les autorités devraient penser à lancer la seconde phase du projet afin de permettre à 100% des sous-quartiers sélectionnés de bénéficier de l’accès effectif à l’eau potable, et étendre le projet à d’autres quartiers et villes de la Côte d’Ivoire. Pour finir, il a préconisé de coupler l’accès à l’eau potable à l’assainissement comme l’a recommandé le congrès d’Abidjan.                      

Le second intervenant, directeur d’exploitation d’Abidjan, Coulibaly Damase, a présenté l’approche innovante de la lutte contre la fraude sur l’eau, qui a permis d’interpeller plusieurs fraudeurs dont une entreprise travaillant sur les chantiers des ponts d’Abidjan.

Selon le conférencier, la SODECI a commencé la lutte contre la fraude en 2000, avant de créer, en 2003, une direction de la lutte contre la fraude face à la persistance de ce fléau. En 2019, avec l’arrivée du directeur général actuel, Ahmadou Bakayoko, la société a bénéficié de l’appui de l’équipe de lutte contre la fraude sur l’électricité de la CIE pour former aujourd’hui une équipe unique qui fait la lutte contre la fraude dans le domaine de l’électricité et de l’eau.

En 2022, en termes de résultats, 5790 fraudeurs ont été interpellés, au dire de Coulibaly Damase qui a ajouté que la SODECI perd à peu près 75 millions de mètres cubes d'eau par an, l’équivalent de près de 13 milliards de francs CFA.

Il a parlé de mafia qui exerce souvent des violences sur les contrôleurs. Même si le projet APTF a transformé certains fraudeurs en clients, la fraude, a-t-il indiqué, a encore pignon sur rue dans le secteur de l’eau.

"Les fraudeurs ont commencé à se réorganiser. Maintenant, il faut qu’on s’adapte pour qu’on ait une longueur d’avance sur eux. Il faut améliorer la lutte contre la fraude, en analysant les habitudes des clients. Il s’agira pour nous de délimiter notre réseau en secteurs pour pouvoir déterminer les secteurs où on perd beaucoup plus d’eau. On sait ce qui rentre", a-t-il martelé.

Pour finir, il a annoncé que la SODECI va bientôt acquérir des radars sous-sol pour détecter les branchements frauduleux sur son réseau. L'unique distributeur ivoirien d'eau procédera aussi à la suppression des suppresseurs parce qu’ils "détruisent le fonctionnement du réseau en aspirant l’eau dans les tuyaux des autres clients".

Solange ARALAMON

 

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