Corruption : SPACIA veut réduire les 1 400 milliards FCFA de perte par an de la Côte d’Ivoire





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1 400 milliards FCFA. C’est le montant des pertes annuelles que connaît la Côte d’Ivoire du fait de la corruption. Cette révélation a été faite par le Système de prévention et de détection des actes de corruption et infractions assimilées (SPACIA), jeudi 13 juillet 2023, à Abidjan-Cocody, lors d’une causerie-débat. Cette rencontre qui a réuni, en un même endroit, des experts, des journalistes et des étudiants, a été l’occasion d’échanger à bâton rompu sur ce fléau. Mais aussi, de présenter cette structure étatique rattachée au ministère de la Promotion de la bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption. Surtout qu’elle s’est tenue non seulement dans le cadre du premier anniversaire de SPACIA, mais également et de la 7e édition de la Journée africaine de lutte contre la corruption.

« Les pertes subies par le pays du fait de la corruption représentent 4 % du PIB. Ce sont 5 000 km de routes qui auraient pu être construites avec ce montant s’il n’y avait pas de corruption. Beaucoup de projets structurants auraient pu voir le jour avec ces 1 400 milliards FCFA », a révélé Abdoul Ouattara de SPACIA. Que gagne-t-on à lutter contre la corruption ? À cette question, il a répondu que le pays pourrait faire une bonne répartition des ressources, un assainissement de l’environnement des affaires, connaître une augmentation des ressources de l’Etat, etc. Pour relever le défi de la lutte contre la corruption, il propose entre autre un engagement de l’Etat, une digitalisation des services administrations, etc.

Déjà, a continué José Landry Guéhi, son collègue de la communication, l’Etat de Côte d’Ivoire a mis en œuvre des facteurs de lutte contre la corruption. Il s’agit notamment de la création d’un ministère de Lutte contre la corruption, de la mise en place d’un cadre juridique, de la ratification de plusieurs protocoles internationaux, de la prise de textes pour réprimander la corruption, etc.

La mise en place de SPACIA, a-t-il fait savoir, répond à un besoin de prévention et de détection des actes de corruption et vise à susciter l’implication citoyenne dans ce combat.

À ce jour, selon la Coordonnatrice du SPACIA, Fatoumata Ba, la structure a reçu en un an d’existence, 860 alertes dont 605 cas de corruption correspondant à un préjudice de 210,302 millions FCFA. Les secteurs les plus épinglés sont la sécurité, la construction et l’urbanisme, l’éducation et la justice. Plus de 130 missions ont été effectuées sur les 850 cas. Il a fait savoir que 16 fonctionnaires ont été mis en cause au ministère de la Santé. À la sécurité, 45 policiers et gendarmes ont été mis en cause après 25 missions effectuées. À la justice, 10 fonctionnaires sont mis en cause au terme de 34 missions. Elle a insisté sur le fait que les données personnelles des dénonciateurs sont protégées.

SPACIA peut être saisie via une plateforme digitale, un centre d’appel ou au bureau des plaintes. C’est à la suite de cette procédure que la structure procède à des opérations de vérification.

Modeste KONE

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