Me Hiwanou Péhé, avocate au barreau de Londres : « Ma mission est de veiller à la promotion des idées de Thiam »





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Pour Me Hiwanou Péhé, Tidjane Thiam est bel et bien en contact avec les réalités de la Côte d'Ivoire



Elle est ivoirienne. Avocate inscrite au barreau de Londres, spécialiste en immigration, cette juriste spécialisée en droit des affaires internationales s’est jetée à l’eau. Me Hiwanou Péhé a décidé d’entrer en politique, séduite, dit-elle, par les idées de l’actuel président du PDCI-RDA, Cheick Tidjane Thiam. Elle a bien voulu aller plus loin dans ses choix avec pressecotedivoire.ci à travers un échange internet. Interview.

Pressecotedivoire.ci : Maître, on vous sait jusque-là mécène culturel. Mais depuis quelque temps, on voit vos pieds dans la politique. Qu’est-ce qui explique ce pas ?

Me Hiwanou Péhé : Je m’intéresse à la politique depuis longtemps. Outre ma profession d’avocate à Londres, je suis juriste en France, spécialisée en Droit des Affaires internationales.

En France, j'ai suivi un cursus « Droit et Sciences Politiques ». C'est de là qu’a commencé mon intérêt pour la politique. Par ailleurs, les idées et les propositions   du président Thiam m’ont fortement incitée à entrer en politique.

PCI : Allez-vous abandonner votre soutien aux artistes dans la vie culturelle ?

- Absolument pas ! Il m’arrive également d’apporter mon soutien dans le secteur associatif et je continuerai à apporter mon soutien là où il sera nécessaire.

PCI : Vous avez choisi de rouler pour le nouveau président du PDCI-RDA. Est-ce à dire que vous militez désormais dans son parti ?

- Je suis une sympathisante du président Thiam.

PCI : Pourquoi avoir choisi Thiam pour vos premiers pas en politique ?

- J’ai choisi le président Thiam notamment pour une alternance politique et l’égalité des chances. Le président Thiam prône l’égalité des chances. Comme il le dit lui-même, il croit que le talent est uniformément réparti dans tous les groupes, dans toutes les géographies, et dans toutes les ethnies. Ce qui manque, ce sont les opportunités.

L’égalité des chances permet aux individus dans une société de disposer des mêmes chances et des mêmes opportunités nonobstant leur origine sociale, ethnique, leur sexe, leur conviction religieuse, politique ou leur handicap.

PCI : Vous êtes la représentante londonienne du mouvement « Tous en action avec Tidjane Thiam » (TACT). Qui vous a désignée ?

- J’ai été désignée par les membres fondateurs du mouvement TACT.

PCI : Quelle est la feuille de route qui vous a été donnée ?

- En ma qualité de coordinatrice du mouvement TACT au Royaume Uni, je suis habilitée à représenter et à coordonner les activités de notre mouvement dans cette zone géographique. Ainsi, ma mission est de veiller à la promotion et à la diffusion des idées du président Thiam à travers le Royaume Uni.

Les idées du président Thiam suscitent un véritable engouement auprès de nos adhérents.  

PCI : Quelles sont les premières actions que vous avez posées déjà ?

- Nous avons déjà tenu plusieurs réunions/débats autour de différents thèmes tels que l’éducation, la représentativité des femmes en politique, la condition des personnes en situation de handicap, les récentes démolitions en Côte d’Ivoire et l’inscription sur les listes électorales. Nous avons une réunion publique prévue le 20 avril 2024 à Londres.

PCI : Qu’entendez-vous faire concrètement sur le terrain pour rendre populaire votre mouvement ?

- TACT est en activité pour le président Thiam depuis 2018 pendant qu’il était encore directeur général du Crédit Suisse. Il est important de noter que notre mouvement ne date pas d’aujourd’hui. Il est fortement implanté tant sur le plan national qu’international et jouit d’une notoriété satisfaisante. J’envisage très prochainement des déplacements au sein du Royaume Uni afin de porter les idées de notre leader à la connaissance de nos compatriotes résidant au Royaume Uni. Nous envisageons de créer des plateformes de débats sur différents médias et faire des actions sociales.

PCI : Avez-vous déjà un bureau local ?

- J’ai déjà procédé à quelques nominations en ce qui concerne mon bureau, mais je dois les finaliser très prochainement. Toutefois, je n’ai de cesse de répéter que mon bureau, c’est l’ensemble des adhérents et sympathisants du président Thiam car nous sommes tous engagés pour la cause « Côte d’Ivoire ».

PCI : Combien de membres revendique le mouvement TACT ?

- Le mouvement est implanté tant sur le plan national qu’international (en Europe et aux Etats-Unis) et comprend un nombre important d’adhérents.

Comme indiqué dans notre manifeste, TACT a pour vision le renouvellement de la classe politique ivoirienne et pour objet de constituer une dynamique au niveau national qui se veut forte, inclusive et ouverte à tout citoyen soucieux du développement de la Côte d'Ivoire, ainsi que bâtir au travers de nos actions une Côte d'Ivoire réconciliée, prospère et résolument tournée vers l'avenir.

Nous voulons réunir tous les citoyens au-delà des appareils politiques classiques, afin d'expérimenter un vivre ensemble réel qui s'affranchit des clivages politiques actuels.

PCI : On suppose que vous travaillez à la victoire de votre mentor pour la présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire. Pensez-vous que Thiam a des chances de l’emporter ?

- J’espère que le parti désignera le président Thiam pour l’élection présidentielle de 2025 et dans l’hypothèse où il est candidat, il a bien entendu de fortes chances de l’emporter.

PCI : Et si vous aviez Ouattara et Gbagbo en face ?

- Le président Ouattara a récemment indiqué qu’il souhaitait que les Ivoiriens choisissent en 2025 quelqu’un de plus jeune que lui et ses prédécesseurs. Dans cet ordre d’idée, le président Thiam est celui qui est à même de lui succéder. Toutefois, il appartient aux Ivoiriens de décider.

PCI : A propos de ces deux leaders, pensez-vous comme certains, que le temps est arrivé pour qu’ils prennent leur retraite et passent la main à la nouvelle génération ?

- Je ne suis aucunement habilitée à parler en leur nom.

PCI : Quelles sont les idées nouvelles que l’on retrouve dans le programme de votre leader et qui pourraient intéresser les électeurs ivoiriens ? 

- Le président Thiam veut construire un projet de société autour de six axes principaux : la société, l’économie et l’équité, les nouvelles technologies, le développement durable, la paix et la sécurité et le capital humain.

Comme il le dit lui-même, « L’autorité ne s’exige pas, elle se consent. Le secret du commandement est de comprendre que l’autorité vient d’en bas et non d’en haut …On ne réussit qu’à travers les gens et on ne peut les motiver que si on les traite bien…car il n’est de richesse que d’hommes ».

De ce fait, la prise en compte du facteur humain est déterminant pour la réussite d’un projet sociétal.

PCI : Il est reproché à Thiam d’avoir fait un forcing pour prendre la tête du PDCI en violant les textes du parti. Que dites-vous pour votre défense ?

- «Faire du forcing » voudrait dire notamment contraindre. « Violer les textes » voudrait dire transgresser, enfreindre. Permettez-moi de faire objection.

Le PDCI-RDA est le parti de feu le président Félix Houphouët-Boigny, père de la nation ivoirienne. Le PDCI-RDA est un parti politique qui a 78 ans d’existence. Un parti légalement constitué et qui regroupe en son sein des femmes et des hommes vaillants et valeureux, soucieux du respect des règles juridiques qui régissent le jeu démocratique et politique. Insinuer que le président Thiam aurait fait du forcing reviendrait à discréditer ce grand parti qu’est le PDCI-RDA.

Quant au Président Thiam, il a été élu avec brio à la tête du PDCI-RDA le 22 décembre 2023 avec plus de 96 % des voix (6000 congressistes étaient appelés à voter) et une participation de 64 % et ce dans le strict respect des règles du parti et du jeu démocratique. Cela est à saluer.

PCI : Ses détracteurs soutiennent que le forcing était si violent qu’il a été désigné en même temps candidat unique du PDCI à la présidentielle brisant ainsi les rêves des Billon, Tanoh et autres.

- Je pense avoir déjà répondu à cette question.

PCI : Ne craignez-vous pas que cette attitude crée une multitude de candidatures en 2025 ?

- Le PDCI-RDA est un parti de paix et d’union, un parti rassembleur. Je crois en l’unité de ce parti pour les élections à venir. 

PCI : Concrètement, comment votre candidat compte-t-il combler sa très longue absence du pays et donc ce déficit de contact avec les réalités des populations ?

- Il n’y a pas de déficit de contact avec les réalités du pays. Le président Thiam n’a jamais hésité à répondre présent quand le pays a eu besoin de lui. Cela fut le cas lorsque feu le président Aimé Henri Konan Bédié lui avait proposé le poste de directeur du Bureau National d’Etudes Techniques et du Développement (BNETD) en 1994, où il a réalisé les grands chantiers du pays.

Le Président Thiam a travaillé dans la Commission Blair et cela a abouti à la remise de dette dont la Côte d’Ivoire a bénéficié en 2010.

Il a mis en œuvre plusieurs projets, notamment la centrale électrique d’Azito, la rénovation de l’aéroport d’Abidjan, la construction du pont à péage Riviera-Marcory, dont le financement a été finalisé quelques jours avant le coup d’État de 1999. Il a été ministre ivoirien du Plan et du Développement.

Tout ce qui précède démontre qu’il est bien en contact avec les réalités de la Côte d’Ivoire.

PCI : Actuellement, votre parti est en alliance avec le PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo. Qu’est-ce qui se dit dans les coulisses ? Est-ce que les deux partis se mettront derrière un seul candidat ?

- Je ne détiens pas d’informations à ce sujet. Je ne suis pas dans le secret des dieux.

PCI : Vous êtes avocate spécialisée en immigration et inscrite au barreau de Londres. N’est-il pas difficile d’allier les activités politiques et celles de la défense des droits des immigrés ?

- La politique et la fonction d’avocat ne sont pas antinomiques. La formation de juriste est importante dans la politique quant à l’analyse des textes de lois.

Avoir une activité politique en Côte d’Ivoire, c’est notamment aider les populations, leur apporter un bien-être social, leur donner plus de pouvoir d’achat.

Par conséquent, les deux activités vont dans le même sens, celui de la défense des intérêts des populations.

Propos recueillis par Abdoulaye Villard Sanogo

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