Malgré les assurances des autorités, les populations riveraines des sites déguerpis restent vigilantes
Les populations des cités 24 et 136 logements d'Adjamé s'opposent à la construction de magasins sur un site déguerpi non loin de leurs habitations. Ils l’ont fait savoir dans des déclarations qui ont été relayées dans la presse ivoirienne. Suite à cette sortie, les responsables de la mairie chère au maire Farikou Soumahoro et ceux du district autonome d’Abidjan rassurent les populations sur le fait qu’il n’est pas prévu la construction de magasins sur les sites déguerpis.
Au niveau du District autonome d’Abidjan, l’on ne se reconnaît pas dans cette histoire de construction de magasins sur les sites déguerpis. Selon le Directeur de la communication de l’institution, toutes les actions menées dans les communes se font en collaboration avec les autorités locales. « La politique de restauration de l’ordre urbain initiée il y a un an par le District autonome d’Abidjan a pour objectif d’offrir un cadre de vie sain et agréable aux populations. Nous agissons en liaison avec les maires des communes que nous visitons et travaillons de sorte à offrir le meilleur aux populations. Le District autonome, dans ses actions, n’est pas guidé par des besoins mercantilistes », déclare t-il dans un communiqué lu dans un reportage diffusé sur la Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI).
Selon le conseiller technique Basile Ouattara qui affirme avoir été témoin des discussions entre les syndics des cités concernées, le District autonome d’Abidjan et le premier magistrat de la mairie d’Adjamé, les arbres qui ont été détruits sont de vieux arbres.
« Au moment où on les plantait, on n’a pas tenu compte de la qualité des arbres. Certains ont des racines qui peuvent aller se perdre sur près de 250 à 300 m et qui peuvent déranger les fondations de certaines maisons. Le gouverneur en a pris conscience. Et c’est dans cette vision que ces arbres ont été enlevés. Et en les enlevant, nous avons échangé avec le gouverneur, les syndics et le maire. Dans ces lieux, il n’y aura pas de magasins. Il y aura plutôt une restauration et des commodités pour les hommes du 3e âge », a-t-il confié.
En attendant d’être rassurés sur l’usage qui sera fait de ces espaces, les riverains qui continuent de tenir des réunions, veillent au grain. Ils assurent qu’ils n’ont pas été associés aux différentes discussions sur l’initiative de destruction des arbres. Ils ont d’ailleurs décidé d’installer des pancartes sur lesquelles l’on peut lire « pas de magasins ici », afin de « dissuader les autorités de tout revirement de situation », selon un riverain qui a requis l’anonymat.
Solange ARALAMON