Le pouvoir Ouattara n’a rien trouvé de mieux, pour emmener le Président Bédié à polir son discours, afin de lui faire plaisir que d’user de menaces. Sidi Touré Porte-parole du gouvernement a, au nom de Ouattara et ses obligés, pondu une déclaration visant à condamner les propos du président Bédié, les qualifiant au demeurant : « d’une extrême gravité, appelant à la haine de l’étranger, (qui) sont de nature à mettre en péril, au-delà de la paix et de la cohésion sociale, l’unité nationale et la stabilité du pays ».Il est loisible que sorti de leur contexte, pour des desseins qu’on devine aisément, les affirmations du président du Pdci -Rda peuvent pouvoir dire ce que le porte -parole veut faire entendre. Alors qu’il suffit d’y voir une interpellation des autorités en vue de freiner les risques réels que fait planer sur le pays les phénomènes de l’orpaillage clandestin et l’immigration massive incontrôlée.
En plus des relations tendues avec les agriculteurs, ces situations enveniment également les rapports entre orpailleurs, éleveurs et agriculteurs.Virant soiten affrontements armés, ou en règlements de compte. À ces conflits, il faut ajouter ceux qui sont quotidiens, entre les populations installées sur les sites clandestins. On signalera enfin que certaines compagnies industrielles, malgré l’obtention de permis de recherche minier, se retrouvent sur des mêmes espaces que des clandestins, occasionnant bien d’autres litiges.
Les déboisements sauvages, la destruction du couvert végétal et des sols sont autant d’agression contre la nature et les forêts ivoiriennes. En outre, l’utilisation non-maîtrisée de produits chimiques interdits, tels le cyanure et le mercure sont de réels dangers pour l’environnement et l’agriculture. L’orpaillage illégal engendre régulièrement des accidents aux conséquences dramatiques, liés aux éboulements de terrain et, à l’utilisation d’explosifs pour l’extraction de roches supposées minéralisées.
Une pratique pourtant interdite par la réglementation minière. À cela il faut ajouter la non-maîtrise des bonnes pratiques. Ce qui entraîne la prolifération des maladies diverses, notamment transmissibles. Autre méfait lié à ces situations, l’utilisation des enfants sur les sites d’exploitation agricole et minière.
Ce qui accroît le taux de déscolarisation. Malgré cela la lutte pour y mettre fin est loin d’être gagnée. Quand à la fraude sur la nationalité, elle ne date pas de maintenant. Bédié n’a fait que rappeler ce que tous nous savons. Il interpelle les autorités et les invite à prendre des mesures idoines,en vue de juguler tant soit peu ces fléaux à même de mettre en mal la cohésion sociale et l’unité nationale. Que Ouattara quitte cette autoroute, qu’il est parvenu à l’instar de plusieurs autres voies de ce pays à bitumer, pour en faire son arme de destruction massive. La manipulation ethnique et xénophobe a assez fait de mal à ce pays. Alors qu’on arrête de vouloir brandir cette épouvante, pour tenter d’opposer les fils et filles d’un même sol. Si le gouvernement cherche des auteurs de dérives à caractère tribal et xénophobes, il n’a camp qu’à les chercher dans son propre camp celui du Rhdp parti unifié. Pire son président en est le chantre. Qui n’a pas souvenance de ses propos sur la radio française du temps où il était encore dans l’opposition. « On ne veut pas que je sois candidat dans mon pays, parce que je suis du nord et musulman », dixit Ouattara sous le régime Bédié. Pire lorsqu’il a pris le pouvoir, la visite d'Etat d'Alassane Ouattara en France, du 25 au 28 janvier 2012, a constitué pour lui une occasion inouïe pour débiter nombre de contrevérités et de propos qui représentent des menaces contre la paix sociale. Les affirmations montrent bien que le péril ethnocentrique guette la Côte d'Ivoire. L'interview qu'il a donnée au journal « L'Express », au premier jour de sa visite, le mercredi 25 janvier 2012 : « Il s'agit d'un simple rattrapage. Sous Gbagbo, les communautés du Nord, soit 40 % de la population, étaient exclues des postes de responsabilité…» Il s'agit au départ pour lui de fixer pour chacun son groupe ethnique, mais qui est déjà imprégné d'objectifs politiques qu’on observe depuis son arrivée à la tête de l’Etat.
Michel Beta