Les actes d’intimidation du pouvoir Rhdp contre le PPA-CI peuvent-ils stopper Gbagbo et son parti dans leur marche vers la présidentielle de 2025 ?
Le Parti des Peuples d’Afrique Côte d’Ivoire (PPA-CI) n’a pas mis trop de temps à se faire une place sur l’échiquier politique ivoirien.
A peine un an après sa naissance, cette formation présidée par Laurent Gbagbo, en plus d’avoir des élus au Parlement, s’impose actuellement sur le terrain comme le principal parti d’opposition. Ses cadres multiplient les meetings partout dans le pays.
Son implantation et son maillage du territoire ivoirien prennent forme. Conséquence, le PPA-CI dérange le pouvoir d’Alassane Ouattara. En témoignent les actes d’intimidation qui se multiplient à l’encontre de ses militants et cadres.
Derrière cette vague d’interpellations et d’incarcérations, se trouve sans doute l’espoir d’éteindre la détermination des responsables du PPA-CI et de freiner l’engouement montant des citoyens pour la cause de ce parti. Le pouvoir peut-il obtenir ce résultat ? La tâche lui sera difficile.
Car, le maitre et le cerveau de cette montée en puissance du PPA-CI reste un certain Laurent Gbagbo, un ‘’monstre’’ politique qui n’a pas reculé même devant le grand Houphouët Boigny et qui a bravé tant d’épreuves et d’obstacles dans sa riche carrière politique.
A ceux qui semblent l’avoir oublier, il est bon de rappeler qu’il y a seulement quelques années, Laurent Gbagbo n’était qu’un détenu de la CPI. Après avoir échoué à le faire condamner par cette juridiction internationale, Alassane Ouattara a aussi échoué à l’empêcher de rentrer en Côte d’Ivoire.
Totalement acquitté par la CPI, il est revenu au pays sans être inquiété bien que condamné à 20 ans de prison par la justice ivoirienne. Bien au contraire, il a été reçu en grande pompe à deux reprises par Alassane Ouattara au Palais présidentiel du Plateau. Il a déjà obtenu une grâce présidentielle et le rétablissement des avantages liés à son statut d’ancien président de la République.
Un rappel important lui a même été déjà versé. Il a aussi réussi à éviter le piège de l’accaparement de son premier parti, le Front Populaire ivoirien (FPI). Futé, il a préféré créer un nouveau parti que de s’engager dans un bras de fer juridico-administratif perdu d’avance. Avec ce nouvel outil, il est aujourd’hui en train de bousculer sur le terrain un parti au pouvoir depuis 12 ans, et à le pousser à des fautes préjudiciables.
En effet, dans la traque des membres du PPA-CI, le régime Rhdp s’expose aux critiques de la communauté internationale... Ainsi, avec un peu de sagesse et de lucidité, Ouattara et les membres de son Rhdp doivent comprendre que dans la bataille de l’après 2011, c’est Gbagbo qui enchaine des victoires, et Alassane Ouattara, des échecs. Gbagbo avance devant un régime Rhdp quasi impuissant face à sa progression. D’ailleurs, ce régime devait sérieusement s’inquiéter d’en être aujourd’hui à trembler devant un parti politique fondé il y a seulement un an par Laurent Gbagbo.
Un adversaire dont il croyait avoir enterré la carrière politique en le livrant à la CPI fin 2011. D’autres batailles arrivent les prochains mois et années, notamment celle du rétablissement des droits civiques de Gbagbo et la validation de sa candidature à la présidentielle de 2025. Mais Gbagbo a déjà montré qu’il sait gagner politiquement face à Ouattara. C’est pourquoi, il ne faut pas douter qu’il trouve rapidement un ‘’antidote’’ à la méthode des arrestations et des incarcérations employée actuellement par le pouvoir. Qui vivra verra.
Cissé Sindou